Il est venu faire une pige chez Saintéloc Racing aux Total 24 Heures de Spa 2017 et il est reparti avec le trophée du vainqueur. Si Jules Gounon ne porte plus les couleurs de l’écurie stéphanoise, il a toujours soif de succès. L’Ardéchois reste sur une victoire en Blancpain GT Series Endurance au Paul Ricard. Pour sa deuxième année en Bentley Boy, Jules Gounon espère bien accrocher une deuxième étoile spadoise à son palmarès sur la Bentley Continental GT3 qu’il va partager avec Jordan Pepper et Steven Kane.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant d’aborder cette édition 2019 ?
“On a les dents qui rayent le parquet depuis 2018. Jouer une bonne place à Spa est si compliqué et cette course est tellement exceptionnelle. 72 autos au départ, 36 en Pro et une course de 24 heures. L’édition écoulée à été dure à accepter. Nous sommes partis derniers avant de remonter. On avait la vitesse pour l’emporter mais un caillou a percé le radiateur à quelques heures de l’arrivée. En 2018, le capot s’est arraché au Paul Ricard et cette année on s’est imposé dans le Var. On espère maintenant la même rédemption à Spa.”
Une philosophie différente des 24 Heures du Mans ?
“Pour avoir disputé Le Mans tout récemment, la gestion du trafic est plus simple au Mans. A Spa, tout le monde roule dans la même catégorie. Il faut vaincre tellement d’aléas pour gagner : pas la moindre pénalité, aucune erreur de pilotage, la gestion du trafic, la bonne vitesse, la bonne stratégie, la fiabilité. Même en mettant tout ensemble, tu n’es pas assuré de l’emporter. Tu peux juste terminer 5e ou 6e.”
Toujours le même plaisir de rouler à Spa ?
“Déjà quand tu gagnes Spa, tu es tellement fier que tu es impatient d’y retourner. C’est une course de folie et je suis très content d’y rouler pour la quatrième fois. De plus, je suis sur une bonne dynamique avec la victoire au Paul Ricard et le meilleur tour en course à Spa en 2018.”
Bentley Team M-Sport fait rouler quatre Continental GT3. N’est-ce pas trop ?
“C’est sûr que ce sera compliqué mais l’équipe s’est structurée pour cela. Elle a plus de personnel. Dans le passé, il n’y avait que deux Bentley contre le reste du plateau. Là, c’est un peu plus équilibré. Je suis très fier d’être la troisième génération de Bentley Boy avec cette livrée qui reprend celle de la victoire des 24 Heures du Mans 2003. Les 100 ans de la marque sont importants, donc tout est mis en oeuvre pour briller.”
La préparation est différente de 2018 ?
“Nous étions déjà très bien préparés l’année passée même si on savait qu’on pouvait avoir quelques soucis de fiabilité compte tenu de la jeunesse de la voiture. Comme le disait si justement Niki Lauda : “On apprend rarement dans la victoire, mais dans la défaite.” L’année 2018 a été compliquée, je me suis remis en question. Même le début de saison 2019 n’a pas été facile avec un souci de frein à Bathurst, de moteur à Laguna Seca. Je tiens tellement à jouer devant. Spa est ma course préférée, 2017 a été la plus belle émotion de ma carrière. En 2017, nous n’étions pas les plus rapides mais nous n’avons pas commis la moindre erreur. Notre Audi était l’une des seules à ne pas avoir la moindre égratignure. A Spa, il faut mettre son ego de côté.”
Il faudra être à fond dès le départ ?
“Certainement qu’il faudra être à 95% en début de course et les deux dernières heures à 100%. Chaque année, c’est de plus en plus serré. Cette année, il y a plus de 100 pilotes payés pour rouler. Il y a encore 10 ans, le GT3 faisait rigoler mais là c’est exceptionnel.”
Passer d’une GT3 à une GTE n’a pas été trop compliqué ?
“Les deux sont finalement assez similaires. Je m’attendais à un plus gros écart. Les pneus utilisés en GTE sont bien différents de ceux du GT3. Une des clés du GT3 est justement les pneumatiques, d’autant plus que cette année on annonce des températures élevées à Spa.”