La crise sanitaire a bouleversé les codes établis chez Michelin

MICHELIN

Hors période COVID-19, les techniciens Michelin arpentent les stands de leurs partenaires tout au long du meeting. La pandémie a modifié la relation entre les différents acteurs du paddock et Michelin n’échappe pas à la règle. Ce qui est vrai sur le circuit l’est aussi en dehors. Il faut gérer le côté logistique sans oublier la partie développement. Il a fallu bouleverser les codes établis depuis bien longtemps à tous les niveaux. Pierre Alves, en charge du programme Endurance chez Michelin, nous a détaillé les changements opérés par la firme clermontoise.

Combien de personnes Michelin sont mobilisées sur site à Spa ?

“On compte 16 personnes pour le montage, 14 en exploitation et 5 pour le support développement. Des techniciens vivent dans la bulle des équipes. Ils n’ont pas d’interaction avec nous. Les debriefings se font en visio. Michelin applique le même système qu’en 2020 avec des ajustements sur ce qu’on a appris l’année passée. A titre d’exemple, nous avons un hôtel uniquement pour le staff Michelin. Il n’est pas possible de s’arrêter entre le circuit et l’hôtel sous peine de sanctions.”

Cela demande beaucoup de préparation en amont ?

“Nous avons un coordinateur qui passe 75% de son temps de travail sur les protocoles. Après l’événement, Michelin demande un isolement de 7 jours à ses salariés qui reviennent d’une course avant de faire un test PCR. La norme est le télétravail. Sur le circuit, nous imposons le masque de protection FFP2 dans les stands. Les équipes font “du click and collect”. Il n’y a pas de contact pour déposer et récupérer les pneus.”

Si un problème devait survenir durant un meeting, vous êtes en capacité de réagir ?

“Nous avons un plan B avec une équipe en soutien si nous devions réagir rapidement. En Endurance, il n’y a pas eu le besoin de changer nos plans en cours de meeting”

La situation sanitaire modifie aussi votre travail de développement ?

“Pour Michelin, la crise sanitaire que l’on traverse est une nouvelle approche de travail de développement. Avant la pandémie, nous faisions beaucoup d’essais sur circuit. Pour la partie Hypercar, le règlement est arrivé avec le premier confinement. Il a donc fallu travailler différemment.”

Michelin va équiper cette année les GT3 en DTM. Là aussi, c’est quelque chose de nouveau pour vous…

“La décision a été prise assez tardivement. Cette année, les équipes auront les gommes utilisées en International GT Open. Les constructeurs aimeraient avoir les gammes Nürburgring Endurance Series, mais celle-ci est très axée pour la Nordschleife. On ne peut pas cacher qu’il y a la volonté d’aller plus loin en DTM.”

La production des pneumatiques a été touchée par le confinement ?

“Si on prend le cas du WEC, le challenge est d’anticiper les besoins. On a forcément perdu en productivité après le premier confinement. Il a fallu prendre le risque de produire des pneus sans savoir si les courses allaient avoir lieu. Trouver des containers a aussi été un challenge sachant que le coût logistique a explosé.”

Votre engagement en SUPER GT a été touché ?

“L’assistance se fait depuis Clermont-Ferrand avec la même efficacité. Nous arrivons à trouver une efficacité à distance. Toute situation compliquée permet d’en retirer du positif.”

Pour tout ce qui est développement, le simulateur a joué pleinement son rôle…

“Trois personnes travaillent sur simulateur et une pour la conception. Le pneu est une clé USB. Nous avons des créneaux chez AOTech pour la partie simulateur. La clé USB part ensuite chez le constructeur avec une personne de chez Michelin qui rentre les paramètres. Ensuite, le tout est validé sur un circuit.”