Continuons à feuilleter l’abécédaire des 24 Heures du Mans 2019 et feuilletons aujourd’hui les pages allant de la lettre C à la lettre E…
C comme Cairoli…
Le jeune pilote italien a confirmé qu’il était bien un des meilleurs pilotes de GT et qu’il pouvait légitimement avoir des ambitions élevées. Au volant de la Porsche 911 RSR #88 du Dempsey-Proton Racing, il a été régulièrement le plus véloce en GTE-Am, une catégorie qui ne manquait pourtant pas de talents. En qualifications, il a été le plus rapide, en 3’50”728 et il a récidivé en course avec un meilleur tour en 3’52”567.
Souhaitons le voir rapidement passer en GTE-Pro sur une Porsche officielle. Il est dommage que la Porsche #88 ait été tout d’abord retardée par quelques figures de Satoshi Hoshino et par l’accrochage du pilote nippon avec la Corvette de Marcel Fässler, ce qui mit fin aux 24 Heures du Mans de la Porsche. A revoir, au plus vite…
C comme Charlène (S.A.S la Princesse Charlène de Monaco)
La Princesse avait été choisie pour donner le départ de la 87ème édition. Elle a été une nageuse de haut niveau et a participé aux Jeux Olympiques de Sydney dans les relais de l’équipe d’Afrique du Sud ainsi que dans des épreuves individuelles. Elle a aussi obtenu des médailles en Coupe du Monde et dans les Jeux du Commonwealth. Son mari, le Prince Albert, avait donné lé départ des 24 Heures du Mans en 1992 et c’est la première fois que les deux membres d’un couple -même s’ils n’étaient pas mariés en 1992- ont donné tous deux le départ des 24 Heures.
C’est donc la Princesse qui, cette année, a prononcé le traditionnel « Démarrez vos moteurs » avant d’abaisser plus tard le drapeau tricolore et de lancer ainsi les 61 concurrents pour un double tour d’horloge. Dommage toutefois qu’elle ait quitté le circuit sitôt le drapeau abaissé.
C comme Christensen…
Le pilote danois n’a terminé que neuvième de la catégorie LMGTE Pro sur la Porsche RSR #92 du Porsche GT Team, associé à Kevin Estre et Laurens Vanthoor, mais l’essentiel était ailleurs, avec le titre de Champion du Monde d’Endurance GT.
Le titre était presque acquis avant le départ, avec un net avantage sur leurs coéquipiers du Porsche GT Team, Gianmaria Bruni et Richard Lietz, seuls susceptibles de leur dérober la couronne, mais il aurait fallu que l’Italien et l’Autrichien remportent la victoire et marquent les 38 points accordés pour celle-ci, et ce sans que Christensen et Estre ne marquent de points…Mission impossible, ou presque! A 28 ans, le Danois a déjà son actif la victoire en GTE-Pro dans les 24 Heures du Mans 2018 et le titre de Champion du Monde 2018-2019. Pas mal….
C comme Commissaires
Une fois de plus, les commissaires -les marshals comme les appellent les Anglo-Saxons- ont rempli leur fonction avec une efficacité maximale.
Les plus de 1600 commissaires, des bénévoles, ont su traiter les slow zones, les Full Course Yellow et les Safety Cars avec un grand professionnalisme. Pendant 24 heures (sans compter la Journée Test, les Essais libres, les Essais qualificatifs, le warm-up et les courses annexes), ils ont agité dans le bon tempo les drapeaux bleus, les drapeaux jaunes, parfois les drapeaux noirs et blancs, ayant eu heureusement à sortir moins souvent les jaunes et rouges signalant un changement d’adhérence. Sans eux, pas de 24 Heures…Nous ne les remercierons jamais assez. Respect !
C comme Conway…
Même si la victoire lui a été refusée ainsi qu’à José Maria Lopez et Kamui Kobayashi, le pilote britannique aura marqué de son empreinte cette édition. Ce fut tout d’abord à son corps défendant lors de son accrochage avec l’ORECA 07/DragonSpeed #31 dans les virages Ford pendant la 1ère séance qualificative, incident qui lui a valu une pénalité avec sursis. En course, tout le mérite lui est revenu…
Après un départ flamboyant avec la Toyota TS050 #7, Mike Conway a établi le nouveau record du tour en course lors de son quatrième passage, en 3’17”297 effaçant ainsi la précédente marque appartenant à l’Audi R18 e-tron quattro de André Lotterer, réalisée en 2015 avec un chrono de 3.17.475, Conway faisant ainsi son entrée dans le livre d’or des 24 Heures.
C comme Corvette Racing
La dernière sortie au Mans des Corvette C7.R n ‘aura malheureusement été à la hauteur de celles des C5-R (victorieuses en 2001, 2002 et 2004) ou des C6.R (victorieuses en 2005, 2006, 2009 et 2011) ou de la C7.R victorieuse en 2015. Cependant, les Corvette ont des excuses recevables à faire valoir. La Corvette #64 fut la première victime de cette édition après avoir eu maille à partir avec la Porsche #88 et finit sa course dans les rails, Marcel Fässler se sortant indemne de cette mésaventure à haute vitesse dans les virages Porsche. La Corvette victime, Fässler coupable, chacun jugera…
La Corvette #63 fut une des principales animatrices du peloton furieux des LMGTE Pro dans la première moitié de la course avant d’être un peu distancée par un safety car. Elle remonta cependant méthodiquement vers l’avant et, aux deux tiers de l’épreuve, elle était de nouveau à la lutte pour la première place avec la Ferrari AF Corse #51. Un nouveau safety car retarda la voiture, alors que Mike Rockenfeller s’était arrêté pour un ravitaillement et pour céder le volant à Jan Magnussen. La sortie des stands étant fermée, le Danois dut patienter. Un peu plus tard, Magnussen chiffonnait la Corvette contre les rails ce qui fit perdre deux tours à la C7.R pour réparer la suspension. Tout espoir d’un bon classement était évanoui et Antonio Garcia, Jan Magnussen et Mike Rockenfeller terminaient à une anecdotique huitième place de la catégorie.
Exit donc la C7.R et place à la C8.R qui sera donc une révolution pour General Motors au Mans, la Corvette délaissant son traditionnel moteur atmosphérique pour passer vraisemblablement à un moteur turbo en position centrale.
D comme Dempsey…
Le patron du Dempsey-Proton Racing a été honoré lors de cette édition par le Trophée Spirit of Le Mans, prix récompensant une personnalité, succédant ainsi à Lindsay Owen-Jones.
L’acteur américain, qui a participé quatre fois aux 24 Heures du Mans en 2009, en 2013, 2014 et 2015, ayant toujours rallié l’arrivée, peut se targuer d’une deuxième place en catégorie GTE-Am en 2015, associé à Patrick Long et Marco Seefried sur une Porsche 911 RSR de Dempsey-Proton Racing. Cette année, l’écurie échoue au pied du podium, avec la quatrième place en GTE Am du trio Matt Campbell/Julien Andlauer/Christian Ried (Porsche 911 RSR #77), mais Matteo Cairoli avait également fait la pole position de la catégorie avec la Porsche #88, avant les déboires précédemment évoqués.
E comme ESCRA (Prix de l’ESCRA)
Le Prix de l’ESCRA, qui récompense la meilleure assistance technique pendant les 24 Heures, a été décerné au titre de l’année 2019 à l’équipe des mécaniciens de l’ORECA 07/Duqueine Engineering, septième en LMP2 : Loïc Dumas, Mick Duterque, Alex Juanneau et Guillaume Penicault. Bravo à eux.
E comme Estre…
Comme son coéquipier Christensen, Kevin Estre est Champion du Monde d’Endurance GTE 2018-2019. Le Français enrichit encore son palmarès, déjà riche d’un titre de Champion de Porsche Carrera Cup France, du Prix Jean-Rondeau aux 24 Heures du Mans 2015 et de la victoire en GTE Pro lors des 24 Heures du Mans 2018, avec Michael Christensen et Laurens Vanthoor. Comme quoi, on on peut Estre et avoir été…