Il arrive des fois que même sans rien demander, vous pouvez vous retrouver face à quelqu’un que tout le monde chasse désespérément. Nous sommes en 2012 et Valentino Rossi a décidé de rouler en Blancpain GT Series Endurance à Monza sur une Ferrari du Kessel Racing. Inutile de vous rappeler qui est Valentino Rossi. Je vous laisse imaginer le ramdam d’une telle présence en Italie. Son motorhome personnel est pris d’assaut par de très nombreux fans italiens.
Il n’est pas prévu qu’il donne la moindre interview mais j’ai la chance de faire partie du peu de médias qui pourront lui poser des questions. L’échange est cordial et le nonuple champion du monde moto répond à mes questions avec le sourire : ses débuts en GT3, la Ferrari, le pilotage en peloton, son envie d’en faire plus, etc… Malgré toute la pression autour, Valentino Rossi est resté disponible pour les fans, à chaque fois avec le sourire. Quand tout le monde attend patiemment derrière un cordon et que vous pouvez franchir toutes les barrières, vous avez l’impression de monter les marches du tapis rouge à Cannes. En réalité, je n’en sais rien, je ne suis jamais allé au Festival de Cannes.
Ce coup d’essai en Blancpain ne restera pas sans lendemain puisqu’on reverra Valentino Rossi au Nürburgring cette même année 2012, toujours sur une Ferrari/Kessel Racing. On pourrait penser que ce serait un peu plus calme pour lui en Allemagne, ce qui est le cas même s’il est chassé par les fans. Vu que j’ai déjà eu droit à une interview à Monza, je ne demande rien.
Si tu ne viens pas à Valentino Rossi, c’est Valentino Rossi qui vient à toi. Le service communication de Blancpain vient en salle de presse car une seule personne pourra interviewer The Doctor et cette personne ben c’est le gars qui écrit cette anecdote. Comment refuser une interview de Valentino Rossi ? Même si pour le moment je n’ai pas vraiment de questions. Je demande à quel moment sera réalisée l’interview. La réponse est claire et sans appel : ‘maintenant’. Hop, c’est parti en direction du stand de l’équipe dirigée par Ronnie Kessel sans la moindre préparation. Par chance (ou pas), je ne prépare quasiment jamais une interview. Si je vais voir quelqu’un, je sais ce que je vais lui demander, donc pas besoin de préparer. Sauf que dans ce cas, je n’avais pas prévu d’aller voir Vale. Je soupçonne Ronnie Kessel de m’avoir pistonné pour cet entretien. Sous sa coiffure de surfer, Ronnie est un grand passionné de sport auto, lecteur d’Endurance-Info, et quelqu’un d’attachant.
On arrive au stand Kessel Racing, Valentino est là, prêt à discuter, proche de son entourage toujours aussi protecteur. Je suis prêt à me présenter mais finalement j’ai le droit à un ‘ça va depuis Monza ?’ Ah ok, donc le gars avec sa casquette #46 m’aurait reconnu ? On discute quelques minutes sur le meeting du Nürburgring et je pose deux questions. Quid des 24H de Spa à l’avenir ? Quid des 24H du Mans ? Au lieu de me répondre que cela faisait partie des plans une fois sa carrière en moto terminée (ce qui est le cas), c’est lui qui pose les questions. C’est comment Le Mans la nuit ? Est-ce que le GTE est différent du GT3 ? Le trafic à Spa ? Bref, je n’ai pas eu besoin de poser beaucoup de questions sauf que je ne suis pas pilote pour apporter toutes les réponses. Depuis la salle de presse, le trafic n’est pas trop compliqué à gérer à Spa. Le Mans la nuit ? Bah c’est assez frais et il faut faire attention. Valentino Rossi m’aurait-il pris pour un pilote ?
Son entourage le presse un peu pour mettre un terme à l’interview vu le timing serré, mais lui a voulu continuer la discussion sans rechigner. Il a quand même fallu prendre congé de Valentino Rossi. Je dois le revoir en décembre prochain aux 12 Heures d’Abu Dhabi où il va rouler chez Kessel Racing. Je doute fort qu’il me dise ‘hey ça va depuis le Nürburgring 2012 ?’