Ginetta a annoncé il y quelques jours son absence des 6 Heures de Silverstone, 3e manche FIA WEC de la Super Saison, suite au passage du moteur Mecachrome à celui d’AER. Léo Roussel, l’un des pilotes de la Ginetta G60-LT-P1 de l’équipe CEFC TRSM Racing, managée par Manor, est donc “à pied” pour cette manche. Il est revenu avec nous sur les derniers événements qui ont affecté l’équipe !
Quel est votre ressenti personnel après votre première participation aux 24 Heures du Mans en catégorie LMP1?
« Le bilan personnel est plutôt bon car c’était la découverte de la catégorie reine avec les cadors de la discipline. Sur le plan sportif, ce fut un peu moins bien. Cependant, j’ai de nouveau disputé les 24 Heures du Mans, eu la chance de rouler dans une LMP1, et je suis satisfait de mes performances dans la voiture. Comparé à mes coéquipiers qui ont des noms assez connus, avoir été en mesure de me frotter à eux et de les concurrencer est vraiment positif pour moi. »
Justement, parlez-nous du bilan sportif…
« Comme toute équipe, nous avons déjà réussi à terminer la course avec une des deux voitures, et il se trouve que c’est la mienne (#5). Nous n’arrivions pas avec le meilleur package et, pourtant, c’est une voiture très performante développée par Paolo Catone, un homme extraordinaire qui sait faire fonctionner les voitures (il est le “papa” des Peugeot 908, ndlr) et qui suit toujours le projet. Le moteur, certes, manquait de puissance, c’est certain, mais ce n’est pas ce qui aurait changé la donne. Le retard que l’on a pris est dû au forfait au 6 Heures de Spa-Francorchamps et aux difficultés financières que nous avons rencontré. Quand on a pris du retard, c’est ensuite impossible de le combler. »
On a tout entendu : voiture bien née, problème de moteur, manque de puissance, passage du Mecachrome au AER… Que pensez-vous de tout ça ?
“C’est une histoire de gros sous et de politique. Maintenant, vous dire pourquoi ils ont changé de fournisseur moteur, je ne le sais pas. Les gens avec qui j’ai travaillé chez Mecachrome étaient réactifs et ont apporté des solutions rapides à tout le monde. Je pense que le mélange entre une équipe venant de la F1 qui exploite la voiture, une autre qui est constructeur plus un motoriste fait que il y avait trop de décideurs à l’intérieur et que justement les bonnes décisions n’ont pas été prises au bon moment.”
Y-aura-t-il une suite pour vous au sein de cette équipe ?
“Il n’y aura pas de Silverstone pour moi ainsi que pour l’équipe comme cela a été annoncé. Pour le reste, je n’en sais rien, je ne sais même pas s’ils iront au bout de leur programme, au bout de la saison. Je vais déjà voir s’ils me contactent pour des tests de développement avec le moteur AER. J’ai une vraie volonté de continuer avec eux car ils ont les bons outils même s’ils n’ont pas toujours su les utiliser comme il fallait. Je suis pour le moment dans l’attente, surtout avec mon statut de pilote Gold. On me demande forcément d’apporter du budget, chose que je n’ai pas aujourd’hui. Le problème est le même depuis le début de l’année car je fais partie de ces pilotes qui ont gagné un titre (ELMS 2017) et qui se font immédiatement changer de catégorie. La fin de saison sera très dure. Je cherche plutôt des partenaires financiers pour l’année prochaine pour pouvoir rouler dans une bonne équipe.”
Allez-vous rouler avant la fin de l’année ?
“Comme je l’ai précisé, je suis déjà en recherche pour la saison prochaine. Cependant, s’il y a des opportunités qui se présentent, je suis ouvert à toutes propositions, même en GT. Je veux juste être dans le baquet d’une bonne voiture, avec des coéquipiers performants pour viser la victoire.”
Avez-vous été en contact pour faire du LMP1 ou du LMP2 ?
“J’ai été en contact avec plusieurs équipes en LMP2, mais également une en LMP1 pour Silverstone. Malheureusement, avec mon budget actuel, ce n’était pas possible, pas suffisant… C’est tombé à l’eau pour cette course, mais pour le moyen et long terme, ils m’ont demandé ce que je pouvais amener comme partenaires pour peut être rouler avec eux l’année prochaine. Ça serait sympa de rebondir avec cette écurie de LMP1 qui a les armes et l’envie. La structure est bien définie : une équipe qui exploite les autos, le constructeur qui est là vraiment pour les développer et un motoriste.”
Que visez-vous pour 2019 ? Quelques courses pour terminer la Super Saison en WEC ou une saison entière en ELMS ?
“Les deux ! L’ELMS est un championnat que j’apprécie vraiment. J’adore le format de ces meetings, entre les essais libres, la qualification et la course de quatre heures. Le WEC est bien aussi, mais l’ELMS est vraiment le bon format pour pouvoir s’exprimer. En 2017, le niveau y était déjà élevé mais cette année, il l’est encore plus ! C’est une série qui marche et j’aimerais bien rebondir en ELMS et en WEC. J’étudierai toutes les propositions et je verrai laquelle est la meilleure pour moi !”