La machine à gagner ORECA toujours en pointe cette saison en WEC

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On connaîtra ce jeudi la liste des engagés de la 9e saison du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Comme les saisons passées, ORECA sera une nouvelle fois un acteur majeur de la série dans la catégorie LMP2 mais aussi dans la nouvelle catégorie Le Mans Hypercar avec un prototype engagé par Alpine Endurance Team qui a fait ses preuves sous l’entité Rebellion Racing.

Du côté du LMP2, Jota Sport (x2), Racing Team Nederland, Realteam Racing, Inter Europol Competition, United Autosports, DragonSpeed et High Class Racing ont déjà confirmé leur présence. On sait de source sûre qu’au moins deux autres équipes seront présentes en WEC avec une Oreca 07.

Anthony Megevand, en charge de la compétition-client chez ORECA, est sur le pont avec toutes les équipes pour préparer la saison 2021. Avant de parler IMSA et LMDh avec lui, un point sur la saison WEC à venir s’impose à deux jours de la présentation de la liste des équipes présentes. Dans une période encore compliquée, il y a de quoi être positif.

Le plateau ORECA aux 24H du Mans 2019

Combien de 07 faut-il s’attendre à voir en WEC ? 

« Nous espérons dix ou onze ORECA 07 en LMP2, en plus de l’Alpine en LMP1. Nous avions déjà atteint ce nombre en 2017, pour la première saison de la nouvelle réglementation, mais il y avait alors moins de voitures en ELMS (4). Ce sera très intéressant avec des profils différents : des teams habitués au FIA WEC – comme Jota, United ou Team Nederland – d’autres qui franchissent le pas depuis l’ELMS, d’autres qui reviennent à l’image de DragonSpeed, et des nouveaux teams, soit qui était avec un autre constructeur, comme Inter Europol, soit qui viennent d’une autre discipline. Difficile de faire des pronostics, mais il y a de très beaux équipages, dont certains sont nouveaux. »

On est à combien de châssis construits ? 

« Nous avons lancé la production jusqu’au châssis 75, ce qui inclus les DPi et les updates ORECA 05/ORECA 07. Cela ne veut pas dire qu’ORECA a fait 75 ORECA 07 car il y a eu des châssis seuls, mais nous sommes à une soixantaine de voitures complètes. L’atelier, la production et le service composite font un travail exceptionnel pour tenir les délais car certaines demandes ont été tardives pour la saison 2021. Nous devons livrer plusieurs autos jusqu’à fin mars. »

Avoir un WEC plus européen cette année a fait réfléchir les équipes à franchir le pas compte tenu d’un delta financier moins important ? 

« Cela a joué effectivement. La palier financier est un peu moins conséquent même si il n’est pas neutre. Il y a aussi des équipes pour qui s’était tout simplement le bon moment, une étape logique au niveau sportif. Il s’agit souvent d’un cycle. C’est aussi pour cela qu’il faut veiller à garder un championnat européen solide, car c’est un vivier, tout en discutant avec des teams ou pilotes d’autres disciplines habitués à des séries mondiales. »

La campagne de pub ORECA pour les 24H du Mans 2018

Le travail se fait sur le LMDh mais que sait-on de la future LMP2 ? 

« LMDh et LMP2 sont liés. L’un ne va pas s’en l’autre. Côté ORECA, la version DPi était arrivée après la LMP2 correspondant au règlement 2017. Cette fois, ce sera l’inverse donc il y a une gymnastique différente pour le bureau d’études. Plusieurs éléments seront communs, dont la nouvelle monocoque : c’est ce qu’on appelle la « LMP2 spine ». Il y aura en revanche des différences importantes sur les LMDh, au niveau des carrosseries, de l’environnement moteur, des jantes… »

Le WEC, l’ELMS et l’Asian sont bien positionnés au niveau des calendriers par rapport à la situation actuelle ?

« L’équilibre entre les différents championnats semblent bon. Une dizaine de LMP2 à Daytona, sept en Asian LMS, une dizaine en FIA WEC et nous espérons une quinzaine en European LMS. Certains teams arrivent à faire Daytona le FIA WEC, d’autres l’Asian LMS et l’ELMS, d’autres le FIA WEC et l’ELMS. La logistique reste compliquée. Il faut aussi être vigilant sur les clashs dates avec l’IMSA. » 

La situation économique reste fragile mais on sent que le LMP2 reste fort. Les programmes en cours se poursuivent et d’autres équipes arrivent. L’avenir prometteur du LMDh en est une raison ? Histoire de se préparer ? 

« La question des coûts est importante et on doit la garder à l’esprit. Quand je dis « on », je parle des constructeurs LMP2, des organisateurs, teams… Le contexte n’est pas facile et les équipes se battent pour monter le programmes. Les gens sous-estiment parfois l’implication humaine et la détermination des patrons d’équipe et c’est une chance de travailler au quotidien avec toutes ces personnes. Je parle bien d’un travail au jour le jour, 365 jours par an. A Noël, nous étions tous à s’appeler pour avancer sur les programmes. 

« A l’approche de la saison 2021, c’est plutôt positif car les grilles en Asian LMS, IMSA, European LMS et FIA WEC s’annoncent exceptionnelles. Par la quantité et la qualité. C’est aussi la preuve que le LMP2 est une belle formule, pour les teams et les pilotes. C’est un travail collégial, personne ne peut y parvenir seul. Il y a deux points à souligner : les écuries déjà présentes continuent, certaines évoluent et d’autres teams rejoignent la catégorie, soit en venant du GT et du LMP3, soit en venant d’autres disciplines. Est-ce la perspective du LMDh ? En partie. Certaines structures ont cet objectif dans un coin de leur esprit. Certaines autres ont trouvé leur intérêt en LMP2. On parle souvent d’économie, de business, mais on oublie parfois l’aspect sportif. Quelle catégorie réunit aujourd’hui autant de teams et de pilotes d’un tel niveau ? Il y a tant de choses à dire, on pourrait en discuter des heures et avec un tel plaisir… Tout n’est pas parfait, la situation actuelle est pesante, c’est évident, mais on m’a appris à regarder le positif, et c’est ce sur quoi je veux rester. Il faut avancer. »

Tout est en place avec la baisse de puissance des LMP2 ? Il faut s’attendre à une augmentation des chronos de quel ordre ? La voiture doit subir quelques modifications ? 

« Disons que les choses avancent. Il y a des changements en conséquence, sur la gestion moteur, l’électronique, les pneus et un peu sur la voiture. Là aussi, tout le monde est concerné. Côté ORECA, la modification unique se situe au niveau des échappements. Côté performance, difficile de se prononcer. Il faut un peu de temps pour avoir un vrai recul. Les pilotes continuent à prendre du plaisir et les bagarres en piste seront toujours aussi intenses. C’est le principal. »