L’année 2018 d’AKKA-ASP Team a été pour le moins riche en succès. Entre les titres Blancpain GT Series Equipes et Pilotes, Silver Cup et la couronne Sprint (Pilotes), Jérôme Policand peut nourrir de grandes ambitions cette saison avec un nouveau programme complet Blancpain GT Series. Une nouvelle fois, AKKA-ASP a su faire un recrutement de tout premier choix pour jouer les premiers rôles dans les différentes classes.
Endurance : Marciello/Abril/Meadows – Beaubelique/Pla/Ricci (Pro-Am) – Boguslavskiy/Fraga/Bastian (Silver)
Sprint : Marciello/Abril – Beaubelique/Pla (Pro-Am) – Bastian/Neubauer (Silver) – Boguslavskiy/TBA (Silver)
Les programmes ont été plus compliqués à monter que par le passé ?
“J’ai su assez rapidement que les autos avec SMP et Jack Manchester ne se feraient pas. Nous avons donc boosté le programme GT4 tout en revenant à quelque chose que l’on maîtrise en Blancpain GT Series. Nous aurons trois voitures en Endurance et quatre en Sprint. “
Malgré un programme déjà bien chargé, des courses de fin de saison sont déjà dans les tuyaux ?
“La finale Intercontinental GT Challenge à Kyalami avec, dans un premier temps, une auto en Am et pourquoi pas une deuxième en Pro ou Silver. Les 12 Heures d’Abu Dhabi seront une nouvelle fois au programme en décembre avec, avant cela j’espère, un retour en Coupe des Nations FIA GT.”
Comment jugez-vous le plateau ?
“Le plateau global s’est une nouvelle fois étoffé, notamment aux Total 24 Heures de Spa. Spa s’annonce compliqué pour nous avec le FFSA GT sur le même événement. L’idée est de faire deux autos à Spa sachant que la Pro-Am ne sera pas là. Nous avons de bons équipages, mais c’est aussi le cas de la concurrence. C’est toujours positif d’avoir le soutien d’AMG pour la plus grande course GT au monde. Il y a encore quelques années, trois ou quatre équipes pouvaient l’emporter. Maintenant, il y en a beaucoup plus.”
La Mercedes-AMG GT3 n’a pas de version Evo. Est-ce un handicap ?
“Je ne vois pas cela comme un frein. D’un point de vue équipe, on apprécie toujours de ne pas avoir d’Evo. On connaît le point faible de l’auto qui est son manque de vitesse en ligne droite. Il n’y a pas de solution à ce souci sauf un ajustement de BOP. Je ne vois pas pourquoi la Mercedes ne serait pas compétitive.”
Quels sont les objectifs ?
“On sort d’une saison exceptionnelle. L’objectif n’est pas simplement de remettre les titres en jeu, mais bien de faire le moins d’erreurs possibles et de gagner. On reste toujours une petite équipe. 2019 sera important au-delà des résultats pour avoir une vision à moyen terme de l’équipe. Le vrai sujet est de savoir si on développe l’équipe ou si on reste comme on est actuellement. Je reste persuadé qu’on reste plus efficace sous pression et, quelque part, j’aime bien la pression. Si tu ne la sens pas, c’est que tu n’es plus concerné. Il faut vendre de l’image et la montrer. Il faut déjà stabiliser ce que l’on a.”
La surprise de ce début d’année est l’arrivée de Vincent Abril…
“Je suis ravi d’intégrer Vincent à l’équipe. Le team a une certaine crédibilité à l’extérieur. Il y a toujours eu un pilote français dans la voiture de pointe. Depuis que nous sommes avec Mercedes, l’équipe a un visage plus international mais il ne faut pas oublier les Français car certains d’entre eux méritent la confiance et Vincent en fait partie. Il faut leur donner une chance. J’ai insisté auprès de Mercedes pour avoir un Français. En perdant Tristan (Vautier), c’est sympa d’avoir Vincent.”
Morgan Moullin-Traffort, Jules Gounon, Nico Jamin, Tristan Vautier, Jim Pla. Vous savez dénicher les talents tricolores pour les faire progresser…
“C’est dommage que Nico ne puisse pas continuer avec nous. Les calendriers étaient compliqués à juxtaposer. C’est le même souci avec Tristan, mais je suis ravi qu’il puisse rouler avec Strakka Racing. Je considère que Jim mérite sa chance et j’espère faire la même chose avec Thomas (Drouet) en 2020. Il faut aussi de bons partenaires car on ne peut pas faire tout cela uniquement avec l’argent des pilotes.”
Vous qui avez connu le haut niveau en GT1, est-ce que le GT3 s’en rapproche ?
“La catégorie GT1 avait un côté plus facile avec seulement 20 autos. En Blancpain GT Series, tu peux faire un bon week-end et être seulement 15e. Là, on rentre dans quelque chose de compliqué. En GT3, chaque bon pilote peut être rapidement à une seconde mais pour aller chercher les Lello, Vanthoor, Dennis, Gounon ou Vaxivière, c’est plus compliqué. Il y a environ 10 pilotes un peu spéciaux et 30 derrière qui sont excellents. Les excellents peuvent être dans les spéciaux le temps d’un week-end. C’est le seul championnat qui offre cela. Même en Pro-Am, on peut avoir des surprises.”
Le travail du pilote a changé depuis que vous avez lâché le volant ?
“Avec les pilotes de ma génération, l’instinct prédominait par rapport au travail. Maintenant, ce n’est plus le même métier. On tend vers la perfection. Les pilotes exploitent au maximum la piste, ils sont sur la précision absolue. Le niveau général est bien meilleur sachant que le travail sur simulateur est important car il y a le visuel et la sensation. La première fois que je suis arrivé aux 24 Heures du Mans, j’étais perdu car j’avais l’habitude de rouler à 280 km/h et, là, il fallait aller à 380 km/h. Forcément, la précision n’est pas la même. J’étais sceptique sur le travail sur simulateur, mais maintenant c’est écrit dans les contrats des pilotes. Même nos gentlemen s’y mettent.”