La Blancpain GT Series Endurance Cup entame sa 8e saison ce week-end à Monza. Si fidéliser les équipes devient de plus en plus compliqué en sport automobile, le ‘Blancpain’ comme on l’appelle familièrement séduit toujours autant. Laurent Gaudin, manager général de la série, mais aussi des Total 24 Heures de Spa, s’attend à une nouvelle année bien remplie. Plus de 50 GT3 sont en piste pour le coup d’envoi de la saison qui depuis 2011 se tient sur l’Autodromo di Monza. Plusieurs facteurs font le succès de la série : une stabilité réglementaire, des autos dont le coût n’a pas explosé, un pouvoir sportif intransigeant comme on a pu le voir aux Total 24 Heures de Spa 2016 avec l’affaire Mercedes, un calendrier connu à l’avance avec la possibilité de participer à la plus grande course GT au monde. Le manager général du championnat a remonté le temps avec nous…
Vous restez surpris par l’engouement du championnat même sept ans après ses débuts ?
« Si on écoute les personnes hors du paddock, le GT3 devait mourir à cause du développement professionnel. SRO en a eu conscience dès le début et Stéphane Ratel a toujours été clair sur le sujet. Des décisions ont été prises au fil du temps et le championnat se maintient depuis maintenant 8 ans. Il y a forcément des périodes plus fastes que d’autres. Le plateau est fluctuant en fonction de divers paramètres mais force est de constater que 8 ans après il y a toujours plus d’autos, plus de camions dans le paddock et plus d’équipes. »
En 2011, vous aviez conscience que le pari n’était pas gagné ?
« Le championnat Blancpain est né en partie parce que SRO France était démuni du Championnat de France FFSA GT qui était à l’époque la référence avec un nombre de concurrents jamais atteint. La motivation de l’équipe était donc décuplée. Nous avions comme seule certitude le succès du mix Pro/Pro-Am avec un encadrement professionnel dans une série Endurance. »
La BOP a fait débat au début du championnat alors que maintenant plus personne n’en parle…
« S’il n’y avait pas eu de BOP, est-ce que l’on aurait 12 constructeurs en GT3 ? Le travail de Claude (Surmont) est primordial. C’est lui qui a les clés de la compétition. C’est la compétition qui attire les pilotes, les teams et les partenaires. »
La stabilité est un avantage ?
« La stabilité du calendrier est primordiale. Les équipes ont besoin de stabilité pour investir. On a toujours débuté la saison à Monza qui est le temple de la vitesse comme Silverstone est le temple des circuits en Angleterre. Nous avons pourtant été sollicités par d’autres circuits italiens pour accueillir la série Endurance. Le Paul Ricard est glamour et attractif, Barcelone a remplacé Navarra en Espagne. Pourquoi pas faire quelques évolutions dans le calendrier 2019. »
L’attractivité des Total 24 Heures de Spa est un plus ?
« Spa a tiré le championnat vers le haut et inversement. SRO a récupéré complètement l’organisation des Total 24 Heures de Spa en 2011. Tout a progressé depuis cette date. En 2011, il n’y avait aucun écran géant, en 2018 il y en aura 15. La production télévisée est intégrale des essais libres à l’arrivée. On s’attend à un beau 70e anniversaire avec au moins 11 marques présentes. Toutes les GT ont leur place, du Groupe National à la classe Pro. »
Il faut garder le public au cœur de l’événement ?
« C’est primordial. On se doit de rester accessible au public et le garder à l’intérieur de l’événement. Le public est et restera placé au centre. »
Le GT4 ne va pas tuer le GT3 ?
« Le GT3 a encore de beaux jours devant lui. Le développement est mondial. Est-ce qu’un jour les GT4 disputeront à nouveau les Total 24 Heures de Spa ? C’est plus que probable car les GT4 sont devenues fiables et endurantes. L’objectif n’est clairement pas d’avoir 100 autos au départ mais bien d’avoir une course de grande qualité. Si le GT4 revient à Spa, il sera mis en valeur. »
Le fait d’écouter les équipes fait aussi avancer les choses…
« Les équipes sont avant toute chose nos clients. Sans client, il n’y a pas de championnat. On conserve un aspect humain qui privilégie la discussion et les décisions ne se prennent pas de façon unilatérale. Parfois, il faut tout de même trancher. Le championnat se nourrit des envies de ses clients. Tout a évolué depuis 2011 : le chronométrage, la messagerie interne, la communication, la production télévisée, les moyens techniques, un ‘race advisor’, de plus en plus de réceptifs, un pouvoir sportif renforcé, des ‘séries support’ plus fournies. En 2011, SRO disposait de 3 camions contre 8 en 2018. Le personnel est passé de 40 à 80. »