Pilote de développement Renault Sport, Laurent Hurgon est aussi à l’aise au volant d’une Renault Megane RS qu’une vraie voiture de course. L’ancien champion Caterham fait son retour à la compétition cette année, mais point sur une auto de la marque au losange. On retrouve Laurent Hurgon sur une des BMW M4 GT4 du BMW Team France qu’il partage avec son ami Julien Piguet.
Pau est un tracé que vous affectionnez ?
“C’est un retour pour moi car la dernière fois que j’ai roulé ici remonte plus de 20 ans en arrière dans une coupe mono-marque. J’apprécie le tracé mais les conditions de piste font que j’étais un peu en dedans pour ne pas sortir l’auto. Notre BMW a un comportement assez joueur mais il faut bien la connaître pour tirer le maximum.”
Pourquoi ce retour à la compétition ?
” Avec Julien Piguet, c’est une histoire d’amitié. J’ai coaché Julien dès l’âge de 10 ans en karting. Cela me tenait à coeur de partager le baquet avec lui. C’est en quelque sorte un clin d’oeil. Cela fait quelques années que je voulais revenir en compétition. J’espère aussi avoir la possibilité de rouler en Alpine A110 Europa Cup. Renault me permet de rouler dans une BMW. Nogaro s’est plutôt bien déroulé et à partir de Dijon, on va retrouver des tracés plus favorables à la BMW. Je dois encore me caler car malgré mon expérience, j’ai passé pas mal d’années hors de la compétition.”
En quoi consiste votre travail la semaine ?
“J’ai la chance de rouler sur des prototypes de la gamme Renault RS, environ 70% sur la route et 30% sur circuit. J’arpente la France entière mais aussi l’Espagne, la Laponie ou encore l’Allemagne. Le métier de pilote de développement me place dans le rôle de fil conducteur lors du développement d’un nouveau véhicule. Je dois me mettre à la place du plus grand nombre de conducteurs et veiller à ce que le cahier des charges initial soit respecté. Cela impose une rigueur extrême, pour détecter et corriger le moindre défaut de comportement. Je dois aussi synthétiser les retours des autres pilotes participant à ce processus.”
Vous déteniez le record sur la Nordschleife au volant d’une Renault Megane RS. L’objectif est de le reprendre ?
“Honda détient maintenant le record et un record est fait pour être battu. Rouler sur la Nordschleife impose des contraintes. Lorsque l’on prépare un record avec Renault, on se donne un seul et unique tour.”
Votre travail quotidien est tout sauf routinier…
“Je fais de 100 à 150 000 km par an mais j’ai l’impression de faire un nouveau métier chaque matin. Concilier travail et plaisir est quelque chose de rare de nos jours. Cela fait 14 ans que je suis chez Renault Sport et je ne m’en lasse pas une seule seconde…”