L’anecdote du jour nous ramène à 2016, plus précisément le 27 octobre lors de l’ouverture de la saison Asian Le Mans Series en Chine à Zhuhai. Depuis l’époque FIA GT, j’ai toujours voulu aller à Zhuhai. Pour couronner le tout, aller en Asian Le Mans Series est toujours un plaisir car on a l’impression d’une colonie de vacances qui voyage durant l’hiver. Sur chaque manche, vous prenez les navettes avec les officiels, vos repas au réceptif commun avec toutes les équipes et les pizzas sont bonnes.
Octobre 2016 m’offre donc la possibilité de me rendre à Zhuhai et de passer ensuite plusieurs jours à Hong Kong en touriste. C’est parti pour un vol Roissy-Hong Hong où peut même voir dans l’Airbus le film officiel des 24 Heures du Mans 2016 avant sa sortie officielle. Inutile de dire que le vol est tout de même long. Tout le monde m’avait prévenu qu’une fois arrivé là-bas, il fallait suivre les panneaux sans récupérer ses bagages et sans sortir de l’aéroport pour rejoindre la Chine par bateau. Je ne sais pas trop où la machine s’est enrayée mais je me retrouve avec mes bagages en dehors de l’aéroport. Si seulement Odile Deray s’était occupée des panneaux. Alors maintenant que faire ? Je ne suis pas seul dans ce cas-là puisque Thierry Bouvet, délégué technique ACO, est dans la même galère que moi. On se rend donc au guichet pour avoir des infos. Le mec nous gueule dessus car il ne fallait pas sortir de l’aéroport. J’ai eu l’impression d’avoir pris un 3/20 en math tant je me fais gueuler dessus surtout qu’on ne comprend rien à ce qu’il dit. On comprend juste qu’il faut prendre un bus pour rejoindre le port. Un bus, oui, mais lequel ?
On prend l’option taxi sauf qu’auparavant on doit retirer de la monnaie locale pour le payer. On se rend ensuite à la station de taxi mais personne ne parle anglais. J’explique au taxi qu’on veut aller au port mais il ne comprend rien. Il appelle un de ses collègues qui ne comprend toujours pas. Un troisième arrive, idem. Et là alleluia, le quatrième nous dit qu’il va nous emmener au port. En espérant que ça soit le bon port.
Il a bien fallu 45 minutes pour arriver à bon port (c’est le cas de le dire). Le port est quand même imposant, il faut donc trouver le bon bateau dans un lieu blindé de chez blindé. On va voir une dame à l’accueil qui parle deux mots d’anglais.
Moi : bonsoir ! On voudrait deux tickets pour aller à Zhuhai.
Elle : il reste un seul bateau pour ce soir mais il va à Macau.
Moi : Macau ? Mais ce n’est pas Zhuhai.
Elle : ah mais vous prenez ensuite un taxi.
Moi : un taxi pour Zhuhai ?
Elle : non, un taxi pour aller à la frontière chinoise.
Moi : mais ensuite ?
Elle : Ensuite, vous prenez un taxi.
Moi : ?!? !?!?!?!
Elle : oui, vous passez la frontière à pied et une fois en Chine, vous prenez un taxi pour Zhuhai.
C’est le seul moyen, donc faisons comme cela. Il faut trouver le bon comptoir pour payer le billet et enregistrer le bagage. On prend les billets, on laisse le bagage et on passe les contrôles. Le contrôleur me dit ‘vous n’avez pas de bagage ?” La réponse est nette : ‘Bah si j’ai laissé ma valise à l’enregistrement’. Le contrôleur répond : ‘il ne fallait pas, c’est compris dans le prix’. Donc j’ai payé deux fois. On attend dans une immense salle pour monter sur le bateau et dès que c’est possible, tout le monde se rue sur l’embarquement. Pire que les soldes ! On se fait une heure de bateau pour arriver à Macau. Il faut récupérer le bagage au milieu de sacs qui n’ont rien de valises. On sort, on prend un taxi qui emprunte une partie du circuit de Macau en construction pour l’événement. Le chauffeur s’arrête avant la frontière, on récupère les bagages, on poursuit à pied. Je peux vous assurer que c’est assez étrange comme sentiment car vous êtes en pleine nuit, valise à la main, à pied, en direction de la Chine.
Il faut faire la queue, montrer le passeport, le visa et attendre le tampon. C’est tout de même assez rapide et une fois à l’extérieur, il faut prendre un taxi à qui vous devez donner impérativement le nom de l’hôtel en chinois, sinon vous êtes sûr de ne pas aller au bon hôtel. Donc, il faut chercher le nom et lui faire passer. Quinze minutes plus tard, nous voilà arrivés à destination après un très long périple. Bon, il a encore fallu une heure de discussion pour que la réceptionniste trouve ma chambre.
Avec un peu de recul, l’expérience était sympa. Je passe sur la fin du périple à Zhuhai avec une fille en petite tenue (c’est le moins qu’on puisse dire) qui devait me changer mon billet retour pour le bateau, cette fois direct vers Hong Kong. Cette situation fera bien l’objet d’une autre anecdote.