Même avec l’habitude, aller au Japon est toujours quelque chose de particulier, spécialement pour aller voir du SUPER GT. Ce sera le cas cette année en novembre pour suivre la finale avec Mako-san (de quoi écrire à coup sûr quelques anecdotes au retour).
L’anecdote du jour n’est pas très ancienne puisqu’elle remonte à 2017 aux 1000 km de Suzuka. Nous sommes quatre à faire le déplacement : Alessandro, Didier, Thibaut et moi. Croyez-moi, il y a pire. On arrive à Tokyo, on prend le Shinkansen (le TGV japonais qui part à l’heure, qui arrive à l’heure, qui est propre et qui ne tombe pas en panne), puis le JR Kansai Main Line et un passage par Yokkaichi Station. Une fois à Suzuka, on a bien tenté de louer une voiture mais le parc était vide. Pas de problème, les taxis sont fréquents. Le voyage s’est finalisé assez tardivement, donc trouver un hôtel en ville n’a pas été possible.
Nous logeons à l’hôtel Sari à Kameyama. La nuit arrive vite et on ne sait pas trop où on va. Ce que l’on comprend assez rapidement, c’est que nous sommes au milieu de nulle part. La seule âme qui vive est une station service à environ 500 m. Wow la façade de l’hôtel est rose. Plutôt original. Vous avez beau ne pas comprendre le japonais, quand vous voyez l’inscription ‘love hotel’, vous comprenez très vite. Pour ceux qui ne connaissent pas, le love hotel est très répandu au Japon (environ 20 000). Il offre de l’intimité aux couples pour un moment charnel. Tout est parfaitement légal et cela n’a rien d’extraordinaire dans le pays.
On entre dans le hall d’accueil où trône un sapin de Noël avec boules et guirlandes. Je vous rappelle que nous sommes en août. Un écran de télévision permet de savoir quelles chambres sont disponibles car il est possible de réserver pour quelques heures. Nous sommes loin de tout cela car nous, on ne vient pas pour du sexe mais pour du GT500. Une dame vient à notre rencontre, elle nous demande de la suivre au 1er étage. Elle ne parle pas un mot d’anglais, donc pour le français… Nous avons quatre chambres mais il se trouve qu’il y a un souci mais on ne comprend pas lequel. Un homme arrive, nous braille dans les oreilles mais on ne comprend toujours pas le moindre mot.
On essaie par écrit, rien n’y fait. On tente avec la traduction par téléphone et là je ne vous explique pas le sketch. On a eu droit à des réponses qui n’avaient rien à voir. Pendant ce temps-là, les couples montaient, payaient leurs chambres par carte bancaire à la porte. Pour nous, pas de moment de plaisir. On demande le code wifi pour regarder si on pouvait trouver autre chose. Rien que pour avoir le code, c’était le parcours du combattant. Allez donc trouver quatre chambres le week-end des 1000 km de Suzuka. Mission impossible ! La discussion dure, dure et dure sachant qu’il fait de plus en plus faim.
On parvient enfin à avoir nos chambres après une bonne heure de discussion, de gestes, d’incompréhension. Bon, reste plus qu’à espérer que les chambres soient bien insonorisées. Je pense que vous comprenez pourquoi. La lumière dans la chambre est tamisée, un miroir au plafond, un jacuzzi, des accessoires sexuels, du gel anal, des préservatifs, de la pub pour des films X et… un briquet. Si j’avais dû faire le jeu des 7 erreurs, j’aurais viré de suite le briquet. Je vous passe les détails mais le sol était comment dire un peu…collant.
A côté du lit se trouve une console avec des boutons. Le but du jeu est de trouver comment éteindre la lumière. Donc, vous appuyez sur un bouton et la couleur de l’éclairage change, un autre allume la télévision pour regarder des films X. Il y a bien un on/off mais qui ne fonctionne pas. Vu l’attirail de la chambre, oubliez l’appel en visio à votre copine. ‘Hey bébé ça va comment au Japon ?’ ‘Super, il fait chaud et le meeting est sympa’. Vous avez en arrière plan des objets qui trahissent votre bonne foi. Allez lui faire comprendre la situation… Pour donner des nouvelles, on préfère la carte postale.
On se retrouve à la réception pour aller diner. Diner ? Mais où ? Hop, direction la station service pour appeler un taxi. On a bien essayé de le faire mais la femme à l’accueil n’a pas compris notre demande. Youpi, un taxi arrive. Pas de bol, nous sommes quatre, il ne veut prendre que trois personnes. On parvient à en faire appeler un par le caissier de la station. Direction Suzuka pour manger… une pizza. Sauf que vous la voyez la suite. Pas un taxi à l’horizon. Nous sommes quatre, donc on se met à chaque coin de rue au carrefour qui semble le plus fréquenté. Rien, que dalle. Le salut nous vient de Thibaut qui va demander de l’aide dans un restaurant. Vu l’extrême gentillesse des japonais, cela ne pose pas le moindre problème. Nous voilà de retour au love hotel sous le regard méfiant de notre chauffeur.
La nuit a été plutôt calme, ce qui n’était pas le cas du petit déjeuner déposé devant la porte avec des oeufs qui devaient dater du temps de l’empereur Hirohito.
Donc, bis repetita le lendemain avec un retour à la station service pour prendre un petit déjeuner au 7-Eleven. Sauf qu’il nous faut à nouveau un taxi pour nous rendre au circuit. Il a fallu répéter le même cérémonial durant trois jours.
Ce qu’il faut savoir au Japon, c’est que le taxi ne vous dépose pas à l’entrée du circuit mais bien dans le circuit. Pratique surtout quand il fait 3000 degrés à l’extérieur. On sait que ça fait loin mais on ne peut que vous conseiller d’aller voir une manche de SUPER GT. Les circuits japonais respirent le sport auto avec des fans par milliers sur chaque meeting. Si vous vous y prenez assez tôt, vous aurez peut-être un hôtel plus conventionnel…