Un baptême de piste en Bentley sur le circuit de Laguna Seca, ça ne se refuse pas… Vous imaginez bien que nous n’avons pas mis longtemps à répondre favorablement à l’invitation de l’Intercontinental GT Challenge et de SRO Motorsports Group.
Le soleil à la pause déjeuner était le moment parfait pour s’offrir un petit tour en Bentley Continental GT ou Continental GT Convertible. Sauf qu’en arrivant au point de rendez-vous, point de Continental GT et encore moins de Convertible pour bronzer sous le soleil californien. Il y avait pourtant bien une Bentley qui nous attendait, mais une Continental GT3 du K-PAX Racing. Présentée au Mondial de l’Automobile 2012, la Continental GT3 est remplacée cette saison en Europe par un nouveau modèle.
Personnellement, mon dernier tour dans une GT3 remontait à 2007 dans une Aston Martin DBRS9 à Monza. C’est dire si les GT3 ont bien évolué depuis 2007. J’ai pourtant bien failli faire mieux avec la possibilité de prendre le volant d’une Audi R8 LMS GT3/WRT il y a quelques années. Un malheureux clash de date m’avait empêché de conduire (pour la piloter, on va attendre encore un peu) une GT3. Vincent (Vosse), si tu lis l’article, j’ai un peu de temps entre Noël et le Jour de l’An.
Mais revenons à notre Bentley. Compte tenu du peu de temps de piste disponible, seuls quatre personnes vont pouvoir faire un tour du WeatherTech Raceway Laguna Seca en compagnie de Bryan Sellers, pilote du K-PAX Racing aux 8 Heures de Californie. Je suis le premier à enfiler la combinaison et mettre le casque (pour le bronzage en cab’, on repassera). Par chance, Bryan Sellers a pu faire un tour pour faire monter les pneus en température. C’est bête mais il faut penser à s’installer dans le baquet de gauche et non à droite, ce qui est quelque peu déroutant. Mon poids plume facilite à l’accès à l’habitacle de la Bentley.
Une poignée de main à Bryan Sellers et c’est parti pour un tour dans la Bentley équipée d’un moteur V8 turbo de 4.0 litres. Je pense que l’initiative mérite une petite vidéo. Après mon expérience ratée de vidéo en passager de Romain Dumas il y a quelques années qui n’avait duré que 10 secondes avant de perdre le téléphone dans la Porsche de rallye, je me dis qu’on ne va pas m’y reprendre. On s’élance juste avant le dernier virage du circuit et à l’amorce du premier freinage pour le virage à gauche qui arrive en aveugle, plus de téléphone. Même si le harnais serre parfaitement, ça n’arrête pas de bouger et le freinage est puissant, très puissant. Au final, j’ai 17 secondes de vidéo, donc ça progresse. Le tour se poursuit à haute vitesse avec quelques petites dérobades. Le moment tant attendu est le fameux Corkscrew. J’avais le souvenir d’une bosse sans visibilité en compagnie de Romain où j’ai bien cru qu’on allait finir dans les arbres. Là, c’est un peu la même chose. On arrive très vite sans la moindre visibilité et Bryan se jette au freinage pour passer le Corkscrew. Le droit et le gauche qui suivent sont encore plus impressionnants. La Bentley est stable avec juste une petite correction du volant.
Le tour se termine un peu vite mais notre pilote d’un jour ne s’arrête pas et c’est reparti pour un tour complet. Je suis bien incapable de remettre la vidéo en marche, ce qui n’est pas plus mal pour en profiter. Le deuxième passage au niveau du Corkscrew est toujours aussi impressionnant. Nous sommes seuls en piste, alors imaginez un passage en peloton avec des autos qui se tiennent en quelques dixièmes. Les bonnes choses ont une fin et il faut se résoudre à mettre un terme à cette expérience. On va attendre encore un peu avant de piquer la place de Vincent Abril, Jules Gounon ou Maxime Soulet. Quand on sait qu’en GT3, on trouve jusqu’à 30 pilotes groupés en une petite seconde, on se demande encore comment les écarts peuvent être aussi proches, même avec une BOP. BOP ou pas, le plaisir était total.
PS : Vincent, tu sais où me trouver. Promis, je ferai attention… ;)