Triple champion du Monde en WTCC avec Citroën, il est l’un des deux pilotes débutants au Mans de l’équipe Toyota. Privé de roulage à Spa après son expérience très écourtée à Silverstone, il est donc également celui qui a le moins piloté la Toyota TS050 en course. Nous avons rencontré José Maria Lopez au lendemain de la première séance d’essais qualificatives des 24 Heures afin de savoir s’il commençait à se sentir prêt face au défi du Mans.
Pechito, comment est-ce d’être un rookie au Mans ?
« C’est un sentiment incroyable évidemment mais cela amène également d’énormes responsabilités d’être dans un team tel que celui-ci, pour ma première expérience en LMP1. C’est beaucoup de pression. Je suis donc extrêmement concentré mais également ravi. Je me couche chaque soir avec le sourire accroché aux lèvres ! Je suis l’un des hommes les plus heureux au Monde. J’apprécie énormément de vivre ce rêve mais je dois composer aussi avec cette pression de faire le meilleur boulot possible dans la voiture. »
Nous ne sommes pas encore le jour de la course mais peut-on comparer en quoi que ce soit Le Mans et le WTCC ?
« Non, non, non, c’est d’une toute autre ampleur. Je n’aime pas les comparaisons mais en venant au Mans et en WEC, j’ai atteint le niveau supérieur. Aussi bien en terme de voiture que de team, c’est l’une des courses les plus importantes au Monde si ce n’est LA plus importante. Impossible de comparer. »
Plus de problème avec votre dos ? Il ne vous fait pas souffrir ?
« Mon dos va bien, pas de problème. Je suis content d’être en forme même si je peux dire que je n’ai pas tout à fait le niveau de forme physique que j’avais avant Silverstone. Mais je n’ai pas de limites dues à mon dos, je me sens bien avec la voiture, pas de problème. »
Vous pensez avoir suffisamment de kilométrage au volant de la voiture, du fait que vous avez peu roulé à Silverstone et pas du tout à Spa ?
« Oui, à 100 %, je pense que je connais suffisamment bien la voiture. D’autant que dans les sessions que nous avons eu ici, c’est moi qui aie pu rouler le plus. »
Que pensez-vous de ce circuit ?
« Très impressionnant. On roule très vite. Il y a de très gros freinages. On n’a pas beaucoup de temps pour se relaxer avec le trafic. C’est très exigeant ! Les virages Porsche, Indianapolis notamment. Honnêtement, on sent que ces LMP1 sont réellement pensées pour ce circuit… »
Et le trafic ? Vous vous y habituez ?
« Il est certain qu’il y en a beaucoup ici. On parle de 60 voitures ! Je mentirai si je disais que hier, je n’ai pas eu quelques difficultés. Je me dois d’être patient, je me dois d’être prudent. Je suis en phase d’apprentissage mais en même temps, je ne veux pas perdre trop de temps donc je dois trouver le bon équilibre. Mais je pense que pour l’instant, je m’en sors plutôt bien. Tout ne dépend pas toujours de soi non plus. Je suis peut-être amené à prendre plus de risques par manque d’expérience mais je me dois avant tout de ramener l’auto en bon état au bout de mon relais. »
La nuit au Mans, c’est comment ?
« C’est déjà difficile de jour donc c’est encore plus difficile de nuit ! Mais ce n’est pas insurmontable. Les reflets des éléments en bord de piste sont plus importants, on a plus de mal à évaluer les distances avec les autres voitures en piste. Mais on s’y habitue d’ailleurs mon meilleur chrono, je l’ai fait hier durant la seconde séance… Peut-être est-ce un peu dû aussi à la fraîcheur relative qui fait que la piste est un peu plus rapide mais vraiment, ce n’est pas un gros problème. La gestion du trafic reste plus difficile à gérer. »
Ressentez-vous la pression du poids de l’histoire Toyota au Mans et notamment du coup dur de l’an passé ?
« Oh oui, c’est certain. Pour tout le monde au sein du team, cette course est extrêmement importante. Même quand vous l’avez emportée plusieurs fois, gagner Le Mans reste fondamental alors pour nous, ça l’est encore plus. Mais c’est une course si difficile à gagner ! J’espère que nous pourrons réellement atteindre ce but très difficile. Nous sommes là pour ça. »