Corvette Racing a tout dominé l’an dernier en IMSA. Elle a remporté six des onze manches auxquelles elle a pris part et a permis de remporter les titres Equipes et Pilotes. Mais, il manque à la marque de Détroit une course après laquelle elle court depuis sa dernière victoire en 2016, les 24 Heures de Daytona. Les pilotes de la Corvette C8.R #3, Antonio Garcia, Jordan Taylor et Nicky Catsburg, sont revenus sur le « Roar before the 24 », la course qualificative, les progrès de la voiture et vous livrent les clés de la course qui se déroulera samedi et dimanche prochains.
La saison 2021 a bien démarré pour l’écurie américaine avec un doublé lors de la course qualificative dimanche dernier. « Nous sommes sur une bonne lancée après l’année dernière » souligne Jordan Taylor. « Revenir à Daytona après une année avec cette voiture, beaucoup de développement et après avoir remporté la course Sprint ici en juillet (Daytona 240) nous donne de la confiance. Cette année, avec de nouvelles voitures et de nouvelles catégories (comme les LMP3, ndlr), cela va certainement changer un peu la donne, il faudra être prudent pendant la nuit avec ces nouveaux pilotes dans de nouvelles autos. En fin de compte, c’est le style de course où il faut survivre jusqu’au bout. Cela peut être un peu plus important d’arriver en fin de la course avec une voiture très solide et très rapide. Vous savez que vous pouvez avoir un Full Course Yellow en toute fin et que cela peut se jouer sur cela. Nous avons beaucoup appris ce week-end dernier et cela peut nous aider. »
Nick Catsburg, qui a terminé 2e de cette course qualificative en compagnie de Jordan Taylor à 12 secondes de la voiture sœur, a trouvé cette « nouvelle » épreuve intéressante. « C’était un peu différent cette fois-ci. Normalement, nous ne faisons pas de course avant les 24 Heures de Daytona. Je dois dire que j’étais un peu sceptique au début, mais j’ai vraiment aimé. Cela m’a donné l’occasion de faire un relais et de changer de pilote, et cela me semble être une très bonne préparation pour l’événement. Revenir avec un doublé est bon pour nous, c’est une très bonne préparation pour la Rolex. »
Cependant, comme beaucoup de pilotes DPi l’ont avoué, certains équipages ont caché leur jeu lors de cette course qui déterminait l’ordre de la grille de départ. « Nous ne savons toujours pas où en sont nos concurrents (au niveau du rythme), mais nous devons nous concentrer sur notre programme, sur ce que nous faisons et essayer d’en apprendre le plus possible sur la C8.R. En faisant tout cela, nous devrions être prêts pour samedi » affirme Antonio Garcia.
Ce dernier aimerait à nouveau accrocher la classique floridienne à son palmarès. « Chaque fois que vous revenez ici, vous voulez gagner. La dernière fois que nous avons remporté cette course avec la #3, c’était en 2015 (photo), et la #4 a gagné en 2016. Nous voulons être de retour tout en haut du podium et avoir une montre, c’est sûr. Je pense que la C8.R est la voiture qu’il nous faut. J’espère simplement que l’année de course écoulée nous a aidés à la développer afin de pouvoir gagner des longues courses comme celle-ci. On ne sait jamais ce qui va se passer et comment la voiture va se comporter. Je pense que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour être aussi bien préparés que possible. Espérons que nous serons là à la fin et que nous pourrons à nouveau nous battre pour la victoire ! »
L’une des clés de la course sera très certainement la gestion du trafic et des LMP3 qui sont très proches au niveau performance des GTLM. « J’ai été assez surpris lors du ROAR » avoue Nick Catsburg. « Je m’attendais à ce que le trafic soit très difficile, mais il s’est avéré que ce n’est pas le cas. Cependant, j’ai l’impression que ce sera plus compliqué en course que les autres années. Les voitures LMP3 semblent atteindre exactement la même vitesse dans tous les secteurs, tout comme nous. Après chaque ‘restart’, cela signifie que nous serons derrière elles. Ce sera donc intense. Comme l’a mentionné Jordan, je pense que nous devons être plus prudents que les années précédentes et essayer d’aller jusqu’au bout parce qu’il y aura beaucoup d’action ».
« Je pense vraiment que les restarts et la nuit seront importants » ajoute le pilote hollandais. « Certains des pilotes LMP3 sont peut-être nouveaux dans les courses de nuit. Pour certains d’entre eux, sortir avec des pneus froids est difficile, comme cela peut l’être pour nous. Nous devons vraiment faire attention et essayer de tenir jusqu’aux dernières heures avant de commencer à pousser”.
Pour s’assurer d’une potentielle victoire aux 24 Heures de Daytona, le constructeur ne s’est surtout pas reposé sur ses lauriers de 2020. La C8.R étant une voiture qui compte à peine un an de compétition, le développement s’est poursuivi chez Corvette. « Tout change. Il y a un développement constant chaque jour. Chaque fois qu’on arrive sur la piste, il y a quelque chose à apprendre » déclare Antonio Garcia, pilote à la saison. « Il y a les données des pilotes et celles de la C8.R à analyser. Ainsi, la voiture s’améliore chaque jour. Maintenant, avec plus d’outils, comme le simulateur, la voiture est loin d’être entièrement développée. Les gars de Corvette Racing travaillent encore d’arrache-pied sur ce point, pas seulement sur les performances mais aussi sur la fiabilité. Les choses vont dans la bonne direction. Nous verrons où nous en serons dimanche et si nous sommes capables de continuer de gagner à nouveau ».
Nicky Catsburg monte moins souvent dans la Corvette C8.R que ses deux coéquipiers car il est le 3e pilote de l’équipage uniquement sur les courses Michelin Endurance Cup. Lui aussi voit les progrès de l’auto : « Mes pauses entre les courses sont un peu plus importantes que celles des autres. Donc, chaque fois que je monte dans le C8.R, j’ai l’impression qu’un grand pas a été fait. Si je compare avec Daytona de l’année dernière, je peux sentir que l’équilibre général de la voiture et la conduite sont meilleures. Je me sens plus à l’aise dans l’équipe et plus prêt pour cette course avec la voiture maintenant ».
Pour finir, les pilotes ont insisté sur la préparation de l’équipe Corvette Racing, mais aussi sur l’apport des deux pilotes venant d’autres équipes adversaires en GTLM par le passé. « En venant d’autres constructeurs, on apprend à connaître les points forts des autres voitures » affirme Antonio Garcia. « Une fois que Nick (Tandy) et Alexander (Sims) ont conduit l’auto, ils ont pu découvrir ses points forts, mais ils peuvent aussi avoir de nouvelles idées sur la façon d’améliorer cette C8.R. Il ne s’agit pas seulement des réglages actuels, mais aussi de la façon dont vous travaillez avec la voiture, dont vous faites fonctionner les pneus. Toute cette expérience supplémentaire aide beaucoup. Corvette Racing a été très cohérent, le fait de faire venir de nouveaux gars qui ont une tonne d’expérience en provenance d’autres équipes aide beaucoup à avoir une vision plus large et plus d’idées sur la façon d’améliorer les choses ».