MissionH24 a franchi aujourd’hui une étape supplémentaire. Le « troisième étage de la fusée », après une démonstration à Spa-Francorchamps dans le cadre de l’European Le Mans Series, puis une présentation à Paris pendant le Mondial de l’Automobile, le prototype LMPH2G, premier prototype électrique-hydrogène, s’est posé aujourd’hui au Mans et a tourné sur le circuit Bugatti.
Après plusieurs milliers de kilomètres parcourus pour finaliser la fiabilité du groupe propulseur, la LMP2H2G, comme nous l’a précisé le staff de Green GT, maître d’oeuvre du projet, le deuxième stade de ce projet consiste désormais à mettre en adéquation le châssis et le groupe propulseur et donc à entamer le cycle de recherche de performances, l’objectif, tel qu’il avait été défini en collaboration avec l’ACO, restant la création d’une catégorie « Hydrogène » lors des 24 Heures du Mans 2024.
Depuis les premiers tours de roue, le projet a évolué techniquement, avec un souci constant de simplification et de fiabilisation. La LMPH2G est conçue autour d’un châssis LMP3, un châssis ADESS. Si Green GT n’a pas touché au châssis proprement dit, des modifications importantes ont été faites, avec notamment un arrière refait en fonction de l’implantation du groupe propulseur.
Les radiateurs ont quitté les pontons latéraux pour être logés à l’avant de la voiture. Si, vu de profil, la LMPH2G ressemble tout à fait à un prototype moderne, sa face avant évoque peut-être davantage une GT. Green GT nous d’ailleurs dit que l’objectif des performances en 2019 était celles des GT3.
Si la recherche d’un gain de poids est en cours, la LMPH2G reste lourde, avec une masse dépassant la tonne. Green GT nous a indiqué que la LMPH2G développait actuellement l’équivalent d’une puissance de 640 chevaux, l’objectif n’étant pas cependant la recherche d’une puissance maximale mais de performances optimales.
L’objectif de voir la LMPH2G en compétition au cours de cette année 2019 est toujours d’actualité et a de l’importance pour le bon déroulement du projet. Il reste encore plusieurs étapes à passer pour voir la voiture en course, afin que la LMPH2G sot en phase complète avec tous les critères d’homologation. C’est ainsi par exemple que les techniciens de Green GT ont rencontré ce matin sur le circuit les pompiers pour examiner en détail tous les problèmes de sécurité posés par un prototype à hydrogène.
Pour ses premiers tours de roue sur le circuit manceau, la LMPH2G a bénéficié du concours de deux pilotes. Tous deux ont remporté la victoire en LMP2 dans les 24 Heures du Mans. Emmanuel Collard l’a emporté en 2009 et Olivier Lombard en 2011. Olivier participe depuis longue date au projet LMPH2G et il a embarqué ce midi pour deux tours de circuit un passager très spécial, l’aéronaute Bertrand Piccard, le premier auteur du Tour du Monde en ballon et co-pilote de l’avion solaire Solar Impulse qu’il avait co-développé et avec lequel il a également fait un Tour du Monde.
Comme on nous l’a dit, le projet en est encore loin du but, mais progresse étape par étape, en éliminant au fur et à mesure tous les bugs rencontrés. Comme le dit le Président de Green GT, Christophe Ricard, il s’agir de passer du stade « in vitro » au stade « in vivo.”
Cette présentation de la LMPH2G s’est effectuée dans le cadre des Assises de l’Automobile, organisées conjointement par le quotidien Ouest-France et l’ACO, avec une suite de Tables Rondes autour de l’Automobile, des mobilités, des technologies, de la sécurité, de la transition énergétique avec des débats autour de la voiture électrique, des voitures autonomes… , la voiture à hydrogène n’étant évidemment pas oubliée lors de ces débats.
Parmi les nombreux intervenants, on peut citer Jean Todt, le Président de la FIA, interrogé en direct depuis son bureau de la FIA, ou encore l’ancien patron de McLaren en F1, Eric Boullier. Les représentants des constructeurs étaient également là, comme Linda Jackson, Directrice Générale de Citroën.