Les 24 Heures du Mans vues par… Jérémy Barbet

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Revenons au sujet principal de cette « rédaction » à savoir ce que l’on pense de la
course d’endurance n°1 au Monde, les 24H du Mans.

Agé de 27 ans et habitant dans la Sarthe, la passion pour cette course est venue tout
naturellement en voyant la frénésie qui entourait la ville du Mans tous les ans à la
mi-juin. Je me rappelle de voir le centre ville d’Arnage remplie d’Anglais,
d’Allemands avec leurs belles voitures de sport.

Mes parents ne sont pas des fans de voitures, ce qui fait que les premiers souvenirs
des 24H du Mans que j’ai, ce sont les passages de mon père et moi à ses cotés avec
un billet contremarque, je devais avoir une dizaine d’année. Il avait peur de ne pas
pouvoir accéder au circuit avec ce fameux billet. Je pense pas avoir raté beaucoup
d’édition de la course depuis mes 10 ans.

Les 24H du Mans, j’ai appris à les vivre depuis que j’ai eu mon permis de conduire,
je pouvais au moins aller au circuit quand je voulais sans être dépendant de mes
parents. Et c’est à ce moment-là que la magie opéré, vers 2 Heures du matin quand
la fraicheur s’installait sur le circuit et que les organismes commençaient à fatiguer mais
que les voitures et pilotes, eux, continuaient leurs rondes sur le bitume. Le rouge des
disques de freins au moment du freinage pour aborder la chicane du raccordement.
Les flammes sortant des pots d’échappements… Il y a le bruit aussi, celui du V12 de
la Lola Aston Martin, celui des Corvette identifiables parmi tous. Ces bruits de
moteurs qui malheureusement, sont voués à disparaitre un jour ou l’autre.
Aujourd’hui, c’est grâce au 24H du Mans que je suis un passionné des courses
d’endurance, que ce soit IMSA, 24H du Nürburg, etc…

Quelques anecdotes, je dirais pour commencer la première fois que j’y
suis allé avec ma compagne. Pas spécialement passionné d’automobile, elle était
réticente à l’idée de passer un week-end sur un circuit poussiéreux entouré
majoritairement d’hommes. C’était en 2009, une époque ou en LMP1 on parlait
d’équivalence entre le diesel et l’essence par la voix d’un Homme talentueux et
pugnace, Henri Pescarolo. 2009 marquait la victoire de Peugeot, ma compagne venait
de s’acheter une voiture Peugeot. Elle s’est identifiée à cette victoire ! Depuis, elle
n’a presque pas loupé une édition et comme moi, a hâte d’y retourner chaque année. Elle est devenue une passionnée des courses d’endurance. Tous les ans, on est heureux d’aller au 24H, d’oublier les tracas du quotidien le temps d’une semaine (même si dans notre cas, habitant à 20 km du circuit c’est pas très dépaysant) et de vivre notre passion.

Il y a qu’au Mans où on peut voir la course gagnée de Toyota s’écrouler à 3 minutes
de la fin des 24H. Voir un mélange de prototypes et de GT se battre sur la même
piste. Voir Nissan tenter un concept de LMP1 à moteur avant un peu fantaisiste. Le
Mans c’est aussi la décoration des voitures, la BMW M3 de Jeff Koons (ma préférée),
la Morgan/OAK Racing Art car avec les panneaux de signalisation, ou encore voir l’an
dernier Porsche mettre 2 livrées historiques sur les 911 RSR avec réussite. Cela
perpétue une tradition Art Car.

Cette variété fait que j’aime cette course (et son championnat). Mais il y a un mais. Depuis 2 ou 3 ans, je trouve que le spectateur est toujours plus repoussé de la piste. Une multitude de structures se montent le long du circuit. (Entre le Raccordement et le Karting, au niveau du circuit Maison Blanche). L’inquiétude envers le prochain règlement me fait penser à une véritable mascarade sans annonce de nouveaux constructeurs dans la catégorie reine. Dorénavant, je m’intéresse bien plus à la bataille que peux nous offrir le GTE même si je trouve que les constructeurs devraient être sur un pied d’égalité concernant le nombre de voiture engagées. Car 4 Ford, 4 Porsche mais seulement 2 Aston Martin, 2 BMW, 2 Corvette et 3 Ferrari je trouve cela disproportionné. 

Cette année je n’ai pas le même engouement que d’habitude à me rendre aux 24H même si mon billet attend sagement la Journée Test pour être bipé une première fois. Le
manque de concurrence contre Toyota me fait pas rêver même si je salue Rebellion,
SMP Racing, DragonSpeed et ByKolles d’être présents. Une deuxième
place finale serait une récompense méritée pour ces équipes.

Pour finir, je me dis juste qu’il faut profiter encore du bruit des moteurs pendant qu’ils
sont présents, car l’avenir à base d’électrique, d’hydrogène ou je ne sais
quoi d’autre ne me fait absolument pas rêver (cet avis ne concerne que moi).