Jonathan Hirschi a signé avec ses coéquipiers une belle deuxième place lors des 4 Heures de Barcelone, troisième manche de la saison European Le Mans Series. Nous sommes revenus avec le pilote suisse sur ses 24 Heures du Mans, l’ELMS, qu’il disputent au sein de Graff sur l’ORECA 07 #39, mais aussi sur les 24 Heures du Nürburgring…
Revenons sur les 24 Heures du Mans pour commencer où vous avez fait équipe avec Tristan Gommendy et Vincent Capillaire.
« Forcément un peu déçu par cette édition car nous terminons dans le top 10 après avoir fait un podium l’année précédente. Donc déçu par le résultat, mais satisfait de la performance. Si on prend la vitesse pure lors des qualifications, la vitesse moyenne lors d’un relais ou la vitesse moyenne de l’équipage, on avait tout ce qu’il fallait pour faire un bon résultat. Décrocher une victoire peut-être pas, mais au moins la même place ! Nous avons été ralentis par une crevaison, principalement, car nous avons pris un débris. Puis ce fut une panne électrique, une cosse de démarrage, un peu la même chose que ce qui est arrivé à G-Drive Racing. Pour finir, il a fallu changer la porte. Je pense qu’au total nous laissons 20 minutes dans le stand ! Le niveau est tellement relevé qu’au moindre petit souci, on est hors jeu ! »
Vous avez enchainé avec les 24 Heures du Nurburgring après votre semaine du Mans. Comment avez-vous géré les deux courses l’une derrière l’autre ?
« Je suis rentré du Mans le lundi. J’ai eu la chance d’avoir une journée « off » le mardi pour pouvoir me reposer avant de repartir le mercredi. Après on est vite repris par le mouvement de la course. A ce moment-là, on se sent toujours bien, mais il faut se méfier. Des pilotes ayant déjà enchaîné les deux m’ont toujours dit d’être vigilant le dimanche matin surtout. On est bien préparé physiquement pour ne pas souffrir et prendre du plaisir sur ces courses. Les deux premiers relais, généralement, se passent souvent bien, mais c’est lorsque l’on a passé la nuit, que l’on arrive au petit matin, que c’est plus difficile. »
Malheureusement, vous n’avez pas eu la chance d’expérimenter cela. Que s’est-il passé sur votre Ferrari 488 GT3 de l’équipe Octane 126 ?
« En VLN, on remplit la voiture avec l’essence du commerce. Les autos sont équipées d’un réservoir avec la vanne anti-retour (pour ne pas que l’essence ne coule, ndlr). Quand on fait le plein complet, on remplit le réservoir complètement. Lors de l’arrêt au stand, il y avait encore une petite quantité d’essence dans le tube qui va dans le réservoir et cela a suffi pour mettre le feu. Tout était chaud et, sur la Ferrari, la partie entretoise moteur / boîte est en carbone. Ça a pris feu, c’était terminé ! »
Depuis, vous êtes revenu en championnat ELMS avec une belle course à Barcelone.
« Le podium nous tendait les bras depuis le début d’année. Nous n’avons pas encore été parfaits au niveau stratégie, mais nous étions mieux que lors des manches précédentes. Je suis content de ce résultat, cela nous permet de faire un bon résultat (2e) et c’est de bon augure pour le reste du championnat. »
Comment vous projetez-vous sur le reste de la saison ?
« Comme on l’a montré à Barcelone, nous avons tout pour bien faire : le bon châssis, les bons pneus. Avec l’ingénieur, Greg Wheeler, nous nous connaissons maintenant depuis un an et on s’entend tous bien. La base de travail est bonne et nous avons la perfo comme Tristan l’a montré aux 24 Heures du Mans ou même moi avec mon 3e temps aux qualifs de Barcelone. J’en suis satisfait car c’était ma première qualification de l’année. Que ce soit aux mains de Tristan, Alexandre (Cougnaud) ou moi, la voiture est compétitive. Nous avons tout pour bien faire, mais nous avons joué de malchance. Au Paul Ricard, on prend une pénalité suite à une petite erreur, on y laisse 40 secondes, mais le podium était en vue. A Monza, la perfo était là, nous avons été en tête, là aussi la 2e ou 3e place était possible, mais en stratégie, nous n’avons pas eu de chance. Le podium de Barcelone est la juste récompense de nos efforts, nous devons continuer ainsi ! Nous sommes remontés 3e au championnat et nous ne sommes qu’à mi parcours, rien n’est encore fait. En tout cas, plus la saison avance, mieux nous sommes !»
Pascal Rauturier, le patron de Graff, nous a récemment parlé de son intérêt pour l’Asian Le Mans Series puis peut-être le WEC. Est-ce que ce sont des projets auxquels vous pourriez adhérer ?
« Je me focalise sur la saison ELMS en cours car il reste encore trois manches. Il est vrai que l’équipe a annoncé certaines choses. Cependant, entre vouloir et le fait que ça se réalise, ce n’est pas la même chose. On sait que dans le sport automobile, il y a certains facteurs pour que le projet se monte et se concrétise. Je connais déjà l’Asian Le Mans Series car j’ai fait une pige à Fuji. C’et un championnat qui me plairait bien, mais j’ai aussi un travail à coté et aussi des responsabilités familiales. L’été, j’arrive à déléguer au niveau de l’entreprise, mais l’hiver, c’est le moment où je fais un gros travail de fond pour être un peu plus libre pendant la saison sport auto. Maintenant, si j’ai l’ELMS plus Le Mans plus L’Asian Le Mans Series, cela veut dire que c’est du non-stop. Après si on me le propose, je ne vais pas refuser. Cependant, j”avoue que je préfère faire moins et faire de la qualité. Il ne faut pas non plus oublier que je suis toujours sous contrat avec pour le VLN avec Octane 126 sur un programme longue durée. Déjà pour la 2e partie de 2019, j’ai la fin de l’ELMS plus deux à trois courses de VLN. »