Jérôme Policand (AKKA-ASP) : “Le Sprint, c’est de la vraie compétition”

AKKA ASP TEAM (FRA) LOGO

Si le Team AKKA-ASP va débuter sa saison internationale ce week-end à Zolder en Blancpain GT Series Sprint, l’écurie de Jérôme Policand a réussi son retour sur la scène nationale en s’imposant à Nogaro en FFSA GT. La Blancpain GT Series et le FFSA GT vont bien occuper l’écurie basée dans la banlieue toulousaine. Au fil des ans, Jérôme Policand a mis en place une structure capable de rivaliser avec les meilleures équipes européennes. Les prochaines semaines ne vont pas être de tout repos avec Zolder puis Monza dans deux semaines. Jérôme Policand a fait le point avec nous sur le programme 2018 du Team AKKA-ASP.

Content de revenir en France ?

“C’est une belle satisfaction pour toute l’équipe. Le plateau est beau et la présentation des équipes fait plaisir à voir. Finalement, je connais quasiment personne à l’exception de quatre équipes. Le GT4 a permis un vrai renouveau du GT en France. Pour AKKA-ASP, la présentation est identique à celle que nous avions il y a trois ans. Il faut quelque chose de professionnel sans tomber dans l’excès pour accueillir les partenaires.”

Le coût est nettement inférieur au GT3 ?

“L’écart est d’environ 50%. En France, nous arrivions en fin de saison à 320/340 000 euros alors qu’en GT4 nous sommes à 220 000 euros. Sans les essais, les prix baissent vite car une journée d’essais équivaut à un week-end de course.”

La Mercedes-AMG GT4 est plus facile à appréhender que la GT3 ?

“On découvre encore l’auto. Nous sommes sept pour deux voitures alors qu’en Blancpain GT Series il faut 12 personnes. Ici, nous avons quatre trains de jantes contre 12 en Blancpain. De plus, c’est moins cher quand ça tape. A contrario, le travail à l’atelier est plus compliqué qu’en GT3 car l’auto est proche de la série, donc tout est plus long. Il y a un delta de coût entre GT3 et GT4. Il faut compter environ 13 euros/km hors pneus et freins pour la GT3 et 8 euros pour la GT4.”

Mercedes-AMG apporte un support client sur les circuits ?

“Pas pour le moment. Nous avons le minimum de pièces. Après la casse d’une pédale d’accélérateur, il a fallu en démonter une sur une voiture de série et aller la chercher à Bordeaux. Mercedes est victime de son succès.”

On peut considérer que la Mercedes-AMG GT4 est une petite GT3 ?

“L’auto est intéressante à piloter. Sans rien toucher sur l’auto, nous étions à 6 secondes de la GT3 à Nogaro. Elle a perdu 2,5 secondes avec 100 kg en plus et une nouvelle cartographie. Par chance, la Mercedes est balancée 50/50 AV/AR contre 40/60 à l’Audi.”

Le Team AKKA-ASP sera bien actif en Blancpain GT Series Sprint avec quatre autos. N’est pas frustrant de voir le nombre d’engagés en baisse ?

“Le Sprint, c’est de la vraie compétition. Il faut de bons pilotes et de bons ravitaillements. Tout cela fait que ça nous plait d’aller nous battre. Aujourd’hui, c’est de plus en plus compliqué d’aller rouler en Sprint pour un gentleman contrairement à l’Endurance. La série Endurance laisse la place au hasard et il y a beaucoup de casse.”

Les décisions prises par Stéphane Ratel vont dans le bon sens ?

“Tout ce qui a été décidé est positif. Avoir trois qualifications en Endurance valorise chaque pilote. Avant, c’était une gymnastique intellectuelle. On peut encore réduire les coûts si on arrête de chauffer les pneus et on gagne trois personnes. A titre d’exemple, nous avons ‘jeté’ 25 jantes depuis Spa qui, de plus, ne sont pas cassées. Elles ont souffert des entraînements et des changements. A Monza, nous aurons cinq camions. Si on met tout bout à bout, on peut gagner jusqu’à 100 000 euros.”

Le travail sur les autos coûte beaucoup d’argent ?

“On peut trouver cinq à six domaines pour faire de la recherche et du développement, notamment les pneus et les suspensions. Si quelqu’un met les moyens, il peut gagner 0,5s et on ne gagne plus une course. En Endurance, nous aurons deux équipes bien distinctes entre Pro et Pro-Am. Ce sera un gros challenge.”

Les gentlemen sont remis en avant ?

“Stéphane Ratel a fait quelque chose de bien. Sans gentlemen, le championnat n’existe plus. Nous avons cinq autos en Endurance alors que nous restons une petite équipe. Si on ne dilue pas, la Mercedes de Marciello/Vautier/Juncadella n’est pas là. Le système de joker à Spa va aussi dans le bon sens pour tout le monde. Personnellement, j’ai poussé pour cela. On ne réécrit pas l’histoire mais avec cette règle, on gagnait les Total 24 Heures de Spa 2017.”

La surprise est de revoir Fabien Barthez…

“Ce n’était pas prévu en début d’année. Fabien est arrivé en sport automobile au sein de notre équipe. Felix Serralles devait faire les deux championnats mais il ne fera finalement que le Sprint. Fabien va rouler en Am avec deux deux coéquipiers qu’il connaît bien.”

A quand le Team AKKA-ASP aux Etats-Unis ?

“J’espère que nous parviendrons à mettre deux autos en Intercontinental GT Challenge à Laguna Seca. La prochaine étape sera Daytona et Sebring mais chaque chose en son temps…”