Il y avait foule aujourd’hui devant l’Aérodrome du Mans pour l’inauguration de la Station Hydrogène, une station de recharge, la première du genre dans l’Hexagone.
Toutes les parties prenantes de ce projet novateur en France étaient présentes : Pierre Fillon, Président de l’Automobile Club de l’Ouest -l’ACO ayant joué un rôle d’initiateur avec comme on le sait le but d’avoir une catégorie Hydrogène spécifique aux 24 Heures du Mans 2024-, Christelle Morançais Présidente de la Région Pays de Loire ; Dominique Le Mèner, résident du Conseil Départemental de la Sarthe, Stéphane Le Foll, Maire du Mans et Président de Le Mans Métropole, ainsi que Philippe Callejon, Directeur Mobilités et Nouvelles Energies de Total Marketing France. L’Etat, qui n’est pas directement impliqué au départ du projet, était représenté par Jean-Bernard Iché, Directeur de Cabinet de la Préfecture de la Sarthe, lui-même représentant Patrick Dallennes, Préfet de la Sarthe, retenu par une réunion à Nantes.
Les six personnalités ont coupé conjointement le traditionnel ruban tricolore pour ouvrir symboliquement cette inauguration avant de tomber les masques et de prendre la pose à visage découvert.
Avant les discours, tous ont procédé tour à tour au remplissage du réservoir de la LMPH2G, le prototype hydrogène conçu par Green GT .
Christelle Morançais a été la première à se lancer dans l’exercice, aidée par Olivier Lombard, en charge des essais et du développement du proto.
Le remplissage du réservoir de celui-ci ayant été fait, il en a été fait de même avec le réservoir d’une routière, une Toyota Mirai II, appartenant à l’ACO et fonctionnant elle-aussi à l’hydrogène -l’ACO ambitionnant d’équiper toute sa flotte de véhicules à l’hydrogène.
Avant ces premiers peins d’hydrogène publics, Olivier Lombard avait répondu à nos questions ;
Olivier, combien de kilomètres d’essais avec la voiture ?
« Oh là, des milliers depuis le début… »
Où avez-vous tourné ?
« Sur pas mal de circuits, à la fois en France et en Europe. Au Portugal, à Portimão, en Espagne à Barcelone et Navarra, en France sur le Circuit Bugatti et sur le Paul Ricard, d’autres encore…”
La voiture progresse ?
« A chaque sortie, c’est mieux, on procède étape par étape, mais ça se déroule bien.”
Avez-vous pu vous étalonner par rapport à des chronos de LMP3 ?
« Pas vraiment, de toutes façons ce n’est pas encore l’objectif. On aura bientôt un nouveau châssis et on verra à ce moment-là… »
Un châssis plus léger ?
« Oui, on va gagner des kilos. »
A quand la première course ?
« Si tout continue à bien fonctionner, c’est pour la fin de l’année. »
Dans les discours, chacun des intervenants a mis l’accent sur l’intérêt de l’hydrogène,
Pierre Fillon a tenu à rappeler les vertus de l’hydrogène, un carburant propre, sans aucune émission de de CO2 puisque la voiture ne rejette que de l’eau, a insisté sur le côté novateur de l’hydrogène, que ce soit en compétition, avec la future catégorie spécifique pour les 24 Heures. Depuis 2018, l’ACO s’est engagée pour le déploiement de l’hydrogène, avec Mission H24 pour les 24 Heures et des prototypes électriques hydrogène, et une mobilité “décarbonée”, avec la création de cette plateforme hydrogène.
Dominique Le Mèner insistait sur la nécessité d’inscrire le projet dans le futur projet de Relance en raison des perspectives d’avenir induites par l’hydrogène.
Stéphane Le Foll rappelait pour sa part que Le Mans et la Métropole étaient impliqués au premier chef. La livraison du premier bus à hydrogène, qui a pris un peu de retard, aura lieu au mois d’août et prendra donc son carburant à la Station Hydrogène, le premier camion-benne à ordures devant arriver en septembre (la station peut ravitailler environ 20 kg d’hydrogène en 30 minutes. Ce stockage d’énergie, associé à la batterie du bus, permet une autonomie réelle de plus de 300 km.
Stéphane Le Foll a ajouté que la France devait accélérer la montée en puissance de l’hydrogène la Chine ayant prévu d’y consacrer 100 milliards, l’Allemagne, dans le cadre de son plan de relance, 7 milliards, alors que la France n’a prévu actuellement qu’une enveloppe de 100 millions. Il a également rappelé que la Métropole et au-delà allaient se lancer dans un important programme solaire, avec l’implantation de nombreuses ombrières photovoltaïques, qui permettra de stocker de l’énergie et donc de produire de l’hydrogène local, l’hydrogène de la Station du Mans provenant de la Vendée.
Christelle Morançais rebondissait sur ces propos, saluant la collaboration entre les deux départements de la région et appelant à une synergie de toutes les parties concernées pour développer ces projets. La Région Pays de Loire va avoir une enveloppe de 100 millions pour le développement de l’hydrogène et l’Etat devrait donc pouvoir aller au-delà de ce chiffre…
Philippe Callejon précisait l’intérêt de Total pour l’hydrogène, comme pour toutes les énergies vertes, l’objectif du Groupe étant d’arriver à une empreinte carbone nulle en 2050.
Jean-Bernard Iché indiquait pour sa part que si l’Etat n’était pas parmi les acteurs initiaux du projet hydrogène, il serait particulièrement attentif à son évolution et qu’il apporterait son aide.
Tout le monde a été ensuite convié à se rendre sur le Circuit de la Sarthe, la LMPH2G devant faire plusieurs tours sur le circuit Bugatti. Pierre Fillon se chargeait pour sa part de prendre à bord les personnalités dans la Toyota Mirai II.
Après quelques réglages dans le box, Olivier Lombard est parti pour deux tours de circuit pour vérifier les systèmes. Au terme de ces deux tours, il est rentré avant de servir de « chauffeur » dans le proto avec les intervenants (ci-dessous Dominique Le Mèner) .