A quelques jours de la rencontre SUPER GT/DTM au Japon, l’ITR, promoteur du DTM, a dévoilé sa vision conceptuelle de l’évolution des courses de voitures de tourisme à l’heure de l’électrification à travers les batteries, l’hydrogène ou la pile à combustible.
Avec les autos actuelles du DTM, on est à cent lieues des voitures de série traditionnelles avec des autos dont la carrosserie est en fibre de carbone et des moteurs de 600 chevaux. Le temps passe et l’ITR réfléchit au futur avec une réflexion engagée sur une série électrique qui pourrait voir le jour en soutien du DTM. L’ITR souhaite offrir aux constructeurs une opportunité sans précédent de concevoir et développer leurs propres véhicules électriques ultra performants du futur.
Le projet repousse loin les limites avec un concept qui envisage l’approvisionnement en énergie de deux sources différentes : une batterie ordinaire déjà utilisée dans de nombreux véhicules ou une technologie à pile à combustible qui transforme l’hydrogène en énergie électrique. L’ITR souhaite également des arrêts aux stands révolutionnaires. De grands robots industriels changeraient les quatre roues mais aussi le bloc batterie ou le réservoir d’hydrogène situé en-dessous de la voiture. Au cours d’une course de 40 minutes, chaque voiture devrait s’arrêter au moins une fois pour retrouver de la puissance.
Avec un groupe motopropulseur électrique haute performance, les voitures de course du futur pourraient développer plus de 1000 chevaux durant une brève période et atteindre une vitesse supérieure à 300 km/h.
« Il s’agit d’un concept novateur un courageux », a déclaré Gerhard Berger, président de l’ITR. « Si vous voulez façonner l’avenir du sport automobile, vous devez regarder loin devant vous et proposer des courses avec des systèmes de conduite alternatifs qui inspirent les fans. Il est évident que les constructeurs souhaitant s’impliquer dans le sport automobile se concentrent de plus en plus sur des concepts d’entraînement alternatifs. »
Le DTM a déjà commencé sa révolution cette année en adoptant les moteurs turbocompressés quatre cylindres de 600 chevaux. Un carburant haute performance a aussi fait son arrivée. La prochaine étape pourrait passer par l’hybridation en 2022.
La vision de l’ITR est d’avoir en parallèle une série entièrement électrique en soutien du DTM. Une étude de faisabilité est en cours en partenariat avec des fournisseurs clés. L’ITR a précisé qu’un tel projet technologique ne pourrait voir le jour que grâce à une collaboration avec un fournisseur unique. Cela garantirait à la fois une équité technique et un contrôle efficace des coûts tout en s’assurant que ces coûts soient partagés et que le développement soit réduit à son minimum. Il y aurait tout de même une certaine liberté technique sur le système de motorisation électrique même s’il serait en partie normalisé.
L’objectif est d’avoir des autos qui aient une filiation avec les modèles routiers de la marque. Les voitures embarqueraient les batteries et réservoirs d’hydrogène dans la monocoque en fibre de carbone, très probablement dans la partie inférieure de la voiture pour une meilleure répartition du poids.
Ce projet ambitieux ne pourra voir le jour que si trois facteurs principaux sont réunis : faisabilité technique avec une technologie qui doit être adaptée à la compétition, viabilité financière et intérêt des fans.
« Vous devez regarder loin si vous voulez façonner l’avenir du sport », a expliqué Berger. « Bien que les véhicules hybrides et électriques se soient implantés sur le marché, je pense qu’un concept vraiment nouveau faisait défaut jusqu’à maintenant. Outre des millions d’amateurs de sport automobile dans le monde, nous discutons maintenant avec un grand nombre de sociétés et de fournisseurs du secteur de l’automobile qui souhaiteraient s’impliquer davantage en sport automobile. Avec ce projet, nous voulons montrer que nous sommes ouverts à ce que l’avenir nous réserve et que nous avons quelque chose de nouveau à offrir aux constructeurs du monde entier. »