Absent cette année sous son propre nom, le Risi Competizione est tout de même présent dans la Sarthe avec le Keating Motorsports. Jeroen Bleekemolen, Luca Stolz et Ben Keating se partageront le volant d’une Ferrari 488 GTE (GTE-Am) couvée par Rick Mayer, ingénieur piste de la #85. Le trio de pilotes va se servir de la Journée Test pour prendre ses marques avec une auto qui n’a pas évolué depuis juin 2017.
« Il est peu probable que les voitures montrent leur véritable niveau car la Balance de Performance peut encore être ajustée entre la Journée Test et la course », a déclaré Rick Mayer, ingénieur de l’équipe. « Tous les constructeurs espèrent conserver un petit avantage de BOP pour la semaine de la course. Avant toute chose, vous avez besoin d’une auto la plus fiable possible. Pour gagner, il faut déjà terminer. La voiture doit être confortable pour tous les pilotes sans le moindre souci de maniabilité. Si la voiture est bonne dans les virages Porsche, c’est qu’elle est probablement bonne partout. L’endroit est bien pour se jauger. La configuration du Mans est unique. Chaque voiture dispose d’un kit aérodynamique spécifique pour réduire l’appui. Ici, les longues lignes droites sont importantes avec trois d’entre elles qui font près de 2 km et deux de plus d’1 km. Les équipes veulent avoir moins d’appui pour avoir une bonne vitesse en ligne droite. Il y a une limite de la réduction de l’appui. Si vous allez trop loin, vous êtes trop lent sur les virages qui arrivent sur les longues lignes droites, ce qui handicape la vitesse de pointe. »
Les concurrents sont autorisés à avoir un kit spécifique aux 24 Heures du Mans. « Chaque constructeur dispose d’un kit Le Mans homologué ACO/FIA pour réduire la traînée et donner une certaine parité entre les différentes marques », précise Rick Mayer. « C’est principalement pour réduire l’appui que vous diminuez l’angle de l’aileron. Cela permet de réduire la traînée. Vous avez besoin d’une bonne base pour être rapide en ligne droite mais aussi dans les changements de direction. Il n’y a qu’un seul virage lent au Mans. La majorité de la piste est lisse, même sur la partie ouverte à la circulation le reste de l’année, donc il n’y a pas de problème d’adhérence. De plus, la piste prend du grip au fur et à mesure de l’avancée de la Journée Test. Bien sûr, c’est seulement si la pluie ne lave pas le caoutchouc. Vous considérez toujours la pluie lorsque vous vous préparez. La course est rarement complètement sèche. Nous avions un bon setup l’an dernier et la voiture est la même. Donc, nous ne nous attendons pas à changer complètement la configuration. »
Le Keating Motorsports aura une journée pour se préparer avant le début de la grande semaine mancelle. « Les équipes ont seulement deux séances de quatre heures avec une pause d’une heure », souligne Rick Mayer. « C’est l’équivalent d’une journée complète de course. Dans la première heure, la piste n’aura pas beaucoup d’adhérence, elle sera sale et poussiéreuse sur les parties ouvertes à la circulation. C’est en quelque sorte comme s’il y avait un peu de spray quand il pleut. Il faut avoir une auto très maniable lors du test. Durant la semaine de la course, vous êtes en mode course et pleinement concentré sur cet objectif : voiture, pilotes, équipement, équipe, travail dans les stands. Tous les concurrents en GTE-Am auront trois options différentes de pneumatiques Michelin pour le sec et plusieurs options pour la pluie. Il faudra comprendre les fenêtres dans lesquelles les pneus fonctionnent le mieux. Il faudra ensuite croiser le tout, ce qui est l’un des objectifs de ce test. Nous essaierons de faire de longs runs sur les pneus, soit environ une heure, voir ensuite quel est l’équilibre de l’auto et quelle est la dégradation des chronos au fil des tours. Nous devons déterminer à quel moment il est avantageux de conserver les mêmes pneus. Le règlement limite la quantité de pneus à utiliser. La quantité n’est pas suffisante pour changer les gommes à chaque arrêt. Nous devrons donc multiplier la plupart des relais. Doubler les relais est typique du Mans. Si vous avez un bon test et que vous terminez avec une voiture fiable et des pilotes heureux, vous commencez à travailler sur la planification de la course et améliorer la mise au point de la voiture dans les petits détails. »