L’anecdote du vendredi nous emmène en Californie. Le rêve américain ! Qui n’a pas rêvé d’aller sur la côte ouest des Etats-Unis ? Nous sommes en avril 2016 et j’accompagne Fred Mako à Laguna Seca pour le meeting IMSA où il roule sur une Porsche en compagnie de Earl Bamber. C’est ma première visite dans cet état américain.
On en profite pour visiter les Studios Universal, courir à Venice Beach. Un peu de farniente quoi… A un moment, il faut tout de même redevenir sérieux. Pour ceux qui ont déjà roulé entre Los Angeles et Laguna Seca, il faut compter environ 5h et 500 km. Vous devez avoir une ligne droite de 200 km, autant dire que la route est… chiante.
Lorsque vous voyagez avec Mako-san, il faut éviter de passer à tour prix à moins de 20 km d’un Six Flags (private joke). Pas de bol, un Six Flags est sur notre route mais on ne s’y arrêtera qu’au retour. Porsche a prévu un briefing en fin de journée, donc pas le temps de lézarder en route. On roule, on monte, on descend car il faut franchir des collines. Après une centaine de kilomètres, pas de bol, on se fait arrêter pour excès de vitesse. Comme c’est souvent le cas aux Etats-Unis, on cherche encore d’où sortait le policier. Promis, l’excès de vitesse n’était pas important. Bien entendu, je suis passager. Cet arrêt imprévu nous a fait perdre un peu de temps. Sauf que le plan n’est pas de se faire arrêter une deuxième fois. Mon conducteur d’un jour a repéré sur le GPS une route plus avantageuse niveau timing mais aussi plus étroite. Personnellement, j’ai le temps vu que je ne suis pas pilote. On passe le temps à faire péter les watts dans la voiture : Deep Dish, Cicada & Co. Principalement de la musique électronique.
La route est étroite et bosselée, ce qui va bien avec la musique. En revanche, tomber en panne est à proscrire vu qu’il n’y a pas le moindre réseau. L’endroit est tellement bosselé qu’on peut décoller assez facilement. Je ne vous fais pas de dessin. Non seulement la route est bosselée mais elle devient de plus en plus sinueuse. La vitesse reste pourtant la même avec une seule main sur le volant. Ces pilotes ne sont pas ordinaires.
N’étant pas un bon passager, je commence tout de même à m’inquiéter car on se croirait dans un manège de Six Flags. Je ne crie pas, je ne pleure pas mais un petit ‘heu c’est pas un peu chaud, là ?’. J’ai le droit en réponse à ‘ce sera chaud quand je mettrai la deuxième main sur le volant’. Est-ce fait pour me rassurer, je ne crois pas.
A un moment, on sort d’un virage et je vois un vélo couché sur le bord de la route avec un cycliste allongé tout près. J’ai juste le temps de jeter un coup d’oeil pour me rendre compte que le sportif semble prendre un peu de repos. Compte tenu de l’endroit, on devait être l’une des rares voitures à passer. Je dis ‘mais t’as vu le mec allongé sur le bord de la route à côté de son vélo ?’ J’ai le droit en retour avec le sourire à un ‘sympa l’invention pour me faire ralentir’. Je vous jure monsieur le juge, il y avait un cycliste allongé. Je suis certain de l’avoir vu. Sur le papier, quel est le pourcentage de voir un cycliste allongé sur le bord d’une petite route escarpée californienne ? Proche de zéro.
Même trois ans plus tard, je suis sûr qu’il pense que je bluffais. En septembre de la même année, je suis repassé au même endroit et il n’y avait pas de cycliste. Encore un coup de Fantomas…