Le Championnat de France FFSA GT attend de savoir quand il pourra débuter sa saison 2020. Si le meeting de Spa-Francorchamps (17/19 juillet) figure toujours au calendrier, le déplacement en Belgique reste incertain. La suite doit passer par Nogaro du 21 au 23 août, soit dans quatre mois. Laurent Gaudin, manager général du championnat, a répondu à vos questions.
Est-il prévu de conserver la course longue à Magny-Cours ?
“Cela va dépendre de deux paramètres, le premier c’est le timing. En effet , la plupart des promoteurs voient leurs dates s’annuler les unes après les autres et ils recherchent tous des circuits et des meetings sur lesquels évoluer. Magny-Cours permet de rouler au-delà des limites horaires standards à savoir 18H00/18H30, ensuite sa date serait, j’ai bien dit serait, hors période de confinement. Donc nous avons beaucoup de demandes… Nous essayons donc dans un esprit d’entraide de trouver des solutions.
Le second paramètre, c’est la volonté commune des teams et des promoteurs de réduire pour cette saison déjà bien affectée, l’ensemble des coûts. La décision sera prise rapidement… mais mon avis est qu’il n’y aura pas cette année de courses d’endurance GT. Mais que les fans se rassurent le meeting de Magny Cours devrait être exceptionnel et vous saurez bientôt pourquoi….“
Voir plus de deux courses par meeting est une hypothèse envisagée ?
“Oui cette option est à l’étude mais là encore quand le timing est possible et c’est rare… Je rappelle que le GT évolue dans un meeting comprenant la F4, la Clio, La Funyo et parfois la Porsche, l’Alpine, voir la Caterham… Les journées sont donc limitées.“
Si organiser un meeting à Spa n’est pas possible, voir un meeting supplémentaire en France est possible ?
“C’est une option d’ailleurs. On ne peut que poser des options. Mais comme toujours il faut à la fois trouver des dates mais aussi des accords particuliers, il faut également que les destinations séduisent les clients. Une fois encore c’est une décision collégiale qui regroupe toutes les disciplines. Et dans le cas actuel bon nombre de championnats préconisent la réduction.“
Qu’implique une course à huis clos comme spécificité ?
“Ce n’est pas aussi simple que l’on veut bien le laisser entendre. D’abord cela ne se limite pas à la simple vision qui consiste à dire que nous n’ouvrons pas au public. En effet il n’y pas non plus de familles ou d’amis des compétiteurs, pas de VIP, des effectifs réduits dans tous les domaines, les gestes barrières, le port du masque, la distanciation, pas de restauration commune, réduction des journalistes, pas de briefings ou de réunions traditionnelles, pas de rencontres entre les acteurs, etc… C’est loin d’être évident.
Je précise qu’il faut ajouter à cela l’ouverture de l’espace Schengen pour recevoir les pilotes étrangers ainsi que l’ouverture des hôtels et des restaurants…
Ensuite pour certains circuits ou promoteurs la présence du public est un impératif financier. Sans les recettes des entrées, comment organiser les opérations ? Bien sur que nous y viendrons, ce cas à même été simulé mais combien restera t’il d’épreuves au calendrier ?
Rouler cette année est une demande majoritaire des équipes ?
“Majoritaire n’est pas le terme précis…intégrale est plus adaptée ! Et j’en viens à m’amuser des diverses réactions des non-participants aux Championnats de France des Circuits, à savoir qu’il ne faut pas mettre sa vie ou celles des autres en danger et annuler la saison…. D’abord laisser entendre que les promoteurs et les circuits n’ont que le profit en tête est assez insultant.
Il est évident que nous suivrons intégralement les procédures mises en place par le gouvernement et les protocoles de la FFSA. Ensuite nous écoutons nos équipes et nos pilotes et je n’en connais aucun qui dans les respects des diverses restrictions n’ait pas envie de remettre le casque…
Ensuite, oui la santé est l’unique intérêt actuel mais le confinement ne durera pas 6 mois et tout le monde pense à sa survie. Sans activités, le risque de voir certains acteurs disparaitre est réel. Dans notre milieu, beaucoup de mécaniciens, d’ingénieurs, de logisticiens sont au chômage avec pour la plupart une réduction de leurs revenus, certains et notamment les indépendants là aussi extrêmement nombreux n’ont plus rien ! Les équipes doivent chercher des prêts, des plans de financements, obtenir des aides, négocier avec les bailleurs, les banques…
Alors, bien sûr que sans feu vert des pouvoirs publics, nous serons contraints à une année blanche mais penser que nous serons ainsi plus forts en 2021, là par contre j’ai des doutes car beaucoup d’entre nous ne seront plus là.“