Kévin Estre est pilote usine Porsche depuis quelques années maintenant. Depuis qu’il est passé officiellement dans le clan de la marque allemande, il a ajouté trois lignes importantes à son palmarès. Il est devenu champion du monde d’endurance GT en juin dernier (avec Michael Christensen). Il a également remporté les 24 Heures de Spa 2019 avec GPX Racing (Michael Christensen et Richard Lietz) et les 24 Heures du Mans 2018 en GTE Pro avec Michael Christensen et Laurens Vanthoor sur la 911 RSR Cochon Rose ! Porsche vous propose de vous plonger (un peu) dans l’intimité de notre Frenchy !
Kevin Estre et sa femme Carolin vivent dans la petite ville autrichienne de Höchst et un heureux événement attend le couple. “Nous attendons un enfant en juillet, nous espérons donc quitter notre appartement pour notre nouvelle maison l’année prochaine”, explique le Français de 31 ans. Ce projet leur tient à cœur et des discussions sont déjà en cours avec les architectes. “Si tout se passe comme prévu, la construction commencera bientôt.” Quand au nouveau né, son destin semble déjà tout tracé ! “Nous allons avoir un garçon, c’est tout tracé, il suivra les traces de mon grand-père, de mon père et de moi-même pour devenir un autre pilote de course”.
En effet, le sport automobile coule dans les veines de la famille Estre. Le grand-père de Kévin a fait de la compétition en karting, son père a commencé en karting avant de passer à la monoplace. Jean Claude Estre dirige toujours la structure Formule Motorsport en France. Il a également travaillé aux côtés de stars montantes de la Formule 1 comme Nico Rosberg, Jean-Eric Vergne et Romain Grosjean. “Après avoir obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires en France, j’ai travaillé dans l’équipe familiale pendant environ cinq ans. Cela s’est avéré être une phase formatrice dans ma vie. J’ai obtenu mon permis de conduire et j’ai travaillé comme trucky et mécanicien de l’équipe. J’ai nettoyé les jantes et fait beaucoup d’autres travaux. Cela m’a permis de comprendre tous les processus. Cela m’aide encore aujourd’hui dans mon travail avec l’équipe.”
La course automobile est un sujet important non seulement pour ses parents, mais aussi pour sa femme Carolin. “J’ai rencontré Caro il y a dix ans. Je roulais alors pour l’équipe Mühlner et elle y travaillait. C’est là que nous sommes tombés amoureux.” Après dix ans en couple, juillet apportera un nouveau niveau de bonheur. Le sujet des enfants est au cœur des discussions et est souvent abordé dans le ménage Estre. “Chaque fois que nous le pouvons, nous nous impliquons dans des affaires sociales. Je suis mécène d’une association caritative en France qui soutient les enfants malades. Nous organisons chaque année des Track Days dont les bénéfices sont reversés à l’association. Le bien-être des enfants est très important pour nous deux”, explique-t-il.
C’est certainement ce côté que l’on connait moins de Kevin. Alors qu’il est doux dans la vie et en dehors des circuits, d’une grande gentillesse sur les circuits, il est tout autre lorsqu’il met son casque pour prendre le volant de sa Porsche 911 RSR ou 911 GT3 R. On voit alors apparaître l’autre facette de sa personnalité. “J’enclenche automatiquement l’interrupteur” avoue Kevin Estre. “Nous n’avions pas beaucoup d’opportunités financières dans ma famille, donc tout au long de ma carrière, j’ai dû travailler dur pour tout. Pour devenir pilote usine, j’ai dû prouver et reprouver à maintes reprises que j’étais meilleur que les autres et cela ne s’arrête pas à la signature d’un contrat. Quand je monte dans la voiture, je donne toujours le meilleur de moi-même. Mon style agressif est devenu un peu ma marque de fabrique. Ce n’est pas intentionnel, c’est juste ma façon d’être”, sourit le Français qui, l’année dernière, a ravi les spectateurs avec sa remarquable manœuvre de dépassement, deux roues dans l’herbe, lors des 24 Heures du Nürburgring. “Quand j’enlève mon casque, je redeviens docile”, plaisante-t-il.
Sa vie tranquille dans son lieu de vie, près du lac de Constance, lui confère un calme et une sérénité intérieurs. Né à Lyon en octobre 1988, il a passé les huit premières années de sa vie dans cette métropole de deux millions d’habitants avant que sa famille ne s’installe à la campagne. “C’est là que se trouve ma place. De nombreux pilotes de course vivent dans les environs. Marco Holzer habite tout près. Nous avons noué de très bonnes relations. Nous sommes aussi des amis proches de René Rast et de sa compagne Diana. Nous nous voyons beaucoup et je rencontre aussi Timo Scheider de temps en temps.”
Kevin Estre a reçu quelques conseils pour “devenir père” de la part de ses deux amis qui ont chacun décroché deux titres de DTM. Le compte à rebours est lancé. Dans moins de deux mois, Estre Junior va naître. D’ici là, les préparatifs battent leur plein pour le nouveau membre de la famille et Kevin se prépare à un retour à la normale au niveau des courses automobiles. “Je me maintiens en forme en courant, je fais souvent du vélo, je fais de la randonnée et je joue au tennis – j’aime la variété des sports. Contrairement à certains de mes coéquipiers, je ne me concentre pas sur une seule discipline. Je n’ai pas de simulateur. Avant la pandémie de coronavirus, je n’avais pas de temps pour ça. Je n’ai pas le bon matériel et je n’ai pas la place. Il aurait fallu qu’il aille dans le salon, ce qui n’est pas particulièrement confortable. Je vais attendre qu’on nous autorise à remonter dans une vraie voiture, mais je n’en peux plus d’attendre !”