La catégorie LMP3 fête son 3e anniversaire ce week-end. Présentée le 19 juillet 2014 dans le cadre du meeting European Le Mans Series du Red Bull Ring, la catégorie prototype d’appel était appelée à devenir une véritable formule d’accession à l’endurance de type Le Mans pour les jeunes pilotes et les gentlemen. Trois ans plus tard, on ne peut que constater que le succès est bien au rendez-vous avec des LM P3 qui sont devenues ‘worldwide’. Certes, elles ne peuvent pas disputer les 24 Heures de Daytona, les 12 Heures de Sebring et les 24 Heures du Mans, mais les LM P3 ont de nombreux terrains de jeu partout dans le monde. On compte plus de 150 LM P3 en activité dans les différents championnats et l’Asie n’est pas en reste.
Le cahier des charges n’a guère évolué depuis 2014 : crash test obligatoire, normes de sécurité FIA, aileron de requin, moteur unique. Ginetta a été le premier constructeur à dégainer avec une LM P3 qui n’a finalement roulé qu’en 2015 sur la scène européenne. Depuis, Ginetta a réorienté ses activités sur une G57 qui porte le nom de P2 mais rien qui n’a rien à voir avec une LM P2. Quelques Ginetta roulent encore en Asian Le Mans Series. Tous les constructeurs pouvaient initialement postuler pour proposer un châssis LM P3 mais l’ACO a vite freiné les ardeurs des uns et des autres pour limiter le nombre de constructeurs. Dome a vite jeté l’éponge et Riley n’a qu’une seule auto en compétition. ADESS a rejoint le club fermé des constructeurs en étant longtemps la seule alternative à Onroak Automotive. Stéphane Chosse et ADESS ont eu du mal à se frayer un chemin parmi les nombreuses Ligier JS P3. Onroak Automotive a vite proposé un produit abouti qui a séduit un grand nombre d’équipes, si bien que le cap des 100 autos est dépassé depuis un moment. Norma entre en scène cette année avec sa M30 LM P3 qui donne déjà du fil à retordre à la concurrence.
De 195 000 euros lors de la présentation en juillet 2014, le prix d’une LM P3 est passé à 206 000 euros (groupe motopropulseur compris) sachant que la réglementation technique n’a pas évolué depuis cette date. Le constructeur doit fournir à l’ACO la liste de prix des pièces de rechange. Le total de cette liste ne doit pas dépasser 150% du prix de vente de la voiture neuve complète. L’augmentation de puissance de 50 chevaux et l’arrivée du traction control ont été reportées à une date ultérieure afin de ne pas impacter les équipes d’un coût financier supplémentaire. Sauf pour des raisons de sécurité ou de fiabilité, aucune évolution n’est autorisée par période de 3 ans. Le prix d’une saison en ELMS était au départ comprise entre 350 000 et 400 000 euros.
Lors de la finale ELMS d’Estoril 2015, on comptait 5 LM P3 en piste contre 18 un an plus tard et 32 cette année si on rajoute les LM P3 de la Michelin Le Mans Cup. Les équipes roulant en Asian Le Mans Series sont elles aussi prêtes à faire le grand saut vers la catégorie supérieure.
La catégorie LM P3 a pour but de préparer au monde du prototype. Sur les 5 équipes présentes en 2015, deux sont passées en LM P2 (Graff, Cetilar Villorba Corse) avec les mêmes pilotes (Trouillet, Lacorte, Sernagiotto) et By Speed Factory poursuit l’aventure en LM P3. Le LM P3 a montré l’intérêt d’une filière Endurance. Le trio Trouillet/Guibbert/Petit est passé du LM P3 au LM P2 cette saison. En venant du karting, Thomas Laurent a fait ses gammes en LM P3 avant de faire jeu égal avec les ténors de la catégorie LM P2 en FIA WEC. Il suffit maintenant qu’un constructeur LM P1 fasse appel à ses services et la boucle sera bouclée : du LM P3 au LM P1. La pyramide prototype Endurance fonctionne à plein pot…