Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour Manthey Racing. Avec trois 911 GT3-R au départ des 24 Heures du Nürburgring et deux dans le top 5 à l’arrivée, l’écurie allemande dirigée par Olaf Manthey a de quoi être satisfaite. Pourtant, c’est la soupe à la grimace en ce dimanche soir chez Manthey Racing. La #1 de Fred Mako, Richard Lietz, Patrick Pilet et Nick Tandy, a dominé le début de course avant d’être retardée par une crevaison puis d’abandonner sur une sortie de piste. (In English)
C’est ensuite la #911 de Laurens Vanthoor, Kevin Estre, Michael Christensen et Earl Bamber qui a pris le dessus pour mener durant quasiment 16 heures avant de marquer le pas suite à une lourde pénalité de 5.32 mn à moins de trois heures du damier. Cette pénalité a pesé lourd au moment de dresser le bilan avec en guise de seule récompense une 2e place. La 5e place de la troisième Porsche/Manthey (un modèle 2018) n’a guère atténué la tristesse de l’équipe.
La pénalité de 5.32 mn fait suite à un non respect de la vitesse de Laurens Vanthoor dans une zone neutralisée. Le barème des pénalités est bien établie : 1.32 mn pour un excès de 0 à 20 km/h, 3.32 mn pour 20 à 50 km/h et 5.32 mn pour un excès supérieur à 50 km/h. Même en faisant le ravitaillement dans le même arrêt (d’où les 32s), ce qui est autorisé en Allemagne, la victoire s’est envolée.
« C’était parfait », a confié Kevin Estre à Sportscar365. « Nous avions une excellente auto, très rapide et une très bonne équipe. Nous n’avons pas connu le moindre problème, pas un seul contact, rien. C’était juste parfait, mais finalement, peut-être trop, je ne sais pas. Il est difficile de mener cette course avec plus de 2.30 mn d’avance car vous ne pouvez pas prendre les choses trop facilement. Il est très facile de perdre une minute si vous êtes pris dans un Code 60 et pas les autres. Il faut rester concentré, ce qui est très difficile sur cette course. C’est ce qui a pu arriver à Laurens. Nous menions avec une marge, il ne poussait pas à la limite, mais peut-être pas concentré à 100%. Il n’a pas vu les drapeaux jaunes, et au final, cela nous a coûté 5.32 mn dans la voie des stands. »
Kevin Estre a été l’un des hommes forts de cette édition 2019. Tout le monde va garder en mémoire son dépassement sur Dirk Müller deux roues dans l’herbe le samedi soir. En fin de course, le Français a tout donné pour tenter de combler l’écart en alignant les tours qualif’ un à un. En vain…
« Nous étions rapides, la stratégie était parfaite, les pneus ont bien fonctionné », a expliqué le Champion du Monde d’Endurance de la FIA. « Tout était bon. Je pense que c’est positif. Le seul point négatif est la pénalité, sinon la course aurait été parfaite. Je pense que cela prendra quelques jours, peut-être quelques semaines, mais je pense que nous en ressortirons plus forts et nous allons tout faire pour la gagner l’année prochaine. »
La communication entre le stand et le pilote de la #911 n’a pas fonctionné à cause d’un problème de radio, comme l’a confirmé Kevin Estre : « La radio ne fonctionnait pas, nous avions un souci de radio. C’est peut-être le seul problème. Ils l’ont changé après, donc ils ne pouvaient pas l’avertir pour le Code 60 ou un double drapeau jaune. Vous devez toujours compter sur ce que vous voyez, mais la radio vous aide. Il y a des endroits où c’est compliqué de voir les drapeaux et là c’était le cas. C’est peut-être le seul problème que nous avons eu. Bien sûr, il a pris la pénalité, ce qui est normal, mais d’un autre côté, nous le soutenons car nous savons ce que c’est. Nous faisons tous des erreurs et nous continuons tous à en faire, mais c’est juste dommage car vous n’avez pas la chance de gagner cette course si souvent que cela. Nous n’avons pas ramené la 1ère place à la maison, ce qui, je pense, était celle que nous méritions. »