Nous poursuivons aujourd’hui la lecture de notre abécédaire et nous soulevons l’onglet de la lettre M
M comme Makowiecki
Même si la victoire de la Porsche 911 RSR #91 n’a pas été au bout de ces 24 Heures 2019, Frédéric Makowiecki peut néanmoins être satisfait ce cette édition.
C’est en effet Mako qui a été le plus rapide en course des pilotes du LMGTE Pro, avec un chrono de 3.49.831, devançant Kevin Estre et Antonio Garcia. La Porsche #91 termine deuxième, à 49.193 secondes de la Ferrari AF Corse victorieuse alors qu’elle a passé au stand 60.421 secondes de plus que la Ferrari. La #91 n’a pas été avantagée par les safety cars mais elle s’est bien battue, Frédéric, Richard Lietz et Gianmaria Bruni ayant donné leur maximum.
M comme Menezes
Le grand public connaît mieux désormais le pilote américain qui aura laissé sa trace sur ces 24 Heures 2019. Il a été le plus rapide des pilotes de la Rebellion R13 #3 – de peu car Thomas Laurent et Nathanaël Berthon le suivent de près-, avec le quatrième temps des qualifications en 3.16.404 et le troisième meilleur temps en course en 3.18.720 derrière les Toyota de Mike Conway et de Sébastien Buemi.
Gustavo Menezes aura été le seul, même si ce fut très bref, à s’intercaler entre les deux TS050, lors du premier tour de course dans le Secteur 1 où les Rebellion étaient particulièrement à l’aise.
Alors qu’il était bien revenu sur la BR1 #11 après la pénalité à la Rebellion, il a fait le forcing pour décrocher le podium avant de faire une erreur qui conduisit la Rebellion #3 à la cinquième place finale, mais on lui pardonnera facilement cette petite sortie car il aura été un des grands animateurs de cette course.
M comme Michelin
Bibendum peut être content de son week-end puisque le manufacturier clermontois a réussi le grand chelem en s’imposant dans les quatre catégories, alors que Dunlop l’avait emporté en LMP2 en 2018. Si, pour trois d’entre elles -LMP1, LMGTE Pro et LMGTE Am- le succès ne faisait pas de doute puisque Michelin équipait toutes les voitures, il en était tout autrement en LMP2 où Michelin et Dunlop étaient presqu’à égalité, équipant 11 voitures pourle premier, 9 pour le second, avec des top teams pour les deux marques.
L’Alpine A470 Signatech Alpine Matmut #36 aura finalement permis au camp français de s’imposer, profitant des déboires de l’Oreca G-Drive Racing, mais Lapierre, Negrão et Thiriet auraient tout aussi bien pu l’emporter à la régulière. Dunlop se consolera un peu avec les deuxième et troisième places des Oreca Jackie Chan DC Racing et TDS Racing.
Signatech Alpine Matmut, vainqueur en 2018, mais avec Dunlop, récidive cette année, mais avec Michelin, et ne va certainement pas regretter son choix….
N comme Nakajima, Kazuki
Kazuki Nakajima est désormais le pilote japonais le plus titré au Mans et c’est certainement quelque chose qui ajoutera à sa notoriété au Pays du Soleil Levant. Avec ses succès de 2018 et de 2019, il laisse désormais derrière lui Masanori Sekiya, premier vainqueur nippon au Mans en 1995 avec McLaren et Seiji Ara, victorieux en 2004 sur une Audi R8.
C’est la deuxième année consécutive qu’il a l’honneur de franchir au volant la ligne d’arrivée des 24 Heures en vainqueur, et de plus avec une voiture japonaise, au contraire de ses prédécesseurs au palmarès. Nul doute que ses déboires de l’arrivée des 24 Heures 2016 seront désormais plus faciles à oublier après ces deux succès, le titre de Champion du Monde complétant avec bonheur cette victoire mancelle. Fernando Alonso quittant le programme Toyota, Nakajima et Sébastien Buemi auront un nouvel équipier en la personne de Brendon Hartley, mais le pilote nippon s’étant bien accommodé de la cohabitation avec le double Champion du Monde de Formule 1, il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement avec le Néo-Zélandais, victorieux au Mans en 2017 avec Porsche.
O comme Oreca
Les ORECA, qu’elles soient Alpine A470, Aurus 01 ou ORECA 07, ont monopolisé le podium de la catégorie LMP2. Depuis le succés de la Zytek Z11SN Jota Sport en 2014, la victoire en LMP2 est revenue chaque année à un châssis ORECA (05 en 2015 , Alpine A460 en 2016, 07 en 2017 (tout près de la victoire au scratch), Alpine A470 en 2018 et 2019).
Un hasard, certainement pas, plutôt l’expérience et le savoir-faire. Ligier et Dallara se sont cassés les dents sur l’ogre ORECA et il leur faudra encore progresser, à la fois en performance et endurance, pour terrasser la structure varoise. Huit des dix meilleurs chronos en course ont été réalisés par une Oreca -Aurus 01, Alpine A470 ou Oreca 07-, seule la Dallara P217 #29 de Nyck De Vries, neuvième chrono, s’est intercalée dans ce Top 10. En qualifications, seules trois voitures avaient intégré le Top 10 : la Ligier JS P217 United Autosports #22, sixième, la Dallara P217 #29 du Racing Team Nederland, huitième, et la Ligier JS P217 United Autosports #32, dixième chrono, ce qui témoigne bien de la suprématie du châssis Oreca.
Si on ajoute le châssis Oreca des Rebellion R13, six châssis Oreca sont dans le Top 10 de ces 24 Heures 2019 au classement général, et ils sont même huit dans le Top 12 ! Difficile de mieux faire.
Avec la nouvelle réglementation Hypercar, que va faire ORECA dans la catégorie reine ? Hugues De Chaunac s’est dit intéressé et être prêt à travailler avec un constructeur. Wait and see…
P comme Porsche
La marque allemande est incontournable des 24 Heures du Mans année après année. Détentrice du record de victoires au général (19), elle continue d’empiler dans les succès dans les catégories GT.
2019 n’a pas fait exception à cette règle puisqu’elle est repartie du Mans avec trois podiums -une victoire en GTE Am et deux podiums en GTE Pro-, à égalité avec Ferrari. Le succès en GTE Am est la résultante du déclassement de la Ford GT de Keating Motorsport et on imagine aisément qu’Outre Rhin, on aurait échangé cette première place en AM pour un succès en Pro, mais Porsche est certainement reparti du Mans satisfait alors que Corvette, Ford, BMW et Aston Martin sont restés Fanny !
Cette prestation mancelle s’accompagne d’une razzia en FIA WEC où le constructeur a raflé les quatre titres : Champion du Monde des Constructeurs, Champion du Monde Pilotes GTE Pro avec Kevin Estre et Mikaël Christensen, Trophée d’Endurance FIA GTE Am pour Jörg Bergmeister, Patrick Lindsey et Edigio Perfetti, et Trophée d’Endurance FIA Teams pour le Team Project 1. Grand Chelem !
Les Porsche ont été les plus rapides en courses, tant en GTE Pro avec Frédéric Makowiecki devant Kevin Estre qu’en GTE Am où Matteo Cairoli précède Benjamin Barker dans la hiérarchie.
La silhouette ronde des Porsche est restée peu ou prou similaire depuis de nombreuses années, même si elle a su évoluer coquettement, mais la 911 RSR reste une redoutable machine de guerre et la prochaine -type 992 RSR GTE-, qui sera dévoilée dans deux semaines à Goodwood, le sera au moins tout autant, on peut en être certain. La concurrence a encore du souci à se faire….
P comme Project 1
Coup d’essai, coup de maître…Le team, spécialisé auparavant dans les Coupes Porsche, n’a pas mis longtemps à concrétiser son incursion en Endurance au niveau mondial, initiée en 2018. Il a décroché le Trophée d’Endurance FIA Teams GTE Am, dans une catégorie où il devait affronter des équipes très bien armées et expérimentées au niveau mondial comme Aston Martin Racing, Dempsey-Proton Racing ou Spirit of Race, par exemple. Le Trophée Teams n’a pas été le seul puisque Jörg Bergmeister, Patrick Lindsey et Edigio Perfetti ont aussi remporté le Trophée Pilotes.
Un bonheur n’arrive jamais seul, dit-on. Pour faire bonne mesure, le trio a également remporté la victoire aux 24 Heures du Mans. Il a évidemment profité des malheurs de la Ford GT de Keating Motorsport, mais la Porsche 911 RSR #56, qui avait déjà fait beaucoup parler d’elle en raison de sa décoration magnifique « Art Car », a toujours été à la lutte pour la plus haute marche du podium.
Le trio de pilotes, bien rodé depuis sa première course mancelle conjointe l’année dernière, a très bien fonctionné. Jörg Bergmeister a bien tenu son rôle de capitaine de route et retrouvé la plus haute marche du podium depuis son succès en GT en 2004 sur une Porsche 911 RS du White Lightning Racing avec Sascha Maassen et Patrick Long, ajoutant une ligne supplémentaire à un palmarès déjà très fourni (titres ALMS, Grand-Am, 24 Heures de Spa, Porsche Supercup, 24 Heures de Daytona!!!) et Patrick Lindsey, grand spécialiste des Porsche aux USA, et Edigio Perfetti ont également bien joué leur partition.