L’International GT Open a retrouvé du mordant après un passage à vide il y a quelques années. La série dirigée par Jesus Pareja a su rebondir en se concentrant sur le GT3 avec une cohabitation parfaite entre Pro et Pro-Am. De quoi séduire de plus en plus de concurrents. Le mot ‘Open’ prend tout son sens dans le championnat qui a su garder une vraie ouverture d’esprit et surtout un dialogue permanent avec les différents acteurs. Avant la finale de Barcelone et à quelques semaines du GT Open 1000 de Valencia, Jesus Pareja a fait le point avec nous sur la saison écoulée et les perspectives d’avenir.
Quel est le bilan de la saison écoulée ?
“Avec une moyenne de 26 à 27 autos, le bilan ne peut être que positif. Nous n’aspirons pas à un plateau de 40 GT3. Nous tenons à ce que les concurrents du GT Open et de l’Euroformula soient dans les stands, ce qui limite les disponibilités. Un plateau de 28 à 32 autos est parfait pour nous. Les équipes qui sont avec nous cette année souhaitent poursuivre et d’autres vont nous rejoindre en 2018, sans oublier des teams qui pourraient passer de une à deux autos. Le championnat a retrouvé sa vitesse de croisière.”
Il faut s’attendre à des changements dans un proche avenir ?
“Jusqu’à présent, mon challenge était de remettre le championnat sur de bons rails, ce qui est accompli. On s’attend aussi à une belle saison 2018 de l’Euroformula Open. Le seul nouveau projet qui pourrait voir le jour est un championnat GT4 pour l’Espagne et le Portugal. Nous avions l’idée de mettre en piste le TC Open mais cela n’a pas pu se faire cette année. Le monde du tourisme est différent de celui du GT.”
L’arrivée de l’Alpine Europa Cup sur deux meetings en 2018 est un vrai plus ?
“C’est une très belle satisfaction pour nous d’avoir l’Alpine Europa Cup dès les débuts du championnat. Je suis persuadé que cette série est promise à un bel avenir. Ils seront avec nous sur deux, voire trois meetings.”
Vous croyez toujours dans l’avenir de la catégorie GT3 ?
“Les GT3 sont fantastiques même s’il faut de plus en plus d’argent pour les faire rouler. Lorsque nous avions les GT2, Porsche et Ferrari se partageaient les équipes. Avec le GT3, le choix est bien plus vaste. C’est un vrai succès et même le plus gros succès du sport automobile depuis bien longtemps. La compétition-client sauve le sport automobile actuel.”
On le voit encore cette année, le championnat est toujours aussi indécis…
“En arrivant à Barcelone, quatre marques pouvaient encore être titrées : Lamborghini, Ferrari, Lexus, BMW. On a connu de fantastiques années comme en 2012 mais nous n’avions que deux marques qui pouvaient l’emporter. Ici, ce sont les pilotes et les teams qui font la différence. Il n’y a qu’en GT où on voit cela. La présence de Lexus est un vrai plus pour nous. Nous sommes très heureux d’avoir 8 marques. On se doit de continuer à travailler car tout doit être le plus haut possible : circuits, pilotes, équipes, télévision.”
L’un des points forts du championnat est le Pro-Am. C’est aussi votre avis ?
“Avoir une bonne association Pro-Am n’est pas quelque chose de facile à mettre en place. Il y a des Bronze sui vont très vite. On voit régulièrement des Pro-Am sur le podium et on y tient. Shaun Balfe en est le parfait exemple, Alexander West également. Ils peuvent progresser au contact de Rob Bell et Côme Ledogar. Les gentlemen terminent régulièrement dans le tiercé de tête.”
Vous allez poursuivre sur la même lignée en 2018 ?
“On veut que les Bronze continuent à monter sur le podium. Il est possible de jouer légèrement sur le handicap. Les équipages professionnels continueront à jouer devant mais pour gagner, ils ne devront pas commettre la moindre erreur. Nous tenons à maintenir le Pro-Am tel qu’il est. Les vrais Bronze se font de plus en plus rares.”
Comment se présente le GT Open 1000 à Valencia ?
“On espère avoir de 20 à 30 autos. La question est de savoir si on accepte les GT4 ou pas. Cette course est pour nous une première. En plus de la catégorie GT3, nous aurons une catégorie GT Sport Challenge qui regroupera les GT3 d’avant 2014, les Lamborghini Super Trofeo, les Porsche Cup, Ferrari Challenge et Renault Sport R.S.01. Quelques équipes du championnat ont montré de l’intérêt pour la course. Nous avons aussi des teams venant d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie. Nous serions ravis d’accueillir des équipes françaises. L’objectif est de rendre cette course annuelle, mais pas forcément sur le même circuit. En revanche, elle restera hors championnat. Cela fait longtemps que j’avais en tête d’organiser une course de 1000 km. Avant cela, il fallait stabiliser le championnat, ce qui est le cas. Le format de 1000 km est celui qui convient le mieux à l’endurance. J’en garde de très bons souvenirs du temps où j’étais pilote. J’ai pris part à beaucoup de courses de 1000 km à travers le monde.”
Comment voyez-vous l’avenir du sport automobile ?
“(il réfléchit). Il faut voir si les promoteurs sauront s’adapter à l’époque. A l’heure actuelle, l’hybridation et l’électrique sont trop chères pour des équipes privées. Je pense qu’il y aura toujours des passionnés pour piloter des voitures de course même s’il y en aura peut-être de moins en moins. Les meetings historiques ne cessent de se développer. Le coût d’exploitation est ridicule par rapport à une auto moderne et les normes moins importantes.”