Au Mans, un événement chasse l’autre…Les 24 Heures viennent à peine de se terminer que nous projetons déjà sur Le Mans Classic, meeting biannuel qui se dispute également sur le grand circuit et qui fêtera sa neuvième édition.
Les listes des engagés sont désormais complètes et plusieurs suppléants -parfois de grande qualité-attendent un forfait éventuel pour intégrer les plateaux.
Commençons par les six plateaux traditionnels du Mans Classic.
Plateau 1 (1923-1939)
Nous en étions restés à 71 engagés le 8 mars, les anciennes sont désormais 73 (le #13, superstition oblige sans doute, n’est pas attribué), le plateau étant donc complet. Bugatti est majoritaire, avec 9 voitures (de 6 modèles différents), suivie de près par Talbot et Aston Martin (8 modèles).
La favorite reste la Talbot Lago T26 ex Monoplace décalée de 1939 pilotée par Christian Traber et Spencer Trenery, qui compte déjà plusieurs victoires au Mans Classic.
Toutes les marques victorieuses avant guerre seront présentes, à commencer par Chenard Walcker, qui a ouvert le palmarès des 24 Heures en 1923, mais aussi Bentley (5 victoires dont 4 successives), Lorraine-Dietrich (2 victoires successives), Alfa Romeo (4 victoires successives), Lagonda, Bugatti (2 victoires) et Lagonda, mais pas toutes avec les modèles victorieux.
Le plateau 1 ne possède pas de voiture de réserve.
Plateau 2 (1949-1956)
Le plateau contient toujours 75 inscrits auxquels s’ajoutent désormais une réserve -une Lotus X1 1500 de 1957 que piloteraient Sandy Watson et Andrew Kirkaldy.
Les Jaguar sont traditionnellement à la pointe de ce plateau, et on peut mettre en exergue les 4 Type D engagées, appuyées par plusieurs Type C.
Notons la présence d’une Cunningham C4R de 1953, première année où Briggs Cunningham engagea ses voitures au Mans.
Plateau 3 (1957-1961)
Le plateau compte 75 voitures, soit une unité de plus et six réservistes sont prêts à pallier toute défaillance -1 Jaguar E, 1 AC Aceca, 1 Austin Healey, 1 Lister Maserati et 1 Lotus Elite-.
Les Lister, Maserati, Tojeiro et Cooper Monaco seront les principales prétendantes à la victoire, avec un avantage pour les Lister, et les amateurs de belles GT seront ravis par la présence de quelques Ferrari 250 GT.
Plateau 4 (1962-1965)
Le plateau est complet, avec 75 unités, auxquelles s’ajoutent six réservistes -2 Jaguar E, 2 Shelby Cobra, deux MG B, 1 Porsche 904 GTS et 1 Jaguar E.
Le plateau 4 est habituellement le terrain de chasse des Ford GT40 et ce devrait être encore le cas cette année, avec quelques pointures comme Stuart Hall, Shaun Lynn, David Hart.
Plateau 5 (1966-1971)
Nous en sommes toujours à un plateau plein, mais on a monté en gamme. Ce ne sont plus trois Porsche 917 qui seront au départ, mais quatre. La dernière 917 admise ne sera pas la moins regardée, puisqu’elle sera pilotée par un certain Romain Dumas, tout auréolé de son incroyable record à Pikes Peak avec la Volkswagen ID.R. Les cinq réservistes sont 2 Chevrolet Corvette C3, une Chevron B19 FVC, celle de Andrew Kirkaldy, le directeur général de McLaren GT, une Chevron B16 et la Lola T70 Mk III de Julien Piguet -vanqueur avec une Spice de course des Group C en 2016- et de Frank Metzger.
Les Lola T70 qui trustent fréquemment les victoires dans ce plateau auront cette fois à qui parler, avec les Porsche 917 donc, mais également avec la Ferrari 512M de Carlos Monteverde et la Ferrari 512S de Pierre Mellinger. Jacques Nicolet sera au volant de sa Duckhams Cosworth et la Chevron B19 FVC de Chris McAllister, un des grands animateurs des éditions précédentes du Mans Classic, aura un rôle à jouer dans ce concert dont la plus belle musique sera sans doute celle de la Matra 660 de Dominique Guenat. On reverra également avec plaisir la Howmet TX, dont la mise en marche de la turbine est un vrai spectacle, cette voiture ayant couru au Mans il y a tout juste un demi-siècle, en 1968.
Plateau 6 (1972-1981)
Le plateau est lui aussi complet, avec six suppléants en cas de besoin -une Alfa Romeo 33 TT12, une Porsche Carrera RS,une Ferrari 512BB, une Chevron B26, une BMW 3.0 CSL et une Porsche 935 que piloterait Romain Dumas, décidément insatiable.
Quarante ans après sa course de 1978, l’Alpine Renault A443 sera au départ, comme en 2016, pilotée cette année par un ancien de la maison Alpine, Alain Serpaggi, par Julien Piguet, vainqueur du Groupe C au Mans en 2016, et par Loïc Depailler, le fils du regretté Patrick Depailler qui pilotait cette même A443 en 1978 avec Jean-Pierre Jabouille et qui avait été longtemps en tête de la course.
Voiture de légende, mais aussi pilotes de légende. Henri Pescarolo va retrouver, comme il y a deux ans, le volant d’une Inaltera dont il partagera le volant avec Frédéric Chambon et Michel Trollé, un des meilleurs pilotes des années 1980. René Arnoux, qu’on ne présente pas, pilotera une BMW M1.
D’autres noms bien connus seront au départ : Paul Belmondo (Porsche 935), Christian Pescatori (Ferrari 512 BB), Sam Hancock (Ferrari 512 BB), Alain Gadal (Porsche 911), Raymond Narac (Porsche 911 RSR), d’autres encore…
Roald Goethe et Stuart Hall (GR7 1973) et Chris McAllister (M6 1973) feront revivre la saga des Mirage, McAllister étant la plupart du temps le plus rapide en piste de tous les plateaux du Mans Classic. Il devra toutefois s’employer face aux six Porsche 935.
Un duel familial mettra aux prises la famille Lafargue, avec le patron d’IDEC Sport, Patrice Lafargue, et son fils Paul, qui sort tout juste des 24 Heures 2018 où il pilotait l’ORECA 07/IDEC Sport. Ils piloteront chacun une Lola T298 BMW, proto qu’ils connaissent bien pour les avoir souvent fait courir.
Les listes des engagés des six plateaux sont ici
Si nous comptons bien, nous en sommes donc déjà à 448 engagés, mais le spectacle ne va pas s’arrêter là puisqu’il y aura de nombreuses autres courses : Group C Racing, Porsche Classic, Jaguar Classic et Global Endurance Legends.
Group C Racing
53 protos sont désormais engagés sur la dernière liste, en date d’une dizaine de jours. Une Nissan supplémentaire, une Ecosse C285, une Gebhardt et une ALD sont venues étoffer le plateau, et quel plateau : 5 Jaguar (2 XJR-9 , 1 XJR-8 et 2 XJR-11), 2 Peugeot 905 Evo 1 Bis, 14 Porsche (5 962, 8 962C et 1 956C), 10 Spice (7 C1, 1 GTP et 2 C2), 4 Nissan (2 R90 CK, 1 NPTi 80 et 1 NPT 90, 3 Tiga C2, 1 March 85G, 1 Lola T92, 1 Rondeau M382, 1 Gebhardt C291, 1 Sauber Mercedes-Benz C11, 1 Toyota 85C, 1 EMKA Aston martin, 1 Courage C26S, 1 Ecosse C2, 1 Alba C2, 1 GKW C2, 1 Alba C2 et 1 Sthemo C2.
L’attraction de la course du Group C sera le retour des Jaguar, absentes lors de l’édition 2016 du Mans Classic. Jenson Button, qui devait retrouver le grand circuit du Mans après son expérience de la BR1/SMP Racing et qui devait être au volant d’une Jaguar XJR-9, modèle qui a triomphé au Mans en 1988 avec le trio Andy Wallace/Johnny Dumfries/Jan Lammers, a malheureusement annoncé qu’il ne serait pas au Mans Classic, même s’il figure encre sur la liste des engagés, mais le spectacle sera quand même au rendez-vous.
La liste des engagés est là
Porsche Classic
Avec 75 engagés et 6 réservistes, le peloton de Porsche Classic affiche complet !
Les plus récentes sont les six 911 3.0 RS de 1974, dont celles de Raymond Narac, Alain Gadal et des spécialistes de l’historique comme Marc de Siebenthal ou Jean-Marc Bussolini. La plus ancienne sera la Porsche 356 de Gabriel Balthazard -vice-champion FFSA GT 2005-, une voiture de 1952.
Les GT seront largement majoritaires, mais quelques protos seront également de la fête, avec comme favori logique Claudio Roddaro, autre spécialiste des courses historiques, qui pilotera une Porsche 908 LH de 1968, et on verra aussi en piste des 906, des 907 et des 910.
Deux vainqueurs -et même un double vainqueur des 24 Heures du Mans- sera au départ, Gérard Larrousse étant au volant d’une Porsche 911 ST de 1970, alors que Klaus Ludwig pilotera un modèle identique, mais de 1971.
Plusieurs spécialistes du VHC, outre les noms déjà cités, seront sur la grille : Andrew Smith, Sandy Watson, Michel Lecourt, Damien Kohler, Christophe Van Riet et d’autres.
La pilote belge Caroline Grifnee sera bien isolée face à ses 74 adversaires masculins.
La liste des engagés est ici
Jaguar Classic
Un peu moins étoffé que celui de Porsche Classic, le plateau est néanmoins riche de 64 unités. Les Type E se taillent la part du lion, avec 40 exemplaires, contre 7 MkI, 6 Type D, 4 XK 150S , 2 XK 120, 2 XK 140, 2 Mk II et une seule Type C.
Cette Type C, pilotée par John et Charlie Brown, date de 1951 et sera la plus ancienne du peloton, alors que les plus récentes seront deux Type E de 1965, les favorites étant les Type D.
La plupart des ténors des courses historiques outre-Manche seront de la fête, tels Gary Pearson, Martin Stretton, Carlos Monteverde, Paul Chase-Gardener, Sandy Watson, Martin O’Connell ou Michael Lyons, la plupart d’entre eux étant ds stakhanovistes du bitume puisque on les retrouvera dans cette édition du Mans Classic 2018 au départ de nombreuses courses.
La liste des engagés est ici
Global Endurance Legends
La nouveauté 2018 sera de plateau que nous avons déjà présenté là et qui ne sera certainement pas le moins observé, même si les deux sessions de 35 minutes ne seront pas des courses, mais une exhibition. Ce sera l’occasion de revoir sur le circuit manceau des voitures qui ont contribué à la légende des 24 Heures, comme les Audi R8, la Bentley Speed 8, la Pescarolo LMP, la McLaren F1 GTR la Peugeot 908 Hdi, une HPD ARX-03 ou la Toyota GT-One, et bien d’autres . Ce sera aussi l’occasion de voir en piste pour la première fois au Mans une Maserati MC12, une auto jamais vue aux 24 Heures.
Au total donc, en tenant compte des « variations saisonnières », on devrait donc voir en action 693 voitures pendant les trois jours du meeting !!. Ce chiffre ne tient évidemment pas compte des centaines de voitures qui sillonneront le circuit durant le parades des différents Clubs de marques. Si on ajoute à ces chiffres les voitures qui seront exposées par les constructeurs, les clubs ou les collectionneurs, celles qui seront vendues aux enchères par Artcurial, cela devient exponentiel et il faudra prévoir de grosses cartes mémoire….