Fidèle aux 24 Heures du Mans depuis la fin des années 70, Hugues de Chaunac ne manque pas une miette de l’évènement, et ce dès la Journée Test. Où que vous croisiez le patron du Groupe ORECA dans le paddock du Mans ou ailleurs, son petit carnet n’est jamais très loin de lui. On doit bien avouer que ses petits carnets nous intriguent depuis un bon moment. A la veille de la Journée Test, Hugues de Chaunac a bien voulu nous en dire plus sur ce qu’ils contiennent.
“Je garde tous mes carnets même s’ils ne sont pas forcément relus”, nous a confié un Hugues de Chaunac souriant mais surpris qu’on s’intéresse à ces petits carnets. “C’est plus un pense-bête où je note tout ce que je vois. J’y précise les petites choses qui manquent, tout ce que je remarque. Cela me sert aussi à y consigner des idées pour le futur. Je suis quelqu’un avec toujours beaucoup d’idées en tête (rires). Je note donc tout au fur et à mesure.”
Les carnets ne partent pas à la poubelle à la fin des meetings : “Je m’en sers lors des debriefings avec l’équipe ou quand je discute avec les clients. C’est quelque chose de général, un vrai cahier à idées. Je fais cela depuis l’époque Chrysler Viper à la fin des années 90. Je dois bien avouer que cela m’a beaucoup aidé.”
Dès la Journée Test des 24 Heures du Mans, le cahier est plus gros que celui de Spa (photo de Une), comme l’explique Hugues de Chaunac : “Je suis parti du principe que cette année il y aurait plus de choses à noter. Je partage mon temps entre Rebellion et les clients LMP2. Les équipes LMP2 sont rodées mais avec Rebellion on débute un partenariat étroit. Les attentes de Rebellion sont importantes. ORECA vient au Mans en constructeur. Pour ce qui est de Toyota, David (Floury) gère à 100%. Au Mans, il est coupé du monde ORECA.”
Les carnets servent également à noter l’organisation générale : “Il y a des choses à améliorer chaque année. Il faut toujours optimiser l’espace dans les stands. Je regarde l’équipe travailler et on voit comment on peut optimiser encore plus. Au Mans plus qu’ailleurs, il faut que tout soit fluide car la course met tout le monde sous pression. Le carnet sert à faire évoluer les choses entre la Journée Test et la course. Je raye des choses une fois qu’elles sont faites. Je regarde aussi du côté de la concurrence, j’écoute. Je note aussi les réflexions des clients. Une des qualités d’ORECA en LMP2 est notre support client. Avec Anthony (Megevand, responsable du service-client, ndlr), on regarde ce qu’on peut améliorer, on partage le tout et j’alimente la conversation avec les idées notées dans le carnet. Même après 40 ans, on peut encore améliorer les choses. J’ai déjà des idées pour 2019. Mon avantage au Mans est de n’avoir aucun rôle opérationnel et je n’en veux surtout pas. Cela permet d’optimiser notre organisation à tous les niveaux. Je suis un éternel insatisfait avec une vraie passion pour cette course. Je suis tellement attaché à l’image d’excellence d’ORECA. J’y participe à ma manière en regardant comment on peut améliorer les choses. Passer de team à constructeur n’est pas la même chose.”