A 58 ans, Jean-Paul Buffin est une figure du Championnat de France FFSA GT depuis bien longtemps. Après une infidélité l’année passée sur une BMW, le gentleman driver est de retour dans le giron Audi cette année chez Saintéloc Racing. Après avoir débuté la saison avec Pierre Sancinéna puis Michael Blanchemain, on le retrouve désormais avec Arthur Rougier sur une Audi R8 LMS GT4. La rencontre de la jeunesse et de l’expérience.
Excusez du peu, mais Jean-Paul Buffin a écumé les circuits français avec à ses côtés Edward Sandström, Christopher Haase, Markus Winkelhock ou encore Marc Basseng. Difficile de faire mieux pour appréhender une Audi R8 LMS GT3. Avant de passer au modèle GT4, Jean-Paul Buffin a roulé sur la R8 dans sa version GT3, déjà au sein de la structure de Sébastien Chétail.
“Entre Saintéloc Racing et moi, c’est une histoire d’amour qui dure”, a déclaré Jean-Paul Buffin à Endurance-Info. “Jean-Claude Ruffier m’a présenté Sébastien Chétail et j’ai roulé pour la première fois chez Saintéloc Racing en 2014. Le team est devenu comme une famille. Les choses sont plus faciles quand tout le monde s’entend bien, ce qui est le cas chez Saintéloc.”
Entre deux courses de FFSA GT, on l’a vu au départ des 12 Heures de Sepang 2015 sur une Ferrari 458 Italia GT3, sans oublier des piges en Blancpain GT Series Endurance sur une Audi R8 LMS et le GT Sports Club sur une Mercedes SLS AMG GT3.
Faire venir des pilotes Audi Sport customer racing sur les circuits français aurait pu être vu comme une punition pour des Sandström, Haase, Winkelhock ou Basseng, mais tous sont venus rouler et coacher. “Avoir un pilote professionnel à ses côtés permet de progresser plus rapidement”, souligne Jean-Paul Buffin. “Ils sont sur une autre planète, alors ça change la vie. A cette période, j’ai beaucoup progressé car ils sont tous dans le partage. Ils t’expliquent ce que tu peux faire avec l’auto et ce que tu ne peux pas faire, mais surtout ce que l’auto est capable d’encaisser.”
Plutôt que d’avoir des réglages adaptés à son pilotage, le gentleman a pris une autre voie : “J’ai voulu m’adapter à leurs réglages pour progresser encore plus. Au début, il y avait la barrière de la langue, mais ils étaient très contents d’être là. J’ai eu Haase au Val de Vienne, Winkelhock à Magny-Cours, Basseng au Mans et Sandström sur le reste de la saison, ce qui n’est quand même pas rien. Je n’ai que de bons souvenirs avec eux. A aucun moment, ils ne te prennent de haut.”
Jean-Paul Buffin a fait une pause pendant deux ans (2017/2018) et c’est maintenant du côté de la catégorie GT4 qu’on le retrouve. “En venant du GT3, tu boudes un peu quand tu arrives en GT4”, sourit le gentleman driver. “Les pilotes de mon calibre n’ont plus vraiment leur place en GT3. Les gentlemen se font rares en Sprint, c’est même limite dangereux pour les pros et pour nous. J’avais des doutes sur le GT4, mais il y a tellement de bons pilotes qu’on passe du bon temps sur la piste.”
C’est donc avec Arthur Rougier que Jean-Paul Buffin partage son baquet depuis Albi : “C’est la première fois que je partage mon volant avec un jeune. Arthur va très vite, il est très juste dans ses analyses, très posé, bien dans sa tête et à l’écoute. Comme je l’ai dit, rouler avec quelqu’un qui va vite fait progresser. Le gros avantage chez Saintéloc Racing est qu’il y a un vrai partage dans l’équipe où personne ne tire la couverture à ses pieds, les pilotes A comme les pilotes B.”
Pour ce qui est de l’avenir, Jean-Paul Buffin se verrait bien rouler en Pro-Am dans la catégorie GT4 avec pourquoi pas une pige aux Total 24 Heures de Spa.