Nous sommes en 2006 et le DTM fait son arrivée au Mans. Pas rien d’accueillir le championnat allemand. L’ACO a organisé une journée pour les médias afin de mieux s’immiscer dans le championnat. La matinée débute par un petit déjeuner au pied de la cathédrale du Mans où sont présents Vanina Ickx, Tom Kristensen et Bernd Schneider. Une Audi A4 et une Mercedes CLK-DTM ont été amenées sur place pour que les photographes puissent immortaliser la scène. J’ai le souvenir que Bernd Schneider s’était fait attendre. La suite se passe sur le circuit car une conférence de presse est prévue et surtout des baptêmes de piste en Audi. Mon père étant passionné de sport auto (les chiens ne font pas des chats), il m’accompagne au Mans.
On se rend donc au circuit. Une Audi A4 DTM et un TT-DTM ‘Taxi’ sont dans la voie des stands. Nous ne sommes pas si nombreux que cela, donc les baptêmes s’enchaînent rapidement. Audi Sport a fait les choses bien avec les combinaisons siglées du constructeur allemand. Tout est réglé au millimètre. Mon compère Claude Foubert est là lui aussi prêt à faire son baptême. Nous avons le droit tous les deux à l’Audi TT pilotée par un illustre inconnu dont j’ai oublié le nom. Tant pis pour être le passager de Mr Le Mans. Bon, ce baptême était tout de même impressionnant car une caisse de DTM n’a rien d’une voiture de série. Le freinage m’a le plus impressionné. Pis alors être passager dans un TT-DTM, il y a mieux pour les vertèbres.
Une fois extrait de l’habitacle un peu à la façon d’un contorsionniste, je vois mon père fier comme Artaban dans une combinaison Audi prêt à monter dans l’A4 avec Tom Kristensen. Je vais lui demander comment il s’est retrouvé là et j’ai le droit en réponse : ‘je n’ai pas tout compris mais Tom Kristensen est venu me demander si je voulais monter avec lui’. Faut dire que l’anglais n’était pas la langue préférée de mon père mais par contre, il n’avait pas mis longtemps à comprendre que le but était de monter avec Tom K. Hop, le voilà attaché dans le baquet de droite à côté d’un nonuple vainqueur des 24 Heures du Mans. Comme nous, il doit faire un tour mais les voilà qui passent devant les stands une première fois, puis une deuxième et une troisième. Lui qui était venu en touriste… Il faut savoir qu’être passager d’une A4 DTM n’a rien à voir avec le TT-DTM. C’est comme si vous passiez d’une monoplace à une A8.
Tom Kristensen et mon père reviennent dans la voie des stands (rien que ça, c’est la classe). Je lui demande comment ça s’est passé :’ J’ai cru qu’on était parti pour un relais complet, il m’a parlé mais avec le bruit j’ai rien compris, donc j’ai hoché de la tête pour dire oui’. En réalité, Tom lui avait demandé s’il voulait un autre tour. Je peux vous dire qu’il s’en est souvenu longtemps de sa virée au Mans. En 2005, il était déjà venu au Mans où il était monté à l’arrière du safety-car Audi lors d’une journée presse avec un certain Manu Collard qui essaie de terminer devant Xavier Pompidou. Je vous passe les détails. C’était…comment dire… chaud en piste.
Pour en revenir à Tom K, j’ai en souvenir sa dernière course WEC à Sao Paulo. Une interview est organisée mais je suis malade depuis mon arrivée au Brésil. Je réalise l’interview mais au beau milieu je pars en courant pour aller vomir dans les toilettes avant de revenir sous le regard inquiet du pilote Audi. Ouais, je peux me vanter d’avoir laissé en plan un multiple vainqueur des 24 Heures du Mans pour aller vomir…