Il est le premier français à remporter les 12 Heures de Bathurst et il inscrit la classique australienne à son palmarès moins de trois ans après avoir remporté les Total 24 Heures de Spa. A tout juste 25 ans, Jules Gounon s’offre une deuxième course d’endurance prestigieuse, l’une des plus belles. En course, le pilote Bentley Team M-Sport a tout bonnement été au-dessus du lot en assurant quand il fallait gérer, en attaquant quand il fallait passer à l’offensive.
“Cette victoire, on est allé la chercher”, a déclaré Jules Gounon à Endurance-Info. “J’étais à 125% en cherchant à reprendre du temps à Lello. Les GT3 ont de plus en plus d’aéro, ce qui fait que je n’ai pas pu dépasser. En fin de course, il fallait opter pour la bonne stratégie pneumatique en regardant ce que faisait la concurrence.”
Tout a bien failli s’arrêter dans la dernière heure avec une crevaison alors que la #7 de Gounon/Soulet/Pepper filait vers la victoire : “Crever à 275 km/h n’est jamais agréable et encore moins à Bathurst. Le pneu a explosé. Par chance, c’était à la fin du tour et j’ai pu rentrer sans perdre trop de temps. Le team a parfaitement réagi. Il a fallu repartir à bloc pour faire l’écart avec le deuxième. Il y a eu très peu de neutralisation et il fallait être à bloc. Lors des essais libres, je suis monté pour voir les voitures passer et là j’ai bien vu que ça passait très vite. Quand on est dans la voiture, on ne se pose pas trop de questions. J’adore ce type de circuit où le pilote peut faire la différence. Bathurst offre des sensations de folie.”
“J’ai ensuite eu peur pour le pneu arrière gauche”, souligne le pilote Bentley de la #7. “J’avais des vibrations dans l’auto et j’ai bien cru qu’on allait avoir une autre crevaison. Les 12 dernières minutes ont été les plus difficiles que j’ai pu connaître jusqu’à présent. Même avec 55s d’avance, tu écoutes chaque bruit. C’était quand même une course de dingue. Il faut aussi un brin de chance et la crevaison en fin de tour a finalement été vue comme de la chance. C’est la même chose pour la pluie qu’on attendait depuis pas mal de temps et qui est arrivée une fois le damier franchi.”
Avec ce succès, Bentley Team M-Sport a conjuré le sort : “C’est vraiment une victoire énorme pour Bentley. On a connu tellement de déboires dans le passé et j’espère que cela va donner des idées aux clients comme CMR et K-PAX Racing. 2020 s’annonce comme une bonne année.”
Difficile pour Jules Gounon de comparer la victoire de Bathurst avec celle de Spa : “Spa n’a pas été simple mais mon rôle n’était pas le même car j’étais le nouveau qui arrivait dans l’équipe. Cette fois, tous les espoirs de l’équipe reposent sur toi et la pression était là. Je suis content d’avoir franchi cette étape. J’attends un gros succès depuis 2017 avec l’ADAC GT Masters et Spa.“