La première projection du film officiel des 24 Heures du Mans 2019 a eu lieu hier soir au Mega CGR de Saint-Saturnin, à proximité immédiate du Mans.
Laurent Barriquault, le Directeur du Ciméma, a donc accueilli, comme c’est la coutume depuis quelques années, cette première diffusion, la soirée étant présentée par Bruno Vandestick, le speaker de l’ACO, en présence de Pierre Fillon, le Président de l’ACO.
Un beau parterre d’invités avait été convié à cette Première : Pascal Vasselon, le Directeur Technique du Toyota Gazoo Racing, José-Maria Lopez, pilote de la Toyota TS050 HYBRID #7, deuxième et héros malheureux de cette édition 2019 – coïncidence du calendrier, moins d’une semaine après la sortie de « Le Mans 66 », on ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle entre le pilote argentin et Ken Miles, héros malheureux lui aussi, lors de l’édition 1966, même si les circonstances des deux courses ont été différentes -.
Etaient également là Pierre Ragues, pilote de l’ORECA 07 #30 de Duqueine Engineering, 12ème au général et 7ème en LMP2, Vincent Capillaire, pilote de l’ORECA 07 #39 du Graff-SO24, 14ème au général et 9ème en LMP2, ainsi que les deux équipages au complet du Kessel Racing : Michelle Gatting, Rahel Frey et Manuela Gostner (pilotes de la Ferrari 488 GTE #83, 39ème au général et 9ème en GTE-Am), Sergio Pianezzola, Andrea Piccini et Claudio Schiavoni (pilotes de la Ferrari 488 GTE #60, 46ème au général et 13ème en GTE-Am), les féminines ayant devancé leurs homologues masculins.
Après une courte introduction de la soirée, la projection a commencé et, disons-le, nous n’avons pas été déçus. L’atmosphère des 24 Heures du Mans a été bien rendue, depuis l’avant-course, la mise en grille, l’arrivée du drapeau, le départ, les premières heures, la nuit (avec des plongées dans les stands), le petit matin et cette fin de course qui a vu la victoire de la Toyota #8 de Kazuki Nakajima, Fernando Alonso et Sébastien Buemi. Pour ponctuer ce résumé un message vidéo de Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima, bien sûrs contents de leur victoire, mais conscients que les pilotes de la Toyota #7 la méritaient davantage a été diffusé…
Le film est ponctué de nombreuses interventions de team managers (Pascal Vasselon, Bart Hayden, Sébastien Philippe, Philippe Sinault, Yann Belhomme, Doug Fehan, Patrick Dempsey, Batti Pregliasco, Deborah Mayer, Ben Keating, Hugues de Chaunac, d’autres encore), de pilotes (Jean-Eric Vergne, Stéphane Sarrazin, Romain Dumas, Stoffel Vandoorne, Rahel Frey, Nyck de Vries et bien d’autres…) .
Parmi ces interventions et commentaires, citons celle de Doug Fehan, le patron du Corvette Racing – qui sait de quoi il parle – qui a dit en substance :
« Celui qui dit qu’il a une stratégie pour gagner Le Mans est quelqu’un qui n’est jamais venu au Mans, car ta stratégie, au bout de trois tours, tu peux la mettre de côté ! »
Les images de course sont splendides avec des dépassements réussis de Jean-Eric Vergne, Thomas Laurent, Nicolas Lapierre ou Oliver Gavin, pour n’en citer que quelques-uns.
La guerre en GTE-Pro est particulièrement bien reproduite, avec des attaques et des dépassements incessants, les GTE étant parfois par paquets de quatre ou cinq. La lutte en LMP2, notamment celle entre l’Aurus 01/G-Drive et l’Alpine/Signatech Matmut, l’est tout autant. Notons que curieusement, dans ce récit de la course des LMP2 , les noms de ORECA, de Ligier ou de Dallara ne sont jamais cités, au contraire de ceux des teams…
Les sorties de route sont impressionnantes à l’écran, comme celles de Marcel Fässler, Igor Orudzhev, Nyck de Vries, Thomas Laurent, Marco Sorensen, Alex Lynn, Pastor Maldonado et quelques autres.
Les hommes ne sont pas oubliés, comme en témoignent les larmes de Oliver Gavin – qui a en a pourtant vu d’autres au Mans – après la sortie de piste de Marcel Fässler ou encore l’inquiétude de Hugues de Chaunac après une sortie de Gustavo Menezes.
A la suite de la projection, les spectateurs ont pu poser quelques questions aux acteurs de cette édition 2019. Un des spectateurs a demandé si une « femme normale » pourrait prendre le volant d’une Toyota TS050 HYBRID. Pascal Vasselon lui a répondu que, si après une lecture approfondie pendant une quinzaine de jours du manuel de pilotage et quatre séances réussies sur simulateur, cela pourrait être envisagé. Bruno Vandestick a saisi la balle au bond et a demandé à Manuela Gostner si ça pouvait l’intéresser. La réponse de la pilote a fusé : « Quand est-ce qu’on commence ? !! »
Interrogé sur l’éventualité d’une réduction des performances des LMP2 à la suite de l’arrivée prochaine des Hypercars, Pierre Ragues ne s’est pas montré très inquiet, expliquant que les constructeurs, aidés par les technologies, avaient toujours trouvé la parade et que le niveau des performances avait constamment progressé en dépit des changements de réglementation.
Pascal Vasselon a exprimé sa satisfaction après ce deuxième succès consécutif de Toyota et une saison ponctuée par le titre de Champion du Monde. Il s’est également félicité du retour de Peugeot au Mans. Il est également revenu auparavant sur la crevaison fatale de la TS050 #7 :
“Le capteur de pression du pneu avant était connecté sur le pneu arrière et vice-versa. C’est une erreur de notre part et nous l’assumons totalement. Nous assumons également les décisions qui ont suivi, même si elles ne sont pas avérées être les bonnes. Je tiens à souligner le professionnalisme de l’équipe technique de la TS050 HYBRID #7, tout comme le professionnalisme également de José-Maria Lopez. Nous ne pouvions pas changer les quatre pneus car c’était un train qui avait déjà fait quatre relais, et c’était plus prudent de ne changer que le pneu que nous pensions être en cause. Après le nouveau départ de la Toyota, nous nous sommes rendus compte du problème de capteur et nous avons demandé à José-Maria de revenir au stand au ralenti, car à haute vitesse le pneu aurait pu exploser, ayant à peine 1 bar de pression. C’était dur pour lui, mais je pense que si une situation identique se reproduisait, nous prendrions la même décision.“
Pour conclure la soirée, Pascal Vasselon a remis à Pierre Fillon, à l’intention du Musée des 24 Heures, trois mannequins revêtus des combinaisons authentiques des vainqueurs de cette édition 2019, la 87ème de l’épreuve mancelle.