Le dernier meeting 2017 de l’Historic Tour s’est tenu le week-end dernier sur le Circuit du Val de Vienne. Laurent Vallery-Masson, une des deux têtes de l’exécutif de HVM Racing -le “VM” de HVM, le “H” étant pour Bernard Honnorat), Promoteur et Organisateur entre autres de l’Historic Tour, a accepté de répondre à quelques questions pour Endurance-Info.
Comment êtes-vous devenu organisateur ?
“Un peu par hasard. A la fin des années 90, Michel Delannoy avait développé une Série de Formule Ford qu’on appelait ”les Oldies”,et il avait eu l’idée de faire un peu la même chose avec des F3 historiques, mais il n’a pas vraiment eu le temps, il n’a pas pu poursuivre. Avec Bernard Honnorat, le ”H” de HVM donc, nous nous sommes dit que ça serait bien de faire une “F3 Classic” et on a fait plusieurs saisons avec des Trophées. En 2004, Nogaro nous a demandé d’étudier une version “historique” de son Grand Prix et c’est parti comme ça. On a fait une manche, puis deux, puis trois, puis quatre et maintenant nous en sommes arrivés au Championnat de France, avec deux titres de Champion, un en Monoplaces/Protos et le second en GT/Tourisme. Evidemment, nous avons la patente de la Fédération, ce qui est important.
Nous montons en puissance, puisque l’année prochaine, nous aurons sept dates contre cinq en 2017 : le Castellet pour débuter la saison, puis Dijon, Charade, Albi, Le Mans, Val de Vienne et Magny-Cours pour conclure. Cela démontre la vigueur du championnat et l’intérêt qu’ont les pilotes et les teams pour se retrouver dans des courses Sprint, qui sont majoritaires. Les courses les plus longues sont celles de l’ASAVE 65 qui ont une durée de une heure, les autres tournant autour de la demi-heure, ce qui permet de ménager un peu le matériel. Nous couvrons la totalité de l’Historique, nous avons des GT, des Berlines, des Tourisme, des Monoplaces, des Protos. On va du début des années 60 aux voitures les plus récentes, qui sont de 1997.”
L’Historic Tour accueille également d’autres plateaux….
“Oui, par exemple, celui des Legend Cars, un plateau assez proche de l’historique. Ce sont des gens qui veulent se faire plaisir, ne cherchent pas à faire carrière. Ils nous ont rejoints depuis trois ans, ça se passe très bien. L’an prochain, ce n’est pas évident qu’on les voie sur chaque manche de l’Historic Tour, car ils ont également leur propre calendrier, mais il y a une vraie synergie. Les Legend Cars amènent un petit côté glamour esthétiquement et au niveau des performances et du niveau des pilotes, elles ne dénotent pas, ce sont des vraies courses.”
La notion de course est importante pour l’Historic Tour ?
“Il faut bien comprendre que le Championnat de France des Circuits version Historique, c’est d’abord du sport. Il y a d’autres organisateurs qui font des épreuves absolument magnifiques avec de belles voitures, les plus belles GT et les plus beaux protos du monde, mais malheureusement ils pêchent un peu par le sport. C’est parfois un côté beaucoup plus démonstration. Nous, notre cahier des charges, c’est de garantir en priorité l’équité sportive avec un coût d’engagement et des formules qui sont encore accessibles pour des particuliers. Le sport automobile est toujours cher, c’est souvent des sacrifices pour faire du sport auto, mais chez nous, c’est encore acceptable. De plus, quand on revend une voiture historique, on la vend au moins aussi cher qu’on l’a acheté. Nous organisons des meetings où on peut encore se faire plaisir à des coûts raisonnables, ce qui permet d’avoir un public très varié. Il y a des pilotes qui sont là depuis très longtemps, comme par exemple Claude Tourand, qui était pilote en Formule Renault, un pilote qui courait en Formule Renault à l’époque de Pironi, de Arnoux et qui continue à courir maintenant en Formule Renault Classic. C’est un chauffeur de taxi à la retraite . Imaginez ce qu’il peut gagner à la retraite, et il continue à être présent. Ce qui est bien, c’est qu’à l’autre bout de l’échelle on trouve des gens comme Philippe Gache, un vrai pilote Pro avec une dizaine de participations au Mans, des gens comme Pierre-Alain France qui ont beaucoup plus de moyens, et tout ça fait partie de l’Historic Tour, et sur la piste, on ne voit pas la différence.”
Le nombre de concurrents ne faiblit pas…
“On est sur la dernière épreuve de la saison, donc on a forcément quelques voitures qui ont eu des petits problèmes techniques et qui n’ont pu être remontées à temps pour les dernières épreuves mais on est pratiquement dans les chiffres de l’année dernière, avec pas loin de 300 pilotes. En général, c’est un pilote-une voiture ; c’est assez rare qu’un pilote court avec plusieurs voitures, à part quelques-uns comme Franck Morel par exemple. Je crois que cette année près de 350 pilotes ont marqué des points dans les différentes courses.”
Les plus anciennes, ce sont les Formule Ford?
“Non, ce sont des GT des années 1960, comme les AC Cobra…”
Depuis vendredi, la météo change constamment, on passe d’un été chaud à un automne maussade…
“Oui, mais une des particularités de l’Historic Tour, c’est qu’il pleut, où qu’on soit !”
C’est pour ça que vous ne mettez pas Spa au calendrier ?
“Non, mais peut-être que si nous allions à Spa, il ferait beau au contraire !”
En 2018, il y aura toujours deux titres de Champion de France ?
“Toujours deux titres, Monoplaces/Protos et GT/Tourisme. Chaque plateau a également son propre Trophée. L’an prochain, on mettra probablement plus en avant le premier de chaque Trophée.”
Les plateaux seront les mêmes en 2018 ?
“Il y a des noms qui vont changer mais ce sera quasiment identique, avec les mêmes années d’éligibilité. Il y aura peut-être quelques ajustements, mais à la marge. On se pose par exemple des questions en GT/Tourisme, sur les années d’éligibilité, pour avoir des voitures intéressantes et différentes, sur la possibilité d’accueillir des voitures comme l’Audi Quattro, qui est là ce week-end dans le plateau ASAVE GT Tourisme/Saloon Cars. De toutes façons, toutes les voitures qui roulent cette année en Historic Tour pourront toujours courir en 2018.”
Dans le calendrier 2018, il y a Magny-Cours. L’Historic Tour n’y a pas été cette année …
“Non, car on a organisé le Grand Prix de Formule 1 Historique. C’était difficile de faire le GP et l’Historic Tour. A Magny-Cours, on y va dans trois semaines pour la Magny Racing Cup, que HVM Racing organise également. Claude Degremont roulera d’ailleurs dans ce meeting sur la Martini de Antoine Robert, nouveau Champion de France Monoplaces/Protos, car cette Formule Renault Turbo, c’est l’ancienne voiture de Claude Degremont avec laquelle il a été Champion de France en 1987.”