Avec ses 11 freinages à haute vitesse sur un circuit du Mans long de plus de 13 km, il vaut mieux être sûr de son système. Cela représente 4200 freinages sur la course. Le temps consacré au freinage pour les LMP1 représente 15% du temps total au tour, soit environ 3 h 15 sur 24 heures. Le système de freinage d’un prototype est autant mis à contribution que 12 GP de Formule 1. Pour les GTE, on parle de 17% sur un tour.
Les pilotes des LMP1 encaissent une décélération moyenne de 2,3 G par tour pour 1,6 G aux pilotes GTE. La charge sur la pédale de frein atteint 800 kg par tour. Si on revient sur la victoire de Toyota en 2018, les trois pilotes ont exercé une charge totale de 310 tonnes sur les 388 tours de course.
Selon les techniciens de Brembo, sur les 11 freinages du circuit du Mans, six sont considérés comme très difficiles pour les freins. Sans surprise, le freinage le plus difficile est celui de la première chicane dans la ligne droite des Hunaudières. Les LMP1 freinent durant 3,21 secondes sur 195 mètres où elles passent de 335 km/h à 110 km/h. Les pilotes encaissent 3,21 G et mettent une force de 105 kg sur la pédale de frein. Si les LMP1 disposent de freins en carbone, ce n’est pas le cas des GTE.
La seconde chicane située dans les Hunaudières demande elle aussi beaucoup aux freins. Les LMP1 passent de 325 km/h à 125 km/h en 2.6s et sur seulement 174 mètres.
Le freinage du virage Ford, juste avant la ligne de départ/arrivée, est aussi très exigeant pour les freins. Pour les LMP1, c’est ce freinage qui demande la plus longue utilisation avec 5,5 secondes. Il faut 269 mètres pour passer de 285 km/h à 100 km/h. La charge sur la pédale est de 88 kg et la décélération de 2,07 G. Il faut 183 mètres aux GTE pour passer de 257 km/h à 97 km/h.