En Bentley Boy qu’il est, Jules Gounon tient à faire briller la marque britannique qui fête ses 100 ans en 2019. Bathurst et Laguna Seca en Intercontinental GT Challenge n’ont pas permis de confirmer le potentiel de la Continental GT3 et Monza en Blancpain GT Series Endurance a été tout aussi compliqué pour l’Ardéchois de 24 ans. 2019 est une grande année pour le fils de Jean-Marc Gounon qui va marcher sur les traces de son père en juin prochain avec une première participation aux 24 Heures du Mans sur la Ferrari 488 GTE de Risi Competizione qui va rouler en GTE-Pro. Les prochains mois vont donc être cruciaux pour le jeune pilote qui compte bien briller dans la Sarthe et retrouver la plus haute marche du podium aux Total 24 Heures de Spa fin juillet.
2019 est important pour Bentley ?
“C’est l’année du 100e anniversaire de la marque, donc elle est encore plus importante que les autres. Il faut profiter de l’expérience de 2018 pour jouer la victoire. L’année passée a servi à découvrir la voiture et emmagasiner de l’expérience. Il faut une base la plus saine possible pour les clients et l’objectif est rempli. On doit mettre l’auto devant pour les séduire.”
Quel est votre regard sur la saison Blancpain GT Series Endurance ?
“C’est chaque année la même chose, beaucoup de concurrents peuvent l’emporter. Au moins 15 autos peuvent gagner chaque week-end. Le paddock est toujours plus beau saison après saison avec toujours plus de belles structures. Il devrait y avoir plus de retombées. C’est la même chose pour l’intercontinental GT Challenge. A Laguna Seca, le niveau était exceptionnel. Il n’y avait que trois Silver au départ et, pour le reste, que des grands noms. Dans le championnat Blancpain, tu peux être 45e à seulement 1.3s. Quel championnat peut proposer des écarts aussi faibles ? Pour faire des résultats, il faut que tout soit parfait. Le sens de l’équipe prend tout son sens car, même en faisant une course parfaite, on peut terminer 5e ou 6e.”
L’année a plutôt mal débuté aux 12 Heures de Bathurst…
“Bathurst a été très frustrant car nous avions un très bon rythme. Nous avons connu deux crevaisons sous régime de neutralisation. A Laguna Seca, nous n’avons pas eu de chance sachant que la vitesse était là. Avec mes coéquipiers (Jordan Pepper Steven Kane, ndlr), on a le clic, il manque le clac. Il faut que la chance tourne.”
Vous allez découvrir sous peu les 24 Heures du Mans. Est-ce un rêve qui se réalise ?
“C’est pour moi un rêve éveillé. Je tiens, en premier lieu, à remercier Stéphane Ortelli qui a beaucoup œuvré pour que je sois dans la voiture. Quand j’ai su que j’allais faire les 24 Heures du Mans, j’ai attendu pour en parler par crainte que ça ne se fasse pas. J’ai attendu le plus possible que tout soit confirmé. Depuis ma plus tendre enfance, c’est Le Mans qui m’a donné cette passion pour le sport automobile. Pour l’anecdote, je changeais les visières de Stéphane durant la nuit au Mans en 2005 lorsqu’il roulait avec mon père (Audi R8 Audi Playstation Team Oreca avec Franck Montagny également, 4e, ndlr). Le Mans pour un Français, c’est comme les Total 24 Heures de Spa pour un Belge ou le Tour de France pour un cycliste.”
Avez-vous la pression ?
“Avec Pipo (Derani) et Oliver (Jarvis), nous sommes outsiders car personne ne nous attend. Il n’y a donc pas de pression, un peu à l’image de Spa en 2017 et on a vu le résultat. J’ai la chance de partager mon baquet avec deux coéquipiers d’expérience. Selon moi, la classe GTE-Pro est la plus belle, ce qui fait que je suis d’autant plus fier d’y participer. Mon programme principal est avec Bentley et Le Mans est la cerise sur le gâteau. Merci à Bentley de me laisser la possibilité de disputer cette course. Je vais pouvoir profiter des conseils de mon père, mais je vais laisser aller le cours des choses en prenant un maximum de plaisir. Risi Competizione vise clairement la victoire et nous allons tout faire pour faire la meilleure course possible.”