Léo Roussel a eu un sérieux accident lors des 4 Heures de Monza mi-mai au volant de la Ligier JS P217 #34 d’Inter Europol Compétition. Il est en effet sorti de la piste lors de la 2e séance d’essais libres et a été ensuite hospitalisé. Présent aux 24 Heures du Mans, nous avons pu faire un point avec lui !
Quels sont vos souvenirs de votre accident ?
« Je ne sais pas trop encore exactement. J’ai perdu les freins arrière. La pédale est partie au fond, les freins avant se sont bloqués, plus de frein arrière et j’ai tiré tout droit dans le mur. Tourner était impossible et rétrograder n’a servi à rien. Freiner sur 70 mètres en faisant tomber deux rapports, c’était mission impossible. Lorsque je me suis rendu compte que je n’avais plus de frein, j’étais déjà dans la pile de pneus. Avec l’impact, j’avais du mal à respirer correctement et j’avais une douleur en bas du dos. Avec l’adrénaline, je suis sorti tout seul de la voiture, ce que je n’aurais pas dû faire.»
Ensuite, vous avez été évacué…
« Tout à fait, au Centre Médical du circuit où on ne m‘a rien détecté lors du test de sensibilité. Pourtant, j’avais toujours mal, je pensais que c’étaient les lombaires qui avaient pris un choc. Ils m’ont néanmoins emmené à l’hôpital de Monza. Ils ont tout vérifié, sans rien trouver, si ce n’est un petit tassement de vertèbre. Ils ont refait un scanner et ont vu un truc bizarre. Après un IRM, le verdict est tombé : vertèbre cassée. J’ai été opéré là bas le lundi sur les conseils de la FIA, tout s’est super bien passé. Le mardi, ils m’ont mis un corset, j’ai marché et, dès le jeudi, j’étais dehors ! Je suis alors rentré à la maison. Ce ne fut pas vraiment simple, il a fallu que j’adapte mon environnement du quotidien à mon état, j’ai, entre autres, changé de chambre. Sur place , mes amis m’ont préparé une surprise, ça m’a reboosté ! A Paris, j’ai eu un rendez-vous avec un professeur français, spécialisé dans ce domaine. Il m’a rassuré, m’a dit que j’avais été très bien opéré, que je n’aurais pas de séquelle et que dans six mois ou un an, on pourrait m’enlever les vis et les plaques si tout allait bien. Il m’a dit que mi août, je pourrais remonter dans la voiture, ce fut un gros soulagement ! »
Où en êtes-vous mi-juin ?
« Je porte un corset et je vais l’avoir encore pendant un peu moins de deux semaines. Je suis en phase d’attente car je ne peux pas faire de sport. Je vais attaquer la rééducation sans poids pour me réhabituer à faire des mouvements. Après trois ou quatre jours de repos, je vais ensuite aller dans un centre de rééducation pour rugbymen à Biarritz, plus tourné vers les pathologies du dos. Je vais rester là bas pour me remuscler le dos et faire un grand check-up. »
Quand allez-vous être de retour au volant d’une voiture ?
« Pour Silverstone si tout va bien (30 et 31 août). Peut être que je ne ferai que les essais, me refamiliariser avec l’auto, mais si tout va bien, peut être la course. C’est mon objectif ! Cependant, j’y vais étape par étape, sans prendre de risque inutile ! »
Pourquoi avez-vous fait le déplacement aux 24 Heures du Mans ?
« Je suis venu supporter mon équipe, voir toutes les personnes qui m’ont soutenu pendant ce moment difficile. C’était important pour moi de venir. Je vais essayer d’apporter mon expérience du Mans à Inter Europol Competition qui découvre les 24 Heures du Mans.
Je vais aussi coacher Nicolas Melin qui dispute Road To Le Mans chez Racing Experience (Norma M30 #11). Pour la petite histoire, il a débuté en kart il y a six ans avec Erwin Creed et Romano Ricci qui sont maintenant en LMP2 chez Larbre Compétition. »