L’anecdote du jour est une histoire vécue ce matin et elle soulève quelques questions sur l’avenir du sport automobile réel. N’étant pas un accroc du simulateur, contrairement à mon compère Thomas Bastin, aller faire un tour à l’ADAC SimRacing Expo sur le Ring Boulevard ne peut pas faire de mal. Pour être franc, ce n’est pas un monde que je connais.
Mon expérience sur simulateur reste très limitée. J’avais testé celui de DAMS avec un tonneau en World Series by Renault 3.5 à Spa (l’avantage est que je n’avais pas eu à payer la franchise d’assurance). J’ai eu aussi la chance de rouler à deux reprises chez AOTech dans le même simulateur que les rookies des 24 Heures du Mans. Un souvenir incroyable.
Aujourd’hui, on parle juste d’une manifestation où se donnent rendez-vous des pilotes virtuels même si Nick Catsburg et Bruno Spengler n’ont pas hésité à venir se frotter aux spécialistes du genre. Dès que vous rentrez dans l’enceinte, vous comprenez que vous êtes à cent lieues du fan qui joue dans sa chambre d’étudiant. Les joueurs sont tous aussi affutés les uns que les autres et tous connaissent le maniement d’une voiture de course. Les trajectoires n’ont plus le moindre secret pour eux et certaines images sur les écrans font plus penser à du réel que du virtuel.
Je suis novice dans le domaine mais ce esport m’intrigue. Les stands sont dignes d’un salon automobile international. Si le public est assez jeune, les quarantenaires sont bien présents. Le public est nombreux à avoir fait le déplacement dès 10 heures du matin. Le réel côtoie le virtuel avec la présence de Porsche, partenaire de l’événement, et Mercedes. Vous croisez des jeunes portant un tee-shirt Phoenix Racing esport. On ne compte plus les teams qui ont lancé une branche esport : Teo Martin Motorsport, Jota Sport, Phoenix Racing, etc…
Les volants, les pédaliers, les baquets, les écrans, tout est de qualité. Un stand propose un software pour l’analyse des données. Tout près, on remarque un visuel qui met en avant le simulateur officiel Lamborghini. Un autre stand offre une formation au pilotage virtuel effectuée par des anciens champions de sim.
Une arène accueillant des joueurs est installée avec en arrière-plan deux Porsche, dont la 911 GT3-R qui s’est imposée aux 24 Heures du Nürburgring 2018. Le réel est omniprésent.
En quittant les lieux, je me pose plusieurs questions. Combien de personnes présentes à l’exposition vont venir voir le meeting sur le circuit ? Est-ce que le virtuel peut se passer du réel ? Quel est l’avenir du sport auto réel ?
Je n’ai pas la réponse à ces questions mais ce que je sais en revanche, c’est qu’il va falloir qu’on se pose TOUS les bonnes questions sous peine de désintéresser les jeunes d’un sport auto réel qui coûte beaucoup d’argent et qui ne rapporte pas. Ah, il y a une autre chose que je sais, c’est que si à l’âge de 16 ans j’avais eu ce type de simu, mes résultats scolaires en auraient souffert…