Mardi dernier, lors de la projection du film officiel des 24 Heures du Mans 2018, Julien Andlauer a tenu à insister sur la rapidité de sa carrière. Il a en effet fait du karting à l’âge de 3 ans et demi jusqu’à ses 14 printemps. Il est ensuite passé en F4, en Porsche Carrera Cup (champion en 2017) puis la Porsche Supercup et le WEC cette année au sein de l’équipe Dempsey-Proton Competition. Son ascension a été assez fulgurante et couronnée par une victoire en juin dernier en GTE-Am aux 24 Heures du Mans au volant de la Porsche 911 RSR #77 avec Christian Ried et Matt Campbell. Rencontre avec ce jeune prodige…
Comment s’est passé l’accueil des gens lors de la projection du film des 24 Heures du Mans car vous n’êtes pas encore très connu, n’ayant disputé qu’une seule fois cette course ?
« C’est un super public, des supers fans. J’ai pu m’en rendre compte lors de la séance d’autographes organisée lors de la projection du film. J’avoue que je ne m’attendais pas à voir autant de monde ici au CGR de Saint Saturnin. Ils m’ont ressorti des photos des 24 Heures, j’ai même reconnu des têtes, des personnes qui étaient venues me parler il y a presque six mois. Ce fut vraiment super sympa de reparler avec eux. Ce sont des vrais passionnés car certains ne sont pas du Mans, ils sont juste là pour le film ce soir et pour parler un peu avec nous. »
Vous êtes de retour cinq mois plus tard dans un lieu qui vous a souri. Que gardez-vous en tête de vos premières 24 Heures du Mans ?
“Quand je suis arrivé au circuit tout à l’heure, j’avoue que j’ai regardé le podium car cela reste un moment fort de notre victoire. Je me suis surtout dit : “Ah, il me reste quelques mois et j’y serai encore !” (rire). C’est bien de se remémorer le passé, mais quand on veut y retourner, c’est encore mieux !”
Comment s’est passé l’après Le Mans pour vous ?
« Les sensations sont toujours bonnes quand on gagne. J’ai ajouté une très belle ligne à mon palmarès. J’en suis super content d’autant plus que nous avons prouvé que nous n’avions pas été bons qu’aux 24 Heures du Mans, que l’équipe, les trois pilotes, les mécaniciens, les ingénieurs, ont fait du super boulot. Nous avons été forts sur les autres courses comme à Fuji où, malheureusement, nous avons eu un souci d’alternateur. Nous aurions pu de nouveau gagner la course car nous avions tout, la vitesse et le rythme. Nous avons ensuite confirmé à Shanghai. Donc super content que nous continuions sur la vague amorcée aux 24 Heures du Mans. Cependant une mauvaise nouvelle est tombée au moment de la manche chinoise.»
Parlons-en de cette disqualification de Dempsey-Proton Competition qui a perdu tous ses points au championnat…
« Je vais être honnête, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. Je n’ose pas trop demander et ce n’est pas tout à fait fini. Je ne souhaite pas prendre partie. Une chose est certaine : je fais confiance à l’équipe et à Porsche, ils vont régler ce problème. Pour ma part, je me concentre sur ce que j’ai à faire, c’est-à-dire bien travailler pendant les meetings sur et en dehors de la piste. Je tiens à préciser que ce qui s’est passé n’a eu aucune incidence sur la performance pure. Cela concerne juste l’arrêt au stand qui était différent de deux secondes. Cela veut dire que, sur une course de 6 heures, nous avons gagné 10 secondes, ce qui n’est absolument rien quand on voit l’écart avec lequel nous arrivons à gagner les courses ! »
En parallèle, vous étiez engagé en Porsche Carrera Cup France. Vous n’avez pas pu prétendre au titre, alors que vous étiez en tête du championnat, lors de la dernière manche pour cause de clash de date avec Fuji. N’êtes-vous pas trop frustré ?
« Je suis un peu frustré c’est certain, mais pas déçu car c’était mon choix. Nous avions déjà gagné le titre en 2017, nous aurions pu le regagner cette année. Cela aurait pu faire un petite ligne de plus dans mon palmarès, mais j’ai une grosse opportunité de pouvoir rouler en WEC cette saison, je m’y suis investi à 200 % et je me dis que je ne devais pas laisser passer cette chance. Malheureusement, nous avons été dépossédés de nos points au championnat. En tout cas, en Porsche Carrera Cup, je me suis battu jusqu’au bout. Je suis reparti de Barcelone avec 22 points d’avance et après les deux manches du Castellet que je n’ai pas disputées, il n’y a que 8 points de différence avec le premier. »
Vous étiez aussi impliqué en Porsche SuperCup au sein de l’équipe Martinet by Alméras. Comment ça s’est passé ?
« De très belles performances tout au long de la saison ! Sur chaque course, nous avons pu prouver que nous avions la vitesse. Au début, je n’étais pas très bien calé sur la dégradation des pneus et le rythme de course, mais j’ai bien progressé tout au long de la saison. J’ai réussi à m’adapter à la voiture et j’ai aussi adapté mon style de pilotage pour pouvoir tirer le maximum de performance. Ça s’est fini en beauté avec deux victoires à Mexico. C’est une bonne chose car nous voulions débloquer notre compteur ! C’est très positif pour tout le monde, nous commencions à en avoir assez des 2e places (rire) ! »
De quoi sera fait votre programme en 2019 ?
« Il me reste déjà les trois dernières manches de WEC. Ensuite, je vais refaire une saison en Porsche Supercup car j’ai signé à nouveau avec Porsche en tant que pilote junior pour l’année prochaine. Je vais voir ce que j’aurai comme opportunité à coté comme la Porsche Carrera Cup, par exemple. »