Quatrième volet aujourd’hui de l’abécédaire 2019 et nous feuilletons les lettres de J à L
J comme Jackie Chan DC Racing
Le team décroche un nouveau podium en LMP2 grâce à la deuxième place de l’Oreca 07 #38 de Ho-Pin Tung, Stéphane Richelmi et Gabriel Aubry. Cependant, sans risque de se tromper, l’équipe, sous la houlette de Sam Hignett et du Jota Sport, aurait certainement souhaité une meilleure course même si le résultat eest très convenable.
Les deux autos de l’équipe n’ont jamais réellement pu rivaliser avec les meilleurs de la catégorie. Cela était déjà sensible lors des essais, avec les 7ème et 12ème chronos, et cela s’est aussi vérifié en course. L’Oreca #38 n’a jamais été en mesure de soutenir le rythme de l’Aurus 01 #26 G-Drive Racing et de l’Alpine A470 #36 Signatech Alpine Matmut, la #37 ayant dû abandonner sur casse de la boîte de vitesses. Ho-Pin Tung a réalisé le meilleur tour de la voiture en 3.29.077, mais il a été devancé par neuf autres LMP2.
En lutte pour le titre LMP2 en FIA WEC avec le team Signatech Alpine Matmut, Jackie Chan DC Racing a dû baisser pavillon, mais place quand même ses deux voitures sur le podium du championnat
J comme JMW Motorsport
La Ferrari #84 a été la meilleure représentante en LMGTE Am du constructeur italien. Jeffrey Segal, Rodrigo Baptista et Wei Lu ont fait une course très régulière et se sont très vite installés dans le trio de tête et ils n’ont que rarement cédé cette position.
La voiture a été la meilleure opposante de la Ford GT #85 de Keating Motorsport avec la Porsche 911 RSR #56 Project 1. Si elle termine deuxième à la suite du déclassement de la Ford, cette deuxième place est amplement méritée.
K comme Keating Motorsport
Alors qu’elle ne figurera pas dans les classements de cette 87ème édition des 24 Heures du Mans, la Ford GT #85 n’en aura pas moins été un des acteurs majeurs de la course. Tout d’abord par sa magnifique livrée aux couleurs de Wynn’s pour le 80ème anniversaire de l’équipementier spécialiste des lubrifiants. Ensuite, parce que c’était la première fois qu’une Ford GT était confiée à une équipe privée et engagée en GTE Am.
Keating Motorsport avait obtenu la troisième place de la catégorie en 2018 avec une Ferrari 488 GTE préparée par Risi Competizione et la mission confiée par Ford à Ben Keating, Bill Riley et leurs troupes était de remporter la catégorie. Le Texan et ses hommes ont bien failli accomplir leur tâche, après une course superbe dans laquelle ils ont occupé la première place de la catégorie pendant la majeure partie de l’épreuve. Seul un stop and go en fin de course a pu créer quelques instants de frayeurs à l’équipe, mais la Ford a repoussé les assauts de la Porsche #56 de Project 1. Jeroen Bleekemolen a démontré qu’il était toujours aussi à l’aise sur le circuit manceau sur lequel il s’est imposé en LMP2 en 2008 avec une Porsche RS Spyder. Le Brésilien Felipe Fraga, un rookie du Mans, s’est très bien adapté au point d’avoir été le plus rapide du trio en course et Ben Keating a tenu son rôle parfaitement, notamment au cours d’un relais qui l’opposait à la Porsche de Jörg Bergmeister, le pilote allemand n’étant pas le dernier venu .
Ces efforts, on le sait, ont été réduits à néant à la suite du déclassement de la Ford GT pour non conformité du réservoir. Cela n’empêchera pas Ben Keating, pas rancunier, de revenir dans la Sarthe. « Nous espérons disputer les éditions suivantes des 24 Heures du Mans pendant bien d’autres années à venir », a-t-il déclaré après le déclassement. Il restera cette image éphémère d’une victoire évanouie….
K comme Kessel Racing
Kessel Racing avait eu l’excellente idée de confier la Ferrari 488 GTE #83, engagée en GTE Am, à un équipage 100% féminin, composé de la Suissesse Rahel Frey, de l’Italienne Manuela Gostner et de la Danoise Michelle Gatting.
Rahel Frey avait participé aux 24 Heures du Mans 2010 dans cette même configuration, avec une Ford GT du Matech Compétition associée à ses compatriotes Cyndie Allemann et Natacha Gachnang, mais la voiture avait abandonné très tôt, Rahel Frey n’ayant même pas pu prendre le volant en course. Cette année, il en a été tout autrement et les trois jeunes femmes ont terminé l’épreuve, neuvièmes en GTE Am, à quatre tours seulement de la Porsche Project 1 victorieuse. De surcroît, elles précèdent à la régulière la seconde Ferrari du Kessel Racing, pilotée par Andrea Piccini, Claudio Schiavoni et Sergio Pianezzola. Une excellente promotion pour le programme « Women in Motorsport » lancé par la FIA et Michèle Mouton.
K comme Kobayashi
L’ex-pilote de Formule 1 a démontré une fois de plus qu’il avait conservé sa pointe de vitesse en réalisant la pole position en 3.15.497 avec la Toyota TS050 #7, sa seconde pole consécutive au Mans après les 3.15.377 de 2018.
Cependant, le pilote japonais n’est de nouveau pas monté sur la plus haute marche du podium, puisqu’il totalise désormais trois deuxièmes places dans la Sarthe (2016, 2018 et 2019). Jamais deux sans trois, dit-on. C’est désormais chose faite, donc Kobayashi peut être débarrassé du signe indien et penser à la victoire en 2020. C’est tout le mal qu’on lui souhaite…
K comme Krohn, Tracy
Le milliardaire texan venait participer aux 24 Heures pour la quatorzième année consécutive depuis sa première visite en 2006. Alors qu’il était engagé en GTE Am sur la Porsche 911 RSR #99 du Dempsey-Proton Racing, associé à Patrick Long et Niclas Jönsson, son complice de toujours avec qui il court au Mans depuis 2006 sans interruption, il devra attendre une année supplémentaire pour atteindre le chiffre de quatorze courses.
Il a été accidenté en essais pour éviter une LMP2 ! Il a été conduit à l’hôpital pour un check-up complet qui n’a rien révélé d’inquiétant, mais les médecins ne l’ont pas autorisé à prendre le volant pour participer à la course et la Porsche vert fluo a dû déclarer forfait, réduisant le nombre de partants à 61, ce qui constitue néanmoins un record.
L comme Lapierre
Le Mans convient bien à Nicolas Lapierre puisque, depuis 2014, il est monté à cinq reprises sur le podium, avec quatre victoires en LMP2 (2015, 2016, 2018 et 2019) qui s’ajoutent à sa troisième place au général en LMP1 en 2014 avec une Toyota TS040. Il est devenu en quelque sorte le roi du LMP2 et sa course de 2019 peut en faire foi.
Ses luttes avec l’Oreca TDS Racing #28 de Matthieu Vaxivière et l’Aurus 01 G-Drive #26 de Jean-Eric Vergne ont animé la bataille des LMP2, Nicolas réalisant le deuxième meilleur tour en course derrière Matthieu Vaxivière, en 3.27.694. Incontestablement, il mériterait un volant au plus haut niveau pour inscrire son nom au palmarès de l’épreuve, mais cette fois au classement général. Si cette année, cela n’a pas été le cas, c’est cependant lui qui aura parcouru le plus de distance pendant ces 24 Heures, ayant bouclé 156 tours du circuit. Rapide, Nicolas, mais aussi résistant…
L comme Laurent, Thomas
Les pilotes français se portent bien, merci. Thomas Laurent en est un autre exemple. Au volant de la Rebellion R13 #3, il a été à nouveau étincelant. La Rebellion #3 était sans nul doute le week-end dernier l’adversaire le plus coriace des Toyota, comme l’attestent les chronos en course de Thomas Laurent, Gustavo Menezes et Nathanaël Berthon, les plus rapides de ces 24 Heures 2019, seulement surpassés par Mike Conway (Toyota #7) et Sébastien Buemi (Toyota #8). Thomas a frôlé la correctionnelle en perdant momentanément le contrôle de sa Rebellion et en heurtant les rails, mais il s’en est pas trop mal sorti avec un passage au stand assez court.
Une erreur d’enregistrement des pneumatiques puis un passage dans le bac à gravier de la Rebellion en fin de course ont ruiné le classement de la #3, mais Thomas Laurent a justifié tout le bien que l’on pense de lui. L’avenir s’annonce sous de très bons auspices pour lui, avec cette place de pilote de réserve chez Toyota et son passage dans le camp Signatech Alpine Matmut en LMP2 pour la saison WEC.
L, comme Ligier
Les Ligier JSP 217 ont été nettement dominées par les ORECA 07 et, si on prend les chronos réalisés en course, elles ont même été devancées par la Dallara P217 du Racing Team Nederland.
Sur un plan purement comptable, la Ligier #22 du team United Autosports a permis à la firme nivernaise d’éclaircir un peu ce bilan avec une quatrième place, mais Ligier n’aura placé que deux voitures dans le Top 10 de la catégorie LMP2.
L comme Livrées
« L’ennui naquit un jour de l’uniformité » a écrit Antoine Houdar de la Motte. Il semble que le message a été reçu cinq sur cinq par les équipes engagées au Mans. On a rarement vu au Mans une telle profusion de décorations originales, spécialement créées pour Le Mans. La palme est peut-être revenue à Ford qui alignait quatre voitures à la robe différente pour célébrer ses succès passés au Mans, la Ford GT de Keating Motorsport étant pour sa part aux couleurs Wynn’s pour l’anniversaire de l’équipementier.
Deux équipes ont même changé la livrée de leur voiture entre la Journée Test et la course : la BR1 DragonSpeed est passé d’un blanc étoilé à une livrée Gulf et les deux Rebellion R13 ont délaissé leur rouge habituel à une décoration très flashy réalisée par l’artiste Tomyboy. La Ferrari du Risi Competzione est passée du rouge au bleu !
Les Porsche 911 RSR #93 et #94 du GT Team s’étaient parées de bleu et de rouge pour rappeler les célèbres livrées Brumos Racing, les #91 et #92 ayant remplacé leur liseré rouge par un liseré doré.
Ces décorations inédites ont bien sûr fait le bonheur des spectateurs et vont donner bien du travail aux maquettistes. Il est difficile de faire un choix dans ces livrées, avec peut-être une préférence toute subjective pour la Porsche #56 du team Project 1, victorieuse en GTE Am, mais chacun aura certainement son propre avis….
L comme Lopez, José Maria
On imagine aisément la frustration qui a envahi le pilote argentin alors que la victoire -méritée- semblait acquise à la Toyota #7 qui avait dominé la voiture sœur depuis le départ.
Mais il sera dit que les fins de course des Toyota ne sont jamais des longs fleuves tranquilles et Lopez en a fait la cruelle expérience, à la suite d’une crevaison lente et de fausses informations données par la télémétrie. Avant cette dramatique fin de course, la prestation avait été très bonne, Lopez tournant dans le rythme de ses coéquipiers Mike Conway et Kamui Kobayashi. Comme ces derniers, « Pechito » rêvait certainement d’un meilleur final !