Jérôme Policand (AKKA-ASP Team) : “Nous avions une belle équipe de tueurs sans point faible”

#88 AMG TEAM AKKA ASP (FRA) MERCEDES BENZ AMG GT3 TRISTAN VAUTIER (FRA) RENGER VAN DER ZENDE (NLD) FELIX ROSENQVIST (SWE)

Après avoir vu le damier chaque année entre 2011 et 2015 avec les Ferrari 458 Italia GT3 aux Total 24 Heures de Spa, AKKA-ASP Team est passé dans le giron Mercedes en 2016. Deux Mercedes-AMG GT3 étaient engagées cette année-là en Belgique, dont celle de pointe partagée par Felix Rosenqvist, Tristan Vautier et Renger van der Zande.

“C’est la première fois que nous avions le soutien du constructeur car nous avions débuté la saison en compétition-client”, se souvient Jérôme Policand, patron de AKKA-ASP Team. “Tout se passait pour le mieux et les choses sont venues naturellement. J’avoue que nous étions quelque peu dans l’inconnu pour Spa même si l’expérience avec Ferrari avait été positive. Avec Mercedes, la performance était là en Sprint mais ça restait tout de même relativement flou.”

Vingtième des premiers essais libres, la Mercedes-AMG #88 pointait en tête de la séance pré-qualificative avant un quatrième temps en qualification. En Superpole, Felix Rosenqvist qualifiait sa monture sur la première ligne avec un Suédois qui était le seul à franchir le Raidillon à fond.

Les choses se sont gâtées avec une pénalité infligées aux Mercedes. La #88 perdait le bénéfice de sa Superpole avec, en plus, un arrêt de 5 minutes à marquer en début de course. Autant dire que les chances de victoire s’envolaient avant le départ.

“Après la Superpole, il y avait une rumeur sur les Mercedes mais rien de concret”, explique Jérôme Policand. “Le lendemain, toutes les équipes Mercedes ont été convoquées. La map (cartographie) moteur n’était pas conforme à la BOP en vigueur. En tant qu’équipe, nous faisons partie des concurrents, donc il y a eu une petite période de flou. Après coup, je pense que le gain était vraiment infime. A cette époque, les constructeurs cachaient plus leur jeu.”

Chaque constructeur optimise le plus possible le règlement sans volonté de tricher, mais il s’avère que l’optimisation peut parfois être trop poussée. La course de la #88 était donc compliquée avant le départ.

“Avec l’annulation des temps et un arrêt obligatoire à marquer en début de course, la course s’avérait compliquée”, souligne Jérôme Policand. “On prend le départ et on rentre après un tour. Par chance, il y a rapidement eu une neutralisation, ce qui nous a fait perdre 1,5 tour au lieu de 2,5. Les pilotes ont ensuite cravaché pour combler le retard et le triple relais de Renger avec les mêmes gommes a été crucial. On parvient à revenir dans le même tour que le leader et il y a safety-car. A deux heures du damier, nous sommes P5.”

La fin de course 2016 a été marquée par l’arrivée d’un orage en fin de course et on tente un coup chez AKKA-ASP : “Dans la dernière heure, il se met à pleuvoir, Felix part en tête-à-queue au Bus Stop mais il a le réflexe de rentrer au stand dans la foulée. On perd 10 secondes mais il n’a pas fait un tour complet en slicks sous la pluie. On rentre P5 et on repart P2 en ne faisant que l’essence.”

Finalement, la Mercedes #88 a terminé à la deuxième place à moins de deux minutes de la BMW victorieuse. “On serait parti P3, tout aurait pu être plié après trois heures de course”, sourit le patron de AKKA-ASP Team. “Avec ce qui nous est arrivé au départ, tu t’octroies des libertés. L’équipe a totalement repensé la stratégie en faisant beaucoup de doubles relais avec les mêmes pneumatiques et quelques triples. Il n’y a jamais eu un relais à fond avec les gommes car la météo était très changeante. Nous avions une belle équipe de tueurs sans point faible. 2016 reste un très bon souvenir. Les éditions suivantes ont été plus compliquées.”