Dès l’année prochaine, les prototypes Le Mans Hypercar vont rouler en WEC et aux 24 Heures du Mans avec une Balance de Performance (BoP) entre les différents modèles. Le règlement final de la catégorie Hypercar a mis du temps à se finaliser. L’un des dossiers majeurs est, comme en GTE, l’équilibre des performances afin de garantir une équité sportive. Si, dans la sphère privée la simulation n’est pas spécialement appréciée, elle est néanmoins indissociable de l’établissement des règlements techniques.
« Nous utilisons ces outils pour construire le règlement technique, pour définir l’avenir des championnats de sport automobile, pour suivre les championnats ou courses existants, pour vérifier les performances des voitures et pour contribuer à la qualité de la Balance de Performance dans certains championnats », explique Michele Parmigiani, ingénieur en simulation et performance de la FIA.
Auparavant, la FIA utilisait des outils suffisamment puissants pour produire des résultats efficaces, mais compte tenu de la technologie des voitures de course, les logiciels sont devenus de plus en plus précis et de plus en plus puissants. C’est pour cette raison que la FIA s’est associée à AVL Racing, plus grande entreprise automobile privée au monde avec 11 500 employés, dont 65% sont des ingénieurs et des scientifiques. Avec ses 45 filiales et ses 40 centres d’ingénierie, AVL a réalisé un chiffre d’affaires supérieur à deux milliards d’euros.
Pour la FIA, AVL se concentre sur la simulation de la dynamique des véhicules en proposant plus de 15 000 tours d’un circuit en seulement 90 minutes. Le logiciel peut traiter à la fois dans le Cloud, mais aussi sur un ordinateur en offrant une flexibilité importante en fonction de l’environnement de travail. « C’est l’un des rares logiciels qui permettent une flexibilité de simulation dont nous avons besoin », souligne Parmigiani. « En plus de cela, il est possible de personnaliser beaucoup de choses. Nous pouvons pratiquement simuler n’importe quelle voiture et l’interface graphique est également bonne à gérer pour différentes catégories de championnats dans un seul logiciel. »
Le logiciel AVL est capable de prendre en compte un certain nombre de facteurs, notamment la capacité du pilote, la dynamique du véhicule et le circuit sur lequel il courra. Pour cela, les données de simulation de la piste réelle sont prises avant d’appliquer la spécification proposée pour voir quels effets cela aura sur les performances globales. L’utilisateur peut avoir un aperçu clair des résultats sans avoir besoin de passer au crible un grand nombre de données qui prendraient plusieurs heures aux ingénieurs.
Guillermo Pezzetto, chef de produit mondial d’AVL, en dit un peu plus sur le logiciel : « La première tâche importante après l’exécution des premières simulations est de comparer les données de simulation avec les données réelles d’équité provenant de la piste, afin que les ingénieurs puissent évaluer la qualité de la simulation. AVL fournit un logiciel appelé AVL DRIVETM RACE, qui permet à l’utilisateur d’ouvrir des données simulées et des données de piste réelles à partir de plusieurs logiciels d’acquisition de données standard. » AVL a aussi conçu un outil appelé AVL SIMBOOK qui permet aux ingénieurs de créer des tableaux de bord interactifs pour examiner ces simulations. `
Pour en revenir au WEC, la FIA a analysé les performances futures des voitures du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. « Nous avons commencé avec des catégories existantes et nous avons demandé le soutien d’AVL pour organiser un séminaire de formation pour la FIA sur la façon d’utiliser les outils de simulation et d’analyse AVL », précise Parmigiani. « La première étape a été la création de notre propre modèle. Nous avons exécuté la simulation en nous assurant que les résultats étaient réalistes. Nous avons utilisé les données de la piste des voitures existantes, nous les avons ensuite comparées à la simulation puis avons jugé la qualité des résultats. Après quelques ajustements, nous avons réussi à obtenir une très bonne corrélation. Et à partir de là, nous pourrions évaluer, par exemple pour les catégories LMP2, ce qui va s’annoncer comme un équilibrage de la puissance du moteur, ainsi que l’impact que pourrait avoir un seul fournisseur de pneus. »
Pour la catégorie Hypercar, il a fallu faire sans aucune voiture en piste, comme le précise Parmigiani : « Nous voulions cibler le positionnement performance pour voir comment ce que cela donnerait sur tous les circuits. Ensuite, nous avons conçu la nouvelle catégorie sur la base du règlement technique car, bien sûr, il n’y a pas encore de voiture physiquement et nous voyons les autos comparées à la catégorie LMP2 pour voir si la différence de temps au tour est acceptable sur tous les circuits pour éviter tout clash. »