Jon Lancaster est de retour en European Le Mans Series, championnat qu’il a remporté en 2015. Avant de passer en Endurance, le Britannique avait surtout un profil plus typé monoplace étant passé par le Formule 3 Euro Series, la Formule Renault 3.5, la Formule 2, l’Auto GP et le GP2. Après son sacre, on a perdu sa trace en sport automobile avant de le voir réapparaitre en ELMS cette année. Il pilote l’ORECA 07 #24 d’Algarve Pro Racing en compagnie de Henning Enqvist et du vainqueur des 24 Heures du Mans 2013, Loïc Duval (ce dernier étant remplacé par Arjun Maini à Monza pour cause de clash de dates avec le DTM). Endurance-Info a pu faire le point avec Jon Lancaster sur sa saison en cours…
Vous êtes de retour en ELMS, un championnat qui vous a souri par le passé avec un titre en 2015 (Gibson 015S #41 de Greaves Motorsport avec Gary Hirsch et Bjorn Wirdheim). Que gardez vous en tête de ce moment ?
« De très bons souvenirs ! C’est toujours difficile de gagner un championnat comme celui là. Les courses ont été dures à cause de pas mal d’aspects divers. Je sortais en plus de monoplace (deux saisons en GP2, ndlr) et j’ai pris plus de plaisir en ELMS qu’en monoplace pour être tout à fait honnête. Ce fut une belle année, en particulier pour moi, étant rookie,remportant deux courses (Silverstone et Le Castellet, ndlr) et le titre dès mon premier essai. »
Entre votre titre en 2015 et 2020 où vous roulez pour Algarve Pro Racing, qu’avez-vous fait au niveau sport automobile ?
« Je suis revenu au monde réel (rire). Je n’ai disputé aucune course entre mon titre en 2015 et le début de la saison ELMS 2020. J’avais un contrat pour rouler aux Etats-Unis, mais pour certaines raisons, cela ne s’est pas fait. Cela m’a donc laissé sans baquet en 2016 et après cela a été difficile de retrouver quelque chose. J’ai fait du développement pneumatiques avec Goodyear, du développement de voitures pour plusieurs constructeurs, du coaching de pilote, j’ai piloté des GT et d’autres types de voitures de course, mais sans faire de compétition. Cela m’a permis de développer de nouvelles choses chez moi, cela me sert maintenant à être plus complet du point de vue développement et du coaching quand vous avez des Silver ou des Bronze dans votre équipe. Sur les longs runs, je suis aussi plus régulier et j’espère continuer ainsi…»
Greaves Motorsport en 2015, Algarve Pro Racing en 2020. Quelles sont les différences et quels sont les points communs entre les deux équipes ?
« C’est assez difficile à dire car ce sont deux époques différentes. Les voitures déjà sont très différentes et plus complexes. Greaves Motorsport était une équipe fantastique et ils l’ont prouvé à plusieurs occasions (deux titres ELMS en 2011 et 2015, une victoire aux 24 Heures du Mans en LMP2 en 2011, ndlr). Il est triste que l’on entende plus parler de cette écurie. Quant à Algarve Pro Racing, c’est la première année que je travaille avec eux. Tout le monde a envie de s’adapter et de progresser, moi le premier. C’est une équipe solide. Entre Henning, Loïc et moi-même, nous avons pas mal d’expérience et l’entente est bonne. »
Vous avez piloté une LMP2 en 2015. Quelle est votre opinion sur la nouvelle génération ?
« J’adore ! Elles ont de la vitesse, de l’adhérence, etc… C’est fantastique, il est juste dommage de réduire un peu la puissance l’année prochaine, mais le sport automobile est bizarre parfois. Cependant, c’est une vraie marche de plus que la LMP2 que j’ai pilotée il y a cinq ans. Certes, elles sont plus difficiles à emmener pour les Bronze et les Silver, mais pas impossible. Le LMP2 est vraiment une superbe catégorie, avec pas mal de challenges, de la bagarre en piste et ces voitures sont agréables quand on les maitrise un peu plus. Il va y avoir un peu de changement, on verra bien où cela nous mènera dans le futur. »
Quels sont vos objectifs pour cette saison ELMS ?
« Nous voulons remporter une course, c’est la raison pour laquelle je fais ce championnat. Je sais que ce sera difficile, le championnat est vraiment très relevé. Nous avons un équipage solide, mais nous avons été plutôt malchanceux depuis le début de la saison (6e au Castellet, 12e à Spa et abandon au Castellet 240 après l’accident de Loïc Duval, ndlr). Par exemple, nous aurions dû terminer 2e aux 4 Heures du Castellet sans une crevaison. C’est comme cela, en 2015, nous avions été plus chanceux, c’est le sport automobile. Mais nous sommes toujours dans le rythme, dans le bon “wagon”. Il faut éviter les embûches au maximum car les courses sont dures, rapides, il faut gérer le trafic. Il y a toujours pas mal d’événements en piste, il est facile de faire des erreurs. La partie pneus avec Goodyear est aussi très importante. J’essaie d’apporter mes connaissances à l’équipe pour aller de l’avant et pour préparer l’année prochaine. »
Vous avez disputé les 24 Heures du Mans à deux reprises. Quels souvenirs en gardez-vous ?
« En 2014, je roulais sur l’ORECA 03R de Race Performance (avec Michel Frey et Franck Mailleux). Ce fut une vraie découverte pour moi et un bel apprentissage. Nous n’avons pas eu de chance en fin d’épreuve avec la pompe à essence, mais nous avons fini fort, terminant 13e au général, 8e de notre catégorie.
L’année suivante, j’étais chez Greaves Motorsport avec la Gibson 015S que je pilotais en ELMS. J’étais avec Gary Hirsch et Gaëtan Paletou. J’ai qualifié la voiture à la 3e place des LMP2. Mon rythme au départ était incroyable, j’ai fait un triple relais et ai gardé le contact avec les voitures de tête. J’ai passé le volant à un des mes coéquipiers (Gary Hirsch, ndlr) et il est malheureusement passé dans un bac à graviers. Il s’est arrêté aux Esses de la Forêt, mais il n’est jamais reparti suite à la casse de l’alternateur qui a fait que la batterie a rendu l’âme, ce fut bien malheureux. J’ai adoré ces deux expériences, j’ai cherché un moyen de refaire les 24 Heures du Mans cette anée, mais ce ne fut pas possible. J’aimerais pouvoir y piloter ces nouvelles autos et voir ce qu’un Silver peut en tirer. Je cherche une opportunité pour l’année prochaine. »