Julien Canal est passé de Vaillante Rebellion à l’équipe Panis-Barthez Compétition cet hiver, mais l’accord a été signé tardivement, ce qui n’a pas été sans conséquence. Le pilote sarthois a brillé depuis le début de la saison, notamment aux 24 Heures du Mans. A quatre heures de l’arrivée, il était, avec ses coéquipiers Will Stevens et Timothé Buret, encore 2e en LMP2 avant que sa Ligier JS P217 ne connaisse un souci technique. Bilan à mi-saison…
Quel est votre bilan du début de saison en ELMS ?
« Cela aurait dû être meilleur. Nous n’avons pas eu les moyens ni le temps de faire des tests d’avant saison et ça, on le paie ! Tout s’est fait tardivement. Fin janvier, je devais même rouler en WEC, mais l’équipe s’est désistée. Avec Will et Timothé, nous sommes très heureux de courir ensemble, nous nous sommes bien trouvés. Après avoir fait rouler Fabien (Barthez) et d’autres pilotes un peu plus jeunes, ça leur fait du bien d’avoir des pilotes avec un peu plus d’expérience. Avec Will, nous avons du vécu que ce soit en monoplace, en LMP2 ou en GT, ce qui fait que nous avons amené pas mal de petites modifications comme les changements de pilotes ou la stratégie de course. Au Paul Ricard, nous étions vraiment bien, c’est dommage que nous crevions à 1 heure 30 de la fin de course ! A Monza, nous avons pris des directions qui n’étaient pas les bonnes et avons souffert des réglages. De plus, ce n’était pas le meilleur circuit pour les Ligier et on sait que les ORECA sont performantes en ligne droite. Je tire donc un bilan plutôt positif de ce début de saison surtout vu l’expérience de l’équipe, la façon dont le deal s’est fait et le retard que nous avons pris en début d’année. Nous avons cependant manqué d’un peu de chance !”
Comment se sont passées vos 24 Heures du Mans ?
« Nous étions deuxièmes jusqu’à 3 h 30 de la fin sachant que le vainqueur n’était toujours pas connu. Nous n’étions pas les plus rapides sur le papier, mais nous avons fait zéro erreur et avons été réguliers. Toute l’équipe a fait du super travail. Nous avons prouvé à tout le monde que nous avions le potentiel et la vitesse. »
Est-ce l’une de vos plus grandes frustrations en sport auto ?
« Ne pas faire un podium au Mans est toujours quelque chose de très dur à digérer. Pour moi, c’est mon deuxième échec car, en 2017, nous étions 3e avec l’ORECA 07 de Vaillante Rebellion et avons cassé un pignon de boîte de vitesses. Cette année, nous étions solidement installés à la 2e place et nous ne montons pas sur le podium alors que des dizaines de milliers de personnes, les partenaires, la famille, les amis étaient présents, c’est très dur sur le moment et les jours qui suivent ! J’étais déçu pour moi-même, mais surtout pour toute l’équipe, les mécaniciens en avaient les larmes aux yeux !»
Quel regard portez-vous sur l’équipe Panis-Barthez Compétition ?
« Déjà, c’est une équipe française et ça me fait du bien. C’est une écurie qui mérite de faire des résultats. Certes, elle est jeune dans le monde du LMP, mais elle a une grande connaissance du sport auto. En dépit de ce manque d’expérience en proto, ce que j’aime, c’est qu’ils sont très ouverts d’esprit, très à l’écoute. Ils n’ont pas d’égo et prennent le moindre conseil. On fait des essais, on peut changer. Ils ont vraiment tout pour réussir et méritent de faire des podiums. De plus, ce manque d’expérience ne se fait pas sentir car les mécaniciens et les pilotes n’ont commis aucune erreur depuis le début de la saison.»
Qu’apporte Olivier Panis ?
« Je le connais bien, il est vraiment sympa et c’est quelqu’un d’hyper franc. Il n’y a aucun non dit dans l’équipe, tout est transparent et c’est juste génial. Pour être honnête, je ne pensais pas qu’il serait aussi présent. Il n’a pas raté une seule séance de débriefing avec les ingénieurs depuis le début de la saison. Il amène son expérience et son expertise de ses nombreuses années en Formule 1, mais il ne se met pas en avant par rapport à ça. Il donne son avis, mais est hyper à l’écoute. Pour moi, c’est un gros plus de l’avoir. »
Comment voyez-vous le reste de la saison ?
« Chez Ligier, on nous a dit que les circuits restants seraient plus favorables à la voiture. Je pense que l’ORECA est hyper performante. Je la connais bien. Elle n’est pas plus facile à piloter, mais est plus efficace à certains endroits notamment sur le train avant. Les ingénieurs travaillent beaucoup pour améliorer l’auto et je pense que nous serons un peu plus dans la bagarre en fin d’année, nous viserons les podiums ! »
Vous avez disputé les 6 Heures de Spa-Francorchamps WEC pour l’équipe Larbre Compétition. On pensait vous revoir à Silverstone…
« Tout s’est bien passé à Spa et je pense que je me suis fait deux très bons amis avec Erwin Creed et Romano Ricci. J’ai été invité sur cette course, c’était difficile de refuser. En plus, sur une Ligier, sur le circuit de Spa alors qu’en septembre, il y a la manche ELMS sur le même tracé, avec la même auto ! J’avais donc tout à y gagner et c’est un plus pour Panis Barthez Compétition. De plus, Larbre Compétition est une équipe que je connais bien. Ils m’ont proposé de faire de faire le reste de la saison, mais pour des raisons financières, c’est compliqué car mon budget est 100% tourné sur l’ELMS. »