On ne verra pas Glickenhaus Racing aux 6H de Spa dans deux semaines car le constructeur américain diffère ses débuts en WEC à Portimao à la mi-juin. Depuis le début du programme, Jim Glickenhaus a confié ne pas vouloir se précipiter afin d’avoir un prototype Le Mans Hypercar le plus compétitif possible pour affronter la concurrence emmenée par Toyota et Alpine. Glickenhaus Racing et Podium Advanced Engineering doivent aussi faire face à des retards dans la production des pièces, sans oublier les complications pour voyager.
« Nos plans n’ont pas changé », a confié Jim Glickenhaus à Sportscar365. « Le COVID-19 a rendu la tâche plus difficile au niveau des fournisseurs. Ce que nous avions l’habitude de sortir du Royaume-Uni du jour au lendemain prend maintenant trois semaines. Même si c’est quelque chose d’aussi petit qu’un connecteur électrique, cela vous ralentit. Les restrictions pour voyager ont aussi eu un impact important sur nous. Nous avons des pilotes qui viennent des Etats-Unis, de France, du Royaume-Uni. Les règles changent toutes les 15 minutes. C’est très difficile, donc cela a ralenti les choses mais le ralentissement n’a pas changé notre plan initial. »
« Nous allions toujours faire un test de 30 heures et nous allions toujours explorer l’aéro de l’auto, faire un test en soufflerie à grande échelle avant l’homologation », précise Jim Glickenhaus. « On a lu sur Internet un tas d’hypothèses sur notre absence à Spa. Cela ne veut rien dire. Nous sommes en retard et il y a plusieurs raisons à cela. Nous n’avons pas la moindre pression. Pourquoi nous précipiterions-nous pour courir à Spa avec une voiture qui n’est pas aussi bonne qu’elle finira par être et pour nous enfermer dans quelque chose qui n’est pas bon ? Ce serait fou. »
Le second châssis 007 LMH est actuellement chez Sauber en soufflerie : « Il s’agit d’un test SCG privé où nous essayons différentes configurations pour déterminer quelle sera exactement la voiture finale et ce qui la rendra plus rapide, principalement au Mans, mais aussi sur d’autres pistes du WEC. Le souci est que si vous créez une voiture uniquement pour Le Mans, elle ne sera pas vraiment bonne sur d’autres circuits. Nous essayons donc de rendre la chose possible. Une fois que nous aurons fait cela, nous verrouillerons une homologation de cinq ans pour la durée de vie de la voiture. Nous voulons donc vraiment, vraiment être très prudents avec cette décision. Mon objectif est de battre Ferrari au Mans en 2023, pas de me présenter à Spa avec une voiture qui n’est pas prête.
« En plus de cela, la situation du COVID-19 en Belgique n’est pas géniale. Est-ce que je veux me soumettre moi-même et l’équipe à cela ? Nous serons prêts avec les deux voitures pour Portimao, puis Monza et enfin Le Mans. Ensuite nous verrons où nous en sommes pour le reste de la saison. »
A l’issue des 24 Heures du Mans, Fuji et Bahrain figurent au calendrier du WEC.
« Nous faisons cela pour vendre des voitures », a déclaré Glickenhaus. « Nous ne vendons aucune voiture au Moyen-Orient ainsi qu’au Japon. Donc, pour que nous puissions continuer à faire tout le WEC, nous avons besoin de sponsors qui veulent la visibilité que nous pouvons leur offrir sur ces marchés. Le simple fait de courir ne nous intéresse pas. Nous sommes un peu différents des autres entreprises. Est-ce que je pense que nous aurons certains de ces sponsors ? La réponse est oui. Est-ce que je pense qu’un jour nous vendrons des voitures au Japon ? Absolument. Est-ce que je pense que nous vendrons des voitures au Moyen-Orient ? Oui. Cela vaudra-t-il la peine à un moment donné de courir sur ces marchés ? Oui. Mais nous n’avons aucune pression pour faire quoi que ce soit. Je ne pense pas que tout le monde arrive à comprendre cela. Mon objectif n’est pas de gagner le Championnat du Monde d’Endurance. C’est pour profiter de la course et faire vendre des voitures de manière traditionnelle, et non dépenser deux millions de dollars pour Bahrain et Fuji sans vendre de voitures. Pourquoi ferais-je une chose pareille ? »