Jérôme Policand a bien mérité sa bière à l’arrivée de la course 2 de la finale Blancpain GT Series Sprint du Nürburgring. Le patron du AKKA-ASP Team peut être satisfait de la saison de ses pilotes et de l’ensemble de son équipe. Aligner jusqu’à cinq Mercedes-AMG GT3 en Sprint pour un team privé n’est pas un exercice facile mais ce pari un peu fou a payé avec au bout du tunnel un titre Pilotes tant convoité pour Raffaele Marciello et Michael Meadows, sans oublier la couronne Silver Cup pour Nico Bastian et Jack Manchester. Avant de se tourner vers la finale Blancpain GT Series Endurance où son équipe peut encore rafler cinq titres, Jérôme Policand a fait le point à chaud sur ce bel épilogue de la saison Sprint qui a tenu tout le monde en haleine.
Quel est votre sentiment quelques minutes après ce titre Pilotes ?
“Je ne dirais que c’est la course la plus stressante à laquelle j’ai assisté car nous n’avions pas toutes les cartes entre nos mains. Si le résultat du samedi était resté en l’état, les possibilités pour la course du dimanche étaient multiples. Là, il fallait gagner. On se doutait que l’Audi #1 allait terminer dans le top 6. Ce n’est pas simple de gagner en Sprint mais nous avons fait un très bon pit stop. Nous avons la chance d’avoir un extra-terrestre dans l’auto avec Lello. Après, on ne maîtrise plus. Il fallait gagner cette course.”
La régularité tout au long de la saison a été le facteur clé ?
“Après le meeting de Misano, on ne donnait pas cher de notre peau. Nous nous battons face la référence en Sprint. Cependant, nous avons bien géré le championnat et finalement la 2e place de Misano a eu son importance même si nous n’avions pas la vitesse. Samedi, on ne pouvait pas faire mieux. Je ne voulais pas avoir le moindre regret ce soir. On ne s’est pas occupé des autres et ça a suffi.”
Vous avez eu peur des consignes chez Audi ?
“On prend part à un championnat d’équipes, pas de constructeurs. Les autres équipes ont joué le jeu.”
On sait que vous êtes un fervent partisan du Sprint. Encore plus aujourd’hui ?
“(il sourit). Le Sprint, c’est de la vraie course à l’état pur. Les courses se jouent à rien. L’Endurance a une part de hasard et de réussite. En Endurance, tu peux te refaire, pas en sprint… Depuis 2016, on s’est battu pour en arriver là.”
Faudrait-il une fenêtre pour les arrêts comme on le voit en Endurance ?
“Je suis pour des règles claires. Mon opinion sur les pénalités mises samedi est mitigée. On ne peut pas faire un arrêt en 15 secondes en assurant la sécurité des pilotes. Il y a une part d’approximation. Peut-être qu’une amende aurait suffi. De notre côté, nous avons beaucoup travaillé pour nous améliorer. On a réussi à faire jeu égal avec la concurrence mais la question est de savoir si on peut le faire de façon régulière. A Spa, nous avons eu trois châssis à reconstruire, ce qui fait que pendant ce temps-là, on ne s’entraîne pas. Il faut clarifier les règles de sécurité. On reste avant toute chose de petites équipes et on ne peut pas raisonner comme en Formule 1.”
Ce titre récompense tous les efforts fournis par toute votre équipe…
“En deux ans, l’équipe a beaucoup progressé. Il y a eu des remises en question sans nous occuper des autres. Et puis comme je l’ai dit, on a un extra-terrestre dans l’auto. Lello a une décontraction qui rassure l’équipe. Il est capable d’aller vite dans une auto moyenne. Il est bon en constance et en performance. Merci à Mercedes-AMG et Gwen (Lagrue) d’avoir facilité sa venue et d’avoir permis de nous le laisser. Michael (Meadows) a aussi fait du très bon travail. On savait qu’il était solide, il a fait le job et je persiste à dire qu’il est sous-estimé. Il n’a pas craqué en Hongrie et ici il n’a pas faire la moindre erreur en course 2 alors que c’était compliqué.”
Place maintenant à la finale Endurance…
“La satisfaction est de mise aujourd’hui mais le travail n’est pas fini. Je veux juste savourer ce moment. En Endurance, on sait que ce sera moins limpide. Nous avons une bonne auto et un bon équipage. Pour le team, ce titre est un aboutissement. Gagner des courses et un championnat, ce n’est pas la même chose…”