En remettant son titre LMP3 en European Le Mans Series, Antonio Ferrari sait qu’il est attendu au tournant. Eurointernational pensait bien tirer son épingle du jeu au Paul Ricard en faisant le choix d’un équipage à deux pilotes mais le patron italien a été pris à son propre piège.
Quelques minutes après l’arrivée des 4 Heures du Castellet où la Ligier JS P320 pilotée par l’expérimenté Tommy Erdos et le jeune prometteur finlandais Niko Kari a pris la 6e place, Antonio Ferrari de décolérait pas. La cause ? Le changement de réglementation intervenu le samedi soir où les LMP3 devaient obligatoirement s’arrêter à quatre reprises à cause d’une consommation trop importante du nouveau moteur Nissan. La veille, les concurrents de la Michelin Le Mans Cup s’étaient arrêtés deux fois au lieu d’une.
Le fournisseur moteur n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet et le communiqué de l’ACO demande expressément à ORECA de solutionner le problème avant Spa. Devant le manque d’essais hivernaux pour cause de Covid-19 et malgré les essais précédent le meeting varois, aucune solution n’a pu être trouvée, d’où le mécontentement de plusieurs équipes avec cet arrêt supplémentaire imposé dans les deux championnats.
Le patron d’Eurointernational en voulait surtout au principe de changer les règles à 22 heures la veille d’une course. “Je n’ai pas 20 ingénieurs avec moi, j’ai travaillé tout l’hiver avec mon équipe pour préparer du mieux possible cette saison qui de toute façon n’est pas comme les autres”, a déclaré Antonio Ferrari à Endurance-Info. “Le Covid-19 a mis à mal le sport automobile et c’est une chance pour nous d’être ici et de rouler. Dès la fin du confinement, nous avons repris la piste pour disputer des essais avec la Ligier JS P320 qui est une très bonne voiture. Je sais qu’on peut gagner des courses mais je veux des règles. Avec cette situation, il y a une perte de crédibilité.”
Eurointernational devait faire rouler trois pilotes dans le Var mais finalement l’écurie italienne a opté pour un équipage à deux. “Je me suis fait prendre à mon propre piège”, peste Antonio Ferrari. “Nous avons mis en place notre stratégie comme il le fallait avec deux pilotes. Je ne conteste pas que nous avons commis une erreur en ravitaillant un tour après un full course yellow mais ça c’est le sport. Des fois on gagne, des fois on perd mais on ne change pas les règles pour une question qui n’a pas de lien avec la sécurité. Je pense que ce ravitaillement supplémentaire arrangeait bien certaines équipes.”
Tommy Erdos a été chargé de prendre le départ et de faire son temps de conduite sans pouvoir être relayé. Le Brésilien a roulé avec plusieurs cotes fêlées, ce qui l’empêchait de pouvoir sortir et rentrer dans l’auto correctement. Sa présence à Spa est même compromise.
Les nouvelles LMP3 débutaient le week-end dernier avec des autos sont plus puissantes d’une trentaine de chevaux. Les équipes avaient trois possibilités : partir avec un châssis neuf et l’ancien moteur Nissan VK50 upgradé pour terminer la durée de cycle du moteur, partir d’un ancien châssis upgradé avec le nouveau moteur VK56 ou prendre un châssis neuf équipé là aussi du nouveau moteur Nissan VK56.
Pour en revenir à sa saison, Eurointernational peut compter sur une nouvelle équipe technique très jeune dont plusieurs membres viennent d’une école basée à Monza. Un jeune mécanicien éthiopien faisait ses débuts sur une course internationale, ce qui n’était pas sans ravir Antonio Ferrari. La Ligier European Series fait aussi partie du menu avec déjà une victoire en JS P4 dans le Var.
En janvier 2021, le team italien compte bien faire son retour en Asian Le Mans Series avec une LMP2 et une LMP3. Avant cela, il y aura les 24 Heures du Mans avec une Ligier JS P217.