Jérôme Policand (AKKA-ASP) : “Ce qu’on fait, on le fait correctement”

JEROME POLICAND (FRA) AKKA ASP TEAM OWNER

Avec pas moins de neuf podiums en Blancpain GT Series le week-end dernier à Budapest, AKKA-ASP Team a parfaitement réussi sa rentrée. Nico Bastian et Jack Manchester ont déjà sécurisé le titre Silver Cup (Sprint). Il reste un meeting Sprint (Nürburgring) et un Endurance (Barcelone) ce qui veut dire que l’écurie française de Jérôme Policand peut encore rafler la bagatelle de 7 titres : 3 en Blancpain GT Series, 2 en Endurance, 2 en Sprint. Le mois de septembre s’annonce chargé pour l’équipe basée à Rabastens qui va enchaîner Budapest, Magny-Cours, Nürburgring et Barcelone. Les Mercedes-AMG ne vont pas avoir beaucoup le temps de refroidir. Jérôme Policand nous a accordé un long entretien à Budapest.

Budapest a répondu à vos attentes ?

“Nous avons enfin pu concrétiser nos performances et cela fait beaucoup de bien à toute l’équipe. Lello et Michael sont désormais en tête de la Sprint Cup à égalité de points avec l’équipage Riberas-Mies. Tout se jouera maintenant au Nürburgring. Autre belle satisfaction, les victoires en Silver Cup de Nico Jamin et Denis Bulatov qui ont montré de très belles choses ce week-end. Surtout, coup de chapeau et félicitations à Nico Bastian et Jack Manchester qui, en marquant de gros points ce week-end, sont d’ores et déjà sacrés en Silver Cup.”

Cette victoire tant attendue est enfin arrivée…

“Le bilan sportif de l’équipe est bon dans son ensemble. Certes, il est moins percutant qu’en 2016/2017 en performance pure. Jusqu’à Budapest, le panache était moins visible, mais on marque des points. Historiquement, c’est un championnat à la régularité. Le but est d’être dans les prétendants aux titres car, même si nous avons beaucoup d’autos, on reste une petite équipe. Il faut toujours assembler un puzzle qui comprend des partenaires, des fonds privés et des budgets amenés par les pilotes. N’oublions pas que nous avons de grosses cylindrées face à nous.”

Aucun regret à faire rouler autant de voitures ?

“Sur un plan logistique, c’est un gros pas en avant. Avoir autant d’autos n’était pas prévu. L’effectif a été gonflé par la Mercedes aux couleurs SMP et celle alignée en Silver Cup. Les deux ont été finalisées fin février. Si on ôte le côté sportif et la logistique, est-ce que ce n’est pas trop ? Nous faisons rouler sept autos cette année et avons eu dans l’équipe 26 pilotes. A Spa, nous avons eu des services de 100 personnes en comptant les invités.”

Force est de constater que les résultats sont là…

“Ce qu’on fait, on le fait correctement. Cela donne beaucoup de travail, mais à aucun moment il n’y a eu le moindre mouvement de panique. Cependant, il y a une vraie réflexion pour savoir où est la limite. Nous avons déjà eu cinq changements de coque sachant qu’un changement demande environ 250 heures de travail pour 4 à 5 personnes, alors que la saison est en cours.”

La relation avec Mercedes-AMG est maintenant bien établie ?

“La collaboration a débuté en 2016 avec deux autos en Endurance et trois en Sprint. Les relations se sont nouées et développées au fil du temps. On a maintenant six châssis GT3 et bientôt trois GT4. Avec nos programmes 2018, nous sommes arrivés au maximum. Il va falloir faire un arbitrage sur les programmes 2019 qui pourraient être les mêmes, mais pas forcément avec le même nombre de voitures. C’est une réflexion qu’il va falloir avoir assez tôt.”

AKKA-ASP Team pourrait sortir des frontières européennes ?

“L’Intercontinental GT Challenge est un vrai sujet et, au-delà de ça, il y a les Etats-Unis. C’est quelque chose qui peut se concrétiser. L’Intercontinental GT Challenge est la Blancpain Endurance Series d’il y a 4 ans avec un équipage Pro-Am qui peut monter sur le podium. Sportivement, il y a un intérêt à aller en Intercontinental GT Challenge. Il faut voir quel est le fil conducteur, voir s’il faut sacrifier des autos ou un championnat. La Blancpain GT Series va quasiment tous les ans sur les mêmes circuits. Les pilotes Am peuvent avoir une réflexion sur leur programme.”

Vous avez déjà des certitudes pour 2019 ?

“Ce qui est assuré, c’est de poursuivre en Endurance avec Mercedes avec une forte probabilité de faire rouler une auto en Am. Continuer en FFSA GT avec au moins deux autos est aussi quasiment assuré.”

Vous aimez toujours le Sprint ?

“Le Sprint est plus limpide que l’Endurance. J’apprécie tout particulièrement le Sprint qui est de la vraie course. Les deux ne sont pas dans le même état d’esprit.”

On pourrait voir AKKA-ASP Team en IGTC dès cette année ?

“Nous avons été sollicités pour apporter une assistance en Pro et Pro-Am à Laguna Seca pour la finale, mais tout reste à finaliser. Une présence ou non à Daytona en 2019 découlera de Laguna Seca.”

Le Bahrain GT Festival vous intéresse ?

“Nous avons fait une lettre à la fédération pour la Coupe des Nations FIA GT. L’équipage n’est pas officialisé, mais pourquoi pas associer Jean-Luc Beaubelique et Nico Jamin. La question d’y aller aussi en GT4 se pose. Pour nous, Bahreïn a un sens car nous visons deux Mercedes-AMG GT3 aux 12 Heures d’Abu Dhabi deux semaines plus tard avec une auto en Pro-Am et une en Am. C’est une belle façon de terminer la saison.”

Dans la deuxième partie de l’entretien, Jérôme Policand reviendra sur les Total 24 Heures de Spa.