Paul-Loup Chatin a connu une édition 2018 des 24 Heures du Mans faite de hauts et de bas. Il a d’abord signé une super pole position, puis occupé le trio de tête en LMP2 pendant un bon moment avant de devoir abandonner. Il revient cette année en Sarthe plus motivé que jamais !
Comment s’est passé le début de saison ELMS pour vous ?
« Les deux premières manches se sont bien passées. Nous terminons deux fois 2e et avons été très performants. Nous aurions pu l’emporter à chaque fois. Au Castellet, nous avons deux faits de course et finissons pourtant à 7 secondes du vainqueur. A Monza, on signe le 3e temps des qualifs, on s’est fait déclasser pour un truc qui n’a rien à voir avec la performance, une pièce qui s’est grippée. On part 18e et on arrive à terminer 2e à deux ou trois secondes des premiers. La performance est là, nous sommes ravis, l’équipe fait vraiment du super travail et est surmotivée pour Le Mans… »
Comment s’est déroulée la Journée Test ?
« Bien ! Nous avions beaucoup de choses à tester. Quand nous avons voulu jouer avec la performance, nous avons alors eu un safety car suivi d’une Slow Zone. Le trafic était important, nous n’avons pas pu exploiter nos pneus. Dans l’ensemble, nous sommes contents, le niveau de nos concurrents est encore monté d’un cran.»
Vous êtes le poleman LMP2 2018. Est-ce que ce sera un de vos objectifs cette année ?
« Nous allons jouer la qualification comme tout le monde, c’est-à-dire les 10/12 voitures les plus rapides. Nous allons essayer de jouer la pole, je ne vais pas dire le contraire. Cependant, l’an dernier, nous étions vraiment dans une phase de progression, dans une vraie spirale : personne ne nous attendait et on a fait la pole ! Nous avions le besoin et l’envie de montrer ce qu’IDEC Sport était capable de faire. Depuis, cette écurie fait partie des références LMP2 en endurance. Certes, nous allons nous battre pour la pole, mais je pense que nous allons néanmoins essayer de nous concentrer encore un peu plus sur la course. En 2018, on fait la pole et abandonne à deux heures de la fin. Là, je préfère ne pas la faire et finir sur un bon résultat. »
Comment voyez-vous la course et quelle sera le facteur clé ?
« Le Mans reste Le Mans, nous sommes très humbles car on sait que tout peut arriver et nous en avons fait les frais l’an dernier. Il faudra avoir un équipage solide et homogène surtout, ne pas faire d’erreur et anticiper les conditions météo si elles doivent se dégrader. J’ai la chance d’avoir de bons coéquipiers, vraiment. Quand ils sont au volant, je ne suis pas inquiet. Je ne perds pas mon énergie à regarder les écrans. Ça fait vraiment partie des vrais plus dans une épreuve comme celle là. J’ai l’esprit libre quand je ne suis pas au volant. Il faudra être aussi en forme le Jour J. C’est une semaine éprouvante, ce n’est pas facile d’arriver au top samedi à 15 heures.
Nous allons faire notre course, suivre notre plan de marche et ne pas nous occuper des autres. Notre objectif sera la ligne d’arrivée et si on la franchit, on verra à ce moment là où on figure dans le classement. Nous adopterons notre stratégie aux faits de course.
De plus, il y a plus de voitures en pneus Michelin. L’an dernier, c’était un avantage d’être avec ce manufacturier. Cette année, il y a plus de concurrence entre Michelin et Dunlop qui a bien progressé. Le nombre de voitures qui peuvent jouer la gagne et qui seront très performantes a aussi été multiplié par deux ou trois. Il y a de très bonnes équipes, de très bons pilotes et des équipes qui commencent à avoir de l’expérience. Nous sommes là pour nous battre, on aime la concurrence et c’est le cas cette année. En 2018, nous étions en outsiders, cette année nous sommes plus considérés comme favoris. C’est beau, mais il faut assumer ce statut ! »